LÉGISLATIVES 4e circo : Fabrice Verdier (PS) mise aussi sur Pont-Saint-Esprit
Lors de la précédente mandature, c’est peu dire que la suppléante du député de la quatrième circonscription Fabrice Verdier a plus été un poids qu’autre chose.
D’abord proche de Nathalie Bouvet, avant de se dire trahi par elle lorsqu’a éclaté la sulfureuse affaire après son élection à l’Assemblée nationale, Fabrice Verdier avait choisi la comptable véreuse de la fédération socialiste du Gard comme suppléante en 2012. Un mandat qu’il a donc dû assurer seul, sans suppléante, lui étant impossible légalement d’en changer malgré les circonstances.
« Faire en sorte que toute la circonscription soit représentée »
« Ça a été un handicap », reconnaît-il en marge de la conférence de presse qu’il a donné à Pont-Saint-Esprit ce samedi matin. Et cette fois-ci, le député sortant, candidat à sa propre succession, a choisi une suppléante d’un tout autre profil, avec la première adjointe spiripontaine Claire Lapeyronie, dont il compte bien faire un atout.
Prof d’anglais, pas encartée (« je ne suis pas au PS et j’ai voté Macron », précise-t-elle), elle « incarne ma volonté de faire en sorte que toute la circonscription soit représentée », affirme le parlementaire. C’est que sur cette circonscription au découpage pour le moins discutable, Pont-Saint-Esprit représente tout autant un bout du monde à une heure de route du chef-lieu Alès que la deuxième ville de la circonscription en termes de population. Impossible donc de la négliger : « c’est cette partie Rhône et Vallée de la Cèze que représentera plus fortement Claire, il faut être représenté sur tout le territoire, c’est cette proximité que j’essaie d’avoir et qui sera encore plus forte », poursuit Fabrice Verdier.
Pour ce faire, le profil de Claire Lapeyronie est idoine : femme de dossiers, elle est chargée des finances de la ville de Pont qui, comme celles du PS gardois après l’affaire Bouvet, étaient dans un piteux état il y a encore quelques années à l’issue de l’agonie du règne Baumet. Des finances redressées par l’équipe municipale actuelle et donc par Claire Lapeyronie, « un pur produit de la société civile, ce que je ne suis pas moi-même, je le reconnais », appuie le député sortant, qui a également choisi le conseiller départemental du canton de… Pont-Saint-Esprit Christophe Serre comme directeur de campagne.
« Pont-Saint-Esprit n’est pas oubliée »
Claire Lapeyronie ne dit pas autre chose, et souligne s’être engagée « pas pour un parti mais pour une personne », Fabrice Verdier donc, dont elle défend les valeurs, la loyauté et « un pragmatisme politique que je partage à 1 000 %. » Elle insiste sur le « discours de vérité » de son champion, qui « connaît le territoire comme sa poche. »
S’il se dit « dans une majorité présidentielle, mais de progrès », en insistant bien sur la fin de sa phrase pour marquer sa vigilance sur certains points, comme il l’avait déjà avancé la veille à Alès, il va pourtant devoir faire face à une candidature de la République en Marche, celle d’Annie Chapelier. « Je le regrette, c’est juste accentuer le risque FN et d’une absence d’un candidat de la majorité présidentielle au second tour, souffle le député. Cette division du camp progressiste est dommageable, surtout que nous avons retiré (au PS, ndlr) un certain nombre de candidatures. » De là à imaginer que le PS avait envisagé un renvoi d’ascenseur du parti d’Emmanuel Macron sur la quatrième, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas puisqu’il n’a de toute façon pas été franchi par les protagonistes.
Revenant au sujet du jour, Pont-Saint-Esprit et son canton, Fabrice Verdier évoquera la réouverture du TER rive droite du Rhône pour laquelle il a « l’expérience et les entrées nécessaires », le tourisme, les déserts médicaux ou encore le passage à niveau 18, point noir situé à Pont sur la route de l’Ardèche, sur lequel insiste le maire Roger Castillon. Un maire qui a lui aussi soutenu Emmanuel Macron dès le premier tour mais qui loue l’engagement du député « pour sa circonscription et pour le secteur de Pont-Saint-Esprit en particulier. » « Pont-Saint-Esprit n’est pas oubliée, je n’ai jamais oubliée, et je vais continuer », conclut le député. Reste à voir si la ville et son canton, où le FN réalise ses plus gros scores de la circonscription, lui en sauront gré.
Thierry ALLARD