TRANSPORT Repris par Transdev, les Tango marquent le pas
Au siège de Tango, ce jeudi, à l'heure de partager un café avant de prendre le service de l'après-midi, le sujet du changement de prestataire de service et du choix par Nîmes métropole de Trandev étaient abondamment commentés.
Et le moins que l'on puisse dire c'est que les chauffeurs manifestent une certaine circonspection et que cette décision, loin de les... transporter d'allégresse suscite une certaine méfiance. Voire une méfiance certaine. "On ne connaît pas leur façon de travailler. Localement c'est un opérateur qui n'est pas très bien connu, évoquait un délégué syndical Unsa, Mourad Ourahou. Et pour cause puisque depuis des années c'était Kéolis le principal opérateur sur Nîmes."
Et comme on se méfie de ce qu'on ne connaît pas bien, c'est la crainte qui prévaut. "On a des inquiétudes par rapport au recrutement, à nos acquis, aux salaires et au développement de l'entreprise, poursuit le même. Depuis des années on fonctionne avec des intérimaires pour boucher les trous. Tout ça parce que Nîmes métropole et son président (Yvan Lachaud) ont décidé d'interdire à l'entreprise d'embaucher."
Pour le syndicaliste, "il n'y a rien de particulier à attendre" de ce changement si ce n'est au contraire "une éventuelle baisse des effectifs et de l'offre kilométrique". Selon lui, "Nîmes métropole mène une politique d'austérité sur le dos des usagers. Trandev a emporté un marché revu à la baisse ce qui va signifier moins de moyens et des restrictions".
Un changement sans... changement ?
Lui aussi délégué syndical Unsa, Mohamed Samari évoque le brouillard qui entoure cette décision et ses conséquences éventuelles pour les quelque 350 employés, dont 270 chauffeurs (*). "On se doutait qu'il pouvait y avoir un changement d'opérateur mais on est un peu sous le choc quand même. Tout ce qu'on espère c'est qu'ils ne remettront pas en cause nos acquis. Tango est une bonne entreprise qui fonctionne très bien."
Avec 20 ans de présence dans la boite, Laurent Nury est justement un des anciens de Tango. Et pour lui Kéolis ou Trandev, c'est bonnet blanc et banc bonnet : "je pense que c'est un changement sans... changement, évoque-t-il. Il n'y en aura pas tant que le chef restera le président de l'Agglo qui veut faire des économies sur le transport public, ceux qui le font marcher et sur ses usagers. Je ne pense pas qu'ils nous attaqueront de front. On va disposer d'un an ou deux de répit. Après ? On verra..."
Philippe Gavillet de Peney
* Selon les employés interrogés, il y a dix ans Tango employait environ 400 chauffeurs.
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