Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 13.12.2023 - Marie Meunier - 3 min  - vu 345 fois

ROQUEMAURE Au collège Paul-Valéry, on cherche l'équation pour élever le niveau en mathématiques

soutien scolaire 6e roquemaure

Les élèves de 6e rencontrant des difficultés suivent des cours de soutien de maths et de français en petits groupes. 

- photo Marie Meunier

Problèmes incompris, notions géométriques floues... Comment relever le niveau en mathématiques des élèves ? Au collège Paul-Valéry, à Roquemaure, ce défi est pris à bras-le-corps avec des groupes de soutien, d'approfondissement, de l'aide aux devoirs et même un laboratoire de mathématiques.  

Le dernier classement PISA montre que le niveau des élèves français chute en mathématiques, mais aussi dans la compréhension de l'écrit. Concomitamment, le ministre de l'Éducation nationale a annoncé une batterie de mesures il y a quelques jours, comme introduire des groupes de niveaux, au collège, en français et en mathématiques. Alors que Gabriel Attal convoque "un choc des savoirs", des initiatives existent déjà dans les établissements. Notamment au collège Paul-Valéry à Roquemaure.

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Christophe Mauny, le DASEN du Gard, était en visite au collège de Roquemaure, ce mercredi matin.  • photo Marie Meunier

Ce mercredi matin, Christophe Mauny, directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) du Gard, s'y est rendu pour voir comment s'articulent tous les dispositifs mis en place en faveur des élèves mais aussi des professeurs. Parmi les 750 élèves scolarisés dans l'établissement roquemaurois, 208 sont en sixième. Chacun d'eux suit le programme "Devoirs faits" rendu obligatoire depuis cette rentrée. Les 6es, qui rencontrent des difficultés, bénéficient de soutien scolaire en français et en mathématiques.

Un laboratoire de mathématiques unique dans l'académie

Ces temps de soutien ont la spécificité d'être assurés par des enseignants de 1er degré (maternelle et élémentaire). En français, ils travaillent la fluence de la lecture, le vocabulaire, la compréhension du texte... C'est essentiel car des lacunes dans cette matière peuvent avoir des répercussions sur toutes les autres. En mathématiques, les enseignants essaient de privilégier la manipulation d'objets, les jeux pour concrétiser les formules, pour donner du sens à un énoncé. Par exemple, modéliser une pizza pour comprendre les fractions. Ces heures en petits groupes permettent un contact différent avec les élèves : "On a un lien particulier, les élèves sont moins stressés je pense. On est avec des jeunes qui ne prennent pas souvent la parole en classe", concède une enseignante. 

Mais la spécificité au collège roquemaurois, c'est le laboratoire de mathématiques en place depuis septembre 2022 (*). Ils sont deux professeurs en mathématiques du collège et sept enseignants des écoles alentours à en faire partie. "C'est d'ailleurs le seul labo maths de l'académie à être interdegrés", précise Olivier Lassalle, inspecteur de mathématiques. Les enseignants réfléchissent ensemble à trouver des méthodologies pour faire progresser leurs élèves et "surtout qu'il n'y ait pas de rupture pédagogique entre l'école élémentaire et le collège", explique le DASEN. 

Réconcilier les jeunes avec les mathématiques 

Pour cela, les uns vont dans les classes des autres. Les copies des classes sont analysées pour repérer les erreurs les plus fréquentes. Les enseignants se concertent et identifient les points de difficultés et mettent en place une méthode commune pour accompagner mieux les élèves. "Il y a une vraie complémentarité entre les enseignants des deux degrés. Les professeurs du collège ont plus de connaissances sur les maths et par contre, sur la psychologie des élèves de 9 à 11 ans, les enseignants du premier degré sont extrêmement qualifiés", estime Terry Gastineau, professeur de mathématiques au collège de Roquemaure.

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Deux professeurs de mathématiques du collège roquemaurois et sept enseignants des écoles alentours font partie du laboratoire de mathématiques.  • photo Marie Meunier

L'année dernière, ils se sont attaqués aux problèmes mathématiques. Cette année, ils se penchent sur les notions d'aire et de périmètre. "On voit aussi que ce sont des notions que l'on étudie en fin d'année scolaire. On travaille moins longtemps dessus par rapport au calcul. On essaie de les intégrer plus tôt dans l'année dès le CM1", analyse Nadia Schnell, professeure des écoles à Lirac. "On veut créer des automatismes, une aisance en mathématiques mais cela se construit d'abord sur le sens. Si les élèves ne le saisissent pas, il y aura toujours des absurdités, des contresens", rebondit Olivier Lassalle. 

Christophe Mauny espère que ce laboratoire contribuera à réconcilier les jeunes avec les mathématiques, qui reste une matière souvent malaimée et réputée complexe. "Il y a des croyances parfois entretenues par les parents eux-mêmes. Quand on regarde les résultats dans le Gard en mathématiques, en CP, c'est plutôt pas mal. En CE1, les résultats baissent surtout chez les filles. On ne rattrape jamais cet écart. Il y a un vrai travail à mener", a-t-il conclu. 

(*) Ce projet s'inscrit dans le programme d'innovation pédagogique "Notre école, faisons-la ensemble", doté de 500 millions d'euros par l'État. Le labo maths de Roquemaure a pu bénéficier de 21 000 € et a été validé par la rectrice d'Académie. 

Marie Meunier

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