Difficile de savoir s'il y a un lien de cause à effet, mais les annonces du ministre de l'Éducation nationale, concomitamment avec le rapport Pisa sur le niveau scolaire des élèves Français, tombent à pic. Un classement qui pointe une baisse générale en français et en mathématiques. La cheffe du Gouvernement, dans un entretien auprès de nos confrères du Figaro hier soir, en a remis une couche. D'abord sur les propositions de Gabriel Attal. C'est donc un véritable "choc des savoirs" qui est en marche pour renforcer les "savoirs fondamentaux". Cela passe, selon le ministre, par le redoublement désormais à la main des enseignants et non plus des parents. Un retour en arrière en réalité puisque c'était le cas il y a plusieurs années... Reste à savoir si le redoublement forcé est une bonne idée pour des gamins en échec scolaire ? Il y avait une bonne raison de l'avoir supprimé... Autre préconisation : la création de groupes de niveau au collège, particulièrement pour les cours de français et de mathématiques. Objectif affiché : proposer des classes réduites pour renforcer les lacunes des élèves les plus en difficulté. Et si cela est nécessaire, la suppression d'autres matières pourrait être envisagée pour assurer une efficacité potentielle... Là aussi, tout est discutable. Comment un élève qui rencontre des obstacles dans ces matières acceptera, dans la contrainte, d'y passer beaucoup plus de temps ? Sauf à décrocher définitivement ou à s'ennuyer. C'est probablement parce qu'il bénéficie d'un éventail d'apprentissages que le jeune élève peut ensuite trouver plus facilement sa voie... Enfin, un nouveau programme est à venir en primaire avec une plus grande place à la culture générale et l'adoption de la méthode de Singapour en mathématiques. Et pour les bacheliers, l'épreuve de mathématiques sera anticipée en première, comme le français. Quant au diplôme du brevet, il deviendra une condition pour l’accès au lycée. Dernier élément annoncé par Élisabeth Borne : l'instruction des notions de comportement en société et de respect de l’autorité. Sans compter l’uniforme à l’école qui pourrait faire son arrivée. Avec tout cela, vous avez la garantie de la réussite ? Peut-être. Mais rien ne sera possible une nouvelle fois sans assurer la présence d'un enseignant devant les élèves. Et de ce côté là, on est resté sur notre faim... C'est pourtant le point central d'une école qui marche sur ses deux jambes...