Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 01.04.2017 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 518 fois

FAIT DU JOUR Jean-Paul Fournier : « Je serai peut-être candidat en 2020 ! »

Jean-Paul Fournier était présent sur le bureau de vote des Costières. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier et son premier adjoint qui avait assuré l'intérim durant sa période de convalescence. (Photo CM).

Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a reçu cette semaine la rédaction d'Objectifgard. Malgré ses ennuis de santé et surtout, sa promesse de ne faire que trois mandats, l’homme fort de la droite locale laisse planer le doute sur une éventuelle candidature aux prochaines Municipales. 

Ce samedi, Jean-Paul Fournier ouvre son conseil municipal. Un rituel dont il ne se lasse pas depuis 16 ans. Ici, l’ancien peintre en lettres a dessiné ses victoires et gribouillé ses défaites. Dans la salle du conseil, sa place a été durement acquise. Il n’est pas prêt à la lâcher. Pas aussi facilement. En 1995, au lendemain de la défaite de la droite, l’ancien adjoint de Bousquet annonce sa candidature pour 2001. À l’époque personne n’y croît. Fournier à Nîmes ? « L'odyssée de l'espace », titrait Midi Libre ! L’ambitieux mettait déjà tout en oeuvre pour parvenir à ses fins. Sa conquête du parti - le RPR, en 1992 - lui a servi de marchepied pour atteindre son Graal, neuf ans plus tard. Un travail de longue haleine. Nîmes, il la vit, la ressent, la respire. Il en a une idée certaine qu'il divulgue dans ses « Confidences au cœur de Nîmes », brindis à la cité antique. Seulement les années passent. Son opération, cet été, suivie de six mois de convalescence, a précipité la question de sa succession. Est-il vraiment prêt ? Qui peut lui succéder ? Son premier adjoint, Franck Proust lorgne sur le parti. Il semble s’inscrire dans les pas de son pair. Dauphin tout désigné, l’euro-député semblerait toutefois moins épris de la cité nîmoise que du parlement européen, où il siège depuis 2011. La faute à qui ? À la législation qui a affaibli le pouvoir du maire ? À l'édile qui n'a, en fin de compte, jamais vraiment prévu la relève, de peur d'admettre la fin de son règne ? Et si l'ambiguïté, l'incertitude, des intentions du premier adjoint n'étaient qu'une stratégie ? Un plan fomenté en toute complicité pour calmer les éventuelles échappées de l’éternel rival UDI, Yvan Lachaud ? Si la bataille semble lointaine pour les électeurs, dans les rangs de la droite et du centre, elle est déjà belle et bien engagée. 

Objectifgard : Comment vous sentez-vous ?

Jean-Paul Fournier : Ma santé va bien. Mon cardiologue, que j'ai vu la semaine dernière, m'a dit que ça allait. Depuis trois mois, j'ai repris mes activités municipales. Je fais six à sept heures de travail en mairie, contre une dizaine avant l'opération. Pendant mes six mois de convalescence, la mairie m'a manqué. Vous savez, c'est un peu mon adrénaline…

On a remarqué qu'à certains moments vous êtes fatigué… Allez-vous pouvoir terminer votre mandat de la même façon que vous l'avez commencé ?

C'est vrai qu'il y a une fatigue. Une opération comme ça vous marque. Il y a des moments plus faciles que d'autres… En fin de journée, je suis plus fatigué. Mais je vais être libéré du Sénat au mois d'août. Ça va me dégager du temps. Du temps que je consacrerai à ma ville.

Un autre mandat que vous lâcherez après les élections, le secrétariat départemental Les Républicains. Quel candidat proposerez-vous, à votre parti, pour vous succéder ?

Je vais proposer Franck Proust, ça a l'air de l'intéresser. Il a les capacités pour être le chef du parti, il sait manager des équipes. Alors oui, être député européen l'amène à être absent du Gard assez souvent. Mais je pense qu'il a une puissance de travail qui lui permettra de s'occuper des deux.

Franck Proust, c'est aussi votre successeur à la mairie de Nîmes... 

(Il nous coupe) Attendez, je serai peut-être candidat aux prochaines Municipales…

Ah bon ? En 2014, vous aviez dit que ce mandat était votre dernier !

Oui, mais dans la vie, on peut changer d'avis.

Mais qu'en est-il de la valeur de la parole politique ?

On peut avoir des envies de temps en temps, non ? Je ne dis pas que je le ferai, mais pour l'instant, je n'ai pas pris ma décision.

Pour résumer, si personne n'émerge d'ici 2020, si Franck Proust continue à l'Europe, si Julien Plantier est élu à l'Assemblée nationale, vous vous représentez ?

Oui, bien sûr.

Êtes-vous bien sûr, en revanche, que votre état de santé le permette ? Refaire une campagne comme en 2014, avec plusieurs réunions d'appartements, des rencontres publiques…

Pourquoi pas ?

Revenons à Franck Proust. En 2019, il sera soumis à la loi sur le non-cumul des mandats. Dans une interview qu'il nous a accordée mercredi, il annonce qu'il choisira l'Europe et abandonnera son mandat de premier adjoint. Qu'en pensez-vous ?

Tant qu'il n'a pas l'assurance d'avoir Nîmes, il a raison. Il se préserve. S'il veut être candidat à Nîmes, il pourra toujours démissionner de l'Europe.

L'assurance ? Vous dites ça parce qu'il est assureur de profession... 

(Il sourit) L'assurance que je ne sois pas candidat ! C'est une possibilité, je viens de vous le dire.

Franck Proust laisse entendre qu'au vu des transferts de compétences à l'Agglo de Nîmes Métropole, la mairie n'est plus un vrai centre de décisions.

C'est vrai que la ville a perdu des compétences, au profit de Nîmes Métropole, je suis bien placé pour le savoir : j'ai été président de cette agglomération pendant 12 ans ! Mais la mairie a toujours du pouvoir dans la prise des compétences (la ville centre a une capacité de blocage pour prendre des compétences ou passer en Communauté urbaine, NDLR). Récemment, on s'est débrouillé pour que l'urbanisme reste dans le giron des mairies. Nous avons conservé la compétence tourisme, la voirie, l'éclairage public…

Nîmes Métropole a quand même un certain pouvoir… 

Le transport et le développement économique. Et après ? Qu'en fait le président actuel (Yvan Lachaud, UDI, NDLR) ? L'arrivée de l'entreprise Orchestra à Nîmes, c'est moi qui avais commencé à travailler ses dirigeants quand j'étais président. Franchement, c'est pas la panacée. Moi, j'ai quand même créé 15 000 emplois en douze ans !

*La suite de l'interview de Jean-Paul Fournier (Législatives, Unesco, Romanité...) est à retrouver lundi sur Objectifgard. Restez connectés !

Propos recueillis par Abdel Samari, Anthony Maurin, Coralie Mollaret.

Coralie Mollaret

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