Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 29.03.2017 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 270 fois

RING POLITIQUE Franck Proust (LR) : « Je suis incontournable à Paris »

Photo : Philippe. G.

Franck Proust monte sur le ring d'Objectif Gard. Ce mercredi, le député européen et premier adjoint (LR) de Nîmes, répond aux questions de la rédaction autour de trois thèmes : personnalités et politique (7h), Europe (11h) puis, un quiz sur Nîmes (15h).

Objectifgard : En avez-vous vraiment envie… ?

Franck Proust : Ça dépend. De quoi parle-t-on ?

De Nîmes, bien sûr !

Oh, moi je ne fais pas de politique fiction... Pour se présenter aux Municipales, il faut avoir trois choses : l'envie, le devoir et que les circonstances le permettent. Pour l'envie, ce serait mentir de dire, qu'après 30 ans de mandat, je n'en ai pas. Quant au devoir, il est lié aux circonstances... Quelle sera la situation en 2020 ? Quel seront les responsabilités du maire de Nîmes, quand on voit le transfert des compétences vers Nîmes Métropole ? Aujourd'hui je ne peux pas répondre avec certitude...

En 2019, la loi sur le non-cumul des mandats s'applique aux députés européens. Que choisirez vous ? Nîmes ou Bruxelles ?

J'ai fait venir à deux reprises à Garons, Christos Stylianides, commissaire européen en charge de la gestion des crises et de l'aide humanitaire. Il a acté  le principe de créer une base européenne de sécurité civile à Nîmes. L'Europe, c'est là où je peux être le plus utile pour mon territoire. Donc, en 2019, je choisirai Bruxelles.

Repartir à l'Europe ne sera-t-il pas plus compliqué ? Vous avez moins d'influence rue de Vaugirard après les évictions de JF.Copé et N.Sarkozy dont vous étiez proche, non ?

Au contraire, j'ai plus d'influence qu'avant ! En tant que président de la délégation française du groupe PPE au Parlement européen, je suis incontournable à Paris. Notre candidat à la Présidentielle, François Fillon, m'a demandé de lui faire des propositions sur le commerce extérieur (Franck Proust est élu depuis 6 ans au Parlement européen et siège dans la commission Commerce international, NDRL). Aujourd'hui, je mets mes connaissances au service de ma famille politique... Je suis proche de François Baroin, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse... Être présent sur une liste européenne en étant Gardois, il n'y en a pas beaucoup. Alors qu'être maire de Nîmes, beaucoup peuvent l'être !

Pour être influent, l'ancrage local est important, non ?

Si la loi sur le non-cumul n'est pas abrogée, il y aura une nouvelle répartition des choses, avec une nouvelle façon de faire la politique. Il faudra le meilleur homme au meilleur endroit. On peut imaginer qu’il y est quelqu’un à Nîmes et moi à l’Europe, non ?

Pensez-vous à quelqu'un en particulier ? 

Nous avons beaucoup de talents... Je ne donnerai pas de noms.

Après les élections, Jean-Paul Fournier va démissionner de son poste de secrétaire départemental Les Républicains. La place vous tente toujours ?

Oui toujours. J’ai le profil pour accomplir cette tâche, même si succéder à Jean-Paul sera difficile. Il va y avoir un changement générationnel. Il nous faut réécrire une nouvelle page de l'histoire de notre parti, en allant chercher des talents pour préparer les défis de demain : reconquérir Vauvert, Beaucaire, le Grau-du-Roi, Sommières...

Si vous étiez secrétaire départemental aujourd'hui, iriez-vous contre l'avis de votre parti ? C'est ce que vous faites actuellement en soutenant la candidature de Julien Plantier sur la 1ère circonscription aux Législatives... 

J’ai encore ma liberté de parole... Si Yvan Lachaud décidait de se présenter, on serait complètement derrière lui. Il faut mettre le meilleur candidat et c'est Yvan Lachaud (UDI). Alors, si ce n'est pas lui, je pense que Julien Plantier (LR) est un meilleur candidat que Thierry Procida (UDI).

Que reprochez-vous à Thierry Procida ?

Il n’a pas le profil pour ce type d’élection, contrairement à Julien Plantier. Dans le foot, un gardien de but n’est pas un avant-centre.

Arrêtons-nous sur Yvan Lachaud. Que pensez-vous de sa gestion en tant que président de Nîmes Métropole ?   

Je souhaite me tromper, mais j’ai l’impression qu'il ne comprend pas les enjeux de ce territoire. Sur des projets structurants, comme la gare de Manduel, je ne vois pas les choses évoluer. L’arrivée de la gare, c’est dans deux ans… Le présidente de Région, Carole Delga, vient de proposer ce que j’ai proposé ces derrières années : la création d'un parc à thèmes. Qu'est-ce qu'on attend ? L'Agglo devrait embaucher un cabinet pour aller chercher des investisseurs dans le monde entier. Au lieu de ça, je vois une délibération pour Roberto Alagna à Campuget... Est-ce notre rôle de  financer ça ?! À l'heure où nous allons décrocher le label UNESCO, il faudrait plutôt développer une nouvelle ligne sur l’aéroport et faire venir des touristes qui consomment !

Justement sur l'aéroport... Le trafic passager stagne. Comment l'augmenter ?   

Contrairement à Yvan Lachaud, je pense que nous devons développer le trafic passager, en complémentarité avec Montpellier. Avec 1,8 M de passagers, l'aéroport de l'Hérault arrive à saturation. Il faut que Nîmes soit sa deuxième piste. Cela passe par la mutualisation des investissements financiers, des effectifs. Il faut une complémentarité d’horaires, de jour. Montpellier peut conserver les grandes destinations, nous le low cost. Montpellier peut aussi se développer sur l'Europe du Nord et nous, sur l'Europe de l'Ouest. C'est un vrai travail de fond qu'il faut mener. L'agglomération doit se recentrer sur ses priorités que sont le développement économique et l'aménagement du territoire.

Il n'y a donc rien à prendre chez votre allié… ?

Moi, je vois la patte de Jean-Paul Fournier : 15.000 emplois net créés. Alors oui, j’applaudis l'arrivée de Orchestra et de Lidl. À la fin du mandat, on fera les comptes. Je ne suis pas un homme de paroles mais un homme de bilan.

La rédaction.

Coralie Mollaret

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