Publié il y a 17 jours - Mise à jour le 12.04.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 205 fois

ALÈS Ancien patron de médias, Claude Perrier parle liberté de la presse aux lycéens de JBD

Claude Perrier face aux élèves du JBD.

- Photo Louis Valat

Après le sous-préfet d'Alès, Émile Soumbo, le nouveau procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini, le lycée Jean-Baptise Dumas a accueilli la dernière personnalité de l'année scolaire 2023-2024 en la personne de Claude Perrier, ancien PDG du journal La Provence et ex-directeur de Radio France entre autres fonctions. 

Homme de presse, de radio, ancien membre du cabinet de Christian Estrosi, dirigeant d'entreprise, chevalier de la Légion d’honneur, Claude Perrier s'est récemment rendu au lycée Jean-Baptiste Dumas d'Alès pour partager son expérience avec les élèves. Originaire d'Anduze, il a tenu à revenir dans les Cévennes pour transmettre les valeurs qui lui sont chères soit l'abnégation, l'humilité et surtout, la liberté de la presse. Une rencontre une nouvelle fois initiée par Nordine Tria, de l'association Culture & Ambition, qui vise sur le lycée JBD à "favoriser l'accès à la culture pour tous, valoriser des valeurs républicaines, favoriser l'engagement citoyen et susciter l'ambition."

Claude Perrier, puissant directeur de presse

Après des débuts dans l'agroalimentaire, il se tourne vers l'audiovisuel, collaborant notamment avec Jean-Marie Cavada, ancien directeur de l'information d'Antenne 2, entre autres. Claude Perrier rejoint ensuite Radio France, où il occupe divers postes jusqu'à devenir directeur général du réseau France Bleu. En 2014, il quitte la radio pour répondre à l'appel du pied irresistible d'un certain Bernard Tapie, propriétaire à l'époque du groupe La Provence, et ainsi prendre les rênes de la direction de La Provence et Corse Matin. Sa mission consiste alors à œuvrer pour le développement et la diversification du groupe. Outre son rôle de directeur de publication du journal marseillais, il assumera également la fonction de gérant de la régie publicitaire du journal marseillais. Après un mandat de trois ans, il démissionne de son poste de PDG du groupe, le 2 mai 2017. 

Après avoir ensuite passé trois ans aux côtés de Christian Estrosi, maire de Nice, où il a occupé le poste de conseiller spécial en charge de la stratégie, des relations publiques et des médias, l'un de ses moments marquants a été probablement son retour dans les médias en septembre 2020. À cette époque, en plein cœur de la crise sanitaire, il prend la direction générale du journal France-Antilles, qui se trouve alors en grande difficulté financière.

Quelques mois auparavant, le milliardaire français Xavier Niel - également ancien collaborateur d'un certain Rani Assaf lors du lancement de la Freebox - avait acquis le journal. Sur le modèle de l'initiative de Bernard Tapie pour La Provence, il avait à son tour chargé Claude Perrier de revitaliser France-Antilles et de lui insuffler une nouvelle dynamique, en entreprenant une restructuration totale de l'entreprise et de la rédaction. Cette mission rencontre un véritable succès, permettant au seul quotidien des Antilles et de Guyane de se relever dignement. "Nous avons fait la première imprimerie au monde à imprimer des journaux locaux et nationaux sur des machines numériques dotées d'une industrie verte", explique Claude Perrier.

En 2023, après trois ans à ce poste, il cède sa place à Béatrice Cléon, l'une des rares femmes à diriger un groupe de presse en France. Une passation qui marque le début d'un nouveau chapitre dans la vie de Claude Perrier. Après avoir dirigé plusieurs médias pendant près de trente ans, il se consacre désormais à partager son expertise et à conseiller les entreprises et les dirigeants.

Une sensibilisation à la presse et à l'importance de s'informer

C'est avec ce CV aussi "clinquant" que la toute nouvelle salle polyvalente du lycée Jean-Baptiste Dumas que Claude Perrier s'est présenté il y a quelques jours devant des élèves de première et de terminale. Curieux et très intrigués, ces derniers en ont profité pour poser de multiples questions, même les plus difficiles, modérées par Thalia, Océane et Elise, les habituelles jeunes modératrices des "Vendredis de l'ambition", nom de ce concept d'échanges.

Claude Perrier face aux élèves du JBD. • Photo Louis Valat

L'un des moments les plus émouvants de la visite de Claude Perrier a été sans nul doute lorsqu'il a été questionné sur les attentats de Charlie Hebdo et la liberté de la presse. La voix enrouée, parfois hurlante, il s'indigne toujours autant, neuf ans plus tard, d'avoir "perdu des amis, de manière la plus injuste, pour de simples dessins". 

S'en est suivi tout un débat sur la popularité de la presse papier notamment, étonné de s'apercevoir qu'une à deux personnes seulement dans l'assemblée d'élèves semblaient lire le journal Le Monde, qu'il prit pour exemple, pourtant gratuit sur l'ENT du lycée. En ardent défenseur de la presse, il a souligné à plusieurs reprises l'importance capitale de s'informer quotidiennement et de le faire de manière approfondie.

Par sa venue, Claude Perrier a conclu plusieurs interventions diverses et variées. L'une d'entre elles portait sur l'importance des valeurs républicaines en décembre dernier, en compagnie du préfet de l'arrondissement d'Alès, Émile Soumbo (article à lire en cliquant ici). Une autre intervention visait à sensibiliser sur les diverses formes de discriminations, avec la participation d'Abdelkrim Grini, procureur de la République d'Alès (article à lire en cliquant ici). Enfin, une troisième et dernière intervention mettait en exergue l'utilité du métier de journalisme, souvent critiqué mais fondamental dans un contexte où les fake news sont répandues, notamment chez les jeunes, tout en soulignant l'importance de sa liberté. Au-delà de leurs valeurs fortes, transmises avec soin, les trois hommes ont des parcours atypiques, provenant pour la plupart de milieux modestes : l'un venant de Martinique, l'autre du quartier de La Paillade à Montpellier, et enfin le dernier, Claude Perrier, originaire d'Anduze, qui n'avait guère envisagé avoir de telles responsabilités dans le monde des médias. Les élèves du JBD n'ont plus d'excuses, tout est possible !

Louis Valat

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