FAIT DU JOUR. Les vétérans des essais nucléaires en quête de reconnaissance
Ce jeudi, les juges du tribunal administratif de Nîmes devront se prononcer sur l'indemnisation de Robert Bonneto, un ancien civil impliqué dans les essais nucléaires de la France, dans les années 70 en Polynésie. Aujourd'hui, le Gard compte plus de 70 vétérans réunis au sein de l'association AVEN.
Aujourd'hui, les vétérans des 150.000 personnes, civils et militaires, impliquées dans les essais nucléaires du Sahara et de Polynésie se sentent abandonnés. En France, l'association AVEN milite fermement pour que ces anciens engagés bénéficient d'une reconnaissance morale et pécuniaire. Telle est d'ailleurs la mission de la CIVEN (Commission d'Indemnisation des Vétérans des Essais Nucléaires).
Créée en 2010, cette dernière "indemnise les vétérans qui gardent des séquelles de ces opérations. Mais les critères sont très sélectifs. La commission se fixe sur le taux de radiation qui, à l'époque était très difficilement mesurable", explique Arlette Dellac, ancienne présidente de l'AVEN Languedoc-Roussillon. Et d'en vouloir pour preuve le peu de demandes qui ont abouti : "9 dossiers sur 800".
L'indemnisation, le combat de Robert Bonetto et d'autres Gardois, le département regroupant environ 70 vétérans. Un gros vivier pour l'association AVEN. Vendredi, ce quinquagénaire originaire du Vaucluse devra se rendre au tribunal administratif de Nîmes avec l'espoir de casser la décision du ministère de la Défense qui a rejeté son dossier. "J'espère juste que le tribunal va contester cette décision", explique un brin craintif Roberto Bonnetto.
Cancer. C'est à 19 ans que le jeune homme prend uniforme et képi pour s'envoler direction Mururoa, une petite île de l'archipel Tuamotu en Polynésie française. "A l'époque le service militaire été obligatoire", rappelle Robert, "ma mission était de décharger les bombes à l'aéroport". Lancée dans les années 60, les essais nucléaires français ont débuté dans le désert algérien à Reggane et In Ecker pour se poursuivre en Polynésie Française. Ces opérations seront abandonnées dans les années 90, suite à la mobilisation nationale et internationale.
Selon Roberto Bonetto, les quelques mois passés dans l'océan pacifique auront suffit pour lui déclencher un cancer de la vessie… à 40 ans ! "Mon chirurgien n'y croyait pas ! C'est trop jeune pour développer cette maladie, inscrite sur la liste des pathologies radio-induites", ajoute Robert. Résultat : des séances de chimiothérapie et une dépression qui auront eu raison de son couple ainsi que de sa carrière professionnelle.
Alors, quand la Commission d'Indemnisation des Vétérans des Essais Nucléaires a vu le jour, Robert Bonetto a constitué un dossier. La procédure a été très longue : trois ans au total. "Et puis on m'a dit que ce n'était pas possible", explique-t-il. Père de trois enfants, une compensation financière serait un juste retour pour son engagement envers la patrie.
Vendredi, plusieurs vétérans se rassembleront, en soutien, au tribunal administratif de Nîmes. Le combat de Robert Bonetto, un combat pour tous les vétérans en quête de reconnaissance.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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