Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 07.02.2018 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 2125 fois

NÎMES MÉTROPOLE La démonstration de force d’Yvan Lachaud

Hier soir, les élus de Nîmes Métropole ont voté à la majorité le retrait de la vice-présidence de Pascal Gourdel, un proche du maire de Nîmes. Une victoire pour le président Centriste, Yvan Lachaud.
Yvan Lachaud, président Centriste de Nîmes Métropole (Photo : Coralie Mollaret)

Il a du mal à cacher son sourire. Malgré une communication bien rodée, Yvan Lachaud est en guerre ouverte avec le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. Certes, le Centriste n’a pas porté le premier coup. Mais force est de constater qu'il réplique. Sans faire dans la dentelle.

Le conflit entre les deux Nîmois s’est à nouveau déporté à l’Agglomération. Après avoir démis de ses fonctions Laurent Burgoa, en charge du dossier de la Rénovation urbaine, Yvan Lachaud a retiré la délégation Économie à Pascal Gourdel, un autre proche du premier magistrat nîmois. En conseil communautaire, hier soir, le Centriste a invité les élus à se prononcer sur le maintien ou non de la vice-présidence de ce dernier.

L’opposition sort le popcorn

À l'agglomération, les élus du groupe Front national ont sorti le popcorn afin d'assister à un nouvel épisode de la guerre Fournier-Lachaud (Photo : Coralie Mollaret)

Yvan Lachaud l'assure : « ce vote relève d'une obligation légale. » De quoi déclencher quelques regards dubitatifs du coté des élus du groupe UPNM (Union Pour Nîmes Métropole) au sein duquel siège le maire de Nîmes. 

Désabusée et surtout impuissante, l’opposition n’a pas souhaité prendre part au vote. Ces querelles sont toutefois du pain béni pour le Front national.  « Nous sommes au cinéma ! Vous passez votre temps à vous faire la guerre au détriment de l’avancement des dossiers », balance le président du groupe FN, Yoann Gillet, un pot de popcorn à la main. Quant à la gauche, elle se déclare tout simplement « indifférente à ce débat. » Dont acte. 

La plaidoirie de Proust

Avant le vote des 91 élus de la majorité, le premier adjoint Les Républicains de Nîmes, Franck Proust, a plaidé une dernière fois la cause de son collègue Pascal Gourdel. S’adressant aux maire, l'élu a choisi d'axer sa défense en rappelant l’histoire de Nîmes Métropole. Une agglomération qui a toujours fonctionné sur le « consensus » des maires : « Quand vous glisserez votre bulletin dans l’urne, je vous demande humblement une seule chose, projetez-vous un instant à la place du maire de Nîmes. Accepteriez-vous que le Président, aujourd’hui Yvan Lachaud, mais demain qui que ce soit d’autre, décide à votre place qui doit représenter votre commune au sein de l’agglomération ? N’ouvrons pas une brèche qui fragiliserait notre collectivité dans son essence même.»

Laurent Burgoa dépouille les bulletins de vote (Photo : Coralie Mollaret)

Tour à tour, les élus se saisissent de leur bulletin et engouffrent dans l’isoloir. La tension est palpable, même si certains Républicains, comme Marc Taulelle, ne se font guère d’illusion : « Yvan Lachaud a acheté les maires avec les fonds de concours. Nous, nous n’avons rien à mettre dans la balance. » La lettre envoyée par Jean-Paul Fournier mais aussi la plaidoirie de Franck Proust qui se contente d'en appeler à l'historique de l'Agglo l'illustrent bien. 

Un camouflet pour Jean-Paul Fournier

Sur les 91 votants, 41 ont voté pour le maintien et 47 contre tandis que trois élus se sont abstenus . « La délibération est adoptée à la majorité », lance Yvan Lachaud, sans triomphalisme apparent. Les élus de l’UPNM demandent une suspension de séance de cinq minutes. « Il y a deux traîtres dans nos rangs ! Le groupe de l'UPNM dispose de 43 élus », recompte un Républicain qui vient de comprendre qu'il manque des voix. 

De retour dans la salle, les élus nîmois UPNM décident de quitter le conseil. Ceux des villages restent dans l’assemblée. « Parmi eux se trouvent les deux élus qui se sont abstenus… », commente l'un des proches du président Centriste. Lundi soir, Yvan Lachaud a montré qu’il était le patron à l'Agglo. Reste qu’en politique, les vérités d’aujourd’hui ne sont pas forcément celles de demain.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Lire aussi : LE 7H50 de Corinne Ponce Casanova : « Avec moi, ça va avancer ! »

Coralie Mollaret

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio