ALÈS École Louis-Leprince-Ringuet : un "dysfonctionnement collectif" qui "met l'école en péril", pour le Dasen
Pour le directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen), Christophe Mauny, il ne s'agit pas d'éparpiller les enseignants de l'école, en les poussant à s'inscrire dans le mouvement, mais "d'accompagner au mieux" une équipe pédagogique "qui n'arrive pas à fonctionner".
Il conteste la forme et le fond. Directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen), Christophe Mauny ne rejoint évidemment pas la façon dont les enseignants de l'école Louis-Leprince-Ringuet vivent leur demande de s'inscrire dans le mouvement de fin d'année scolaire (relire ici). Et, sur la forme, la réunion du 23 avril n'a pas été écourtée, selon lui, "elle a duré un peu plus d'une heure".
"Après une enquête administrative, cette école a révélé des dysfonctionnements importants. Je n'entrerai pas dans le détail de l'enquête administrative, notamment du point de vue médiatique", entame Christophe Mauny, qui invite les personnels à demander officiellement un exemplaire du rapport, auquel ils ont un droit d'accès. Le Dasen évoque juste "un dysfonctionnement collectif d'une équipe qui n'arrive pas à fonctionner et qui a pour conséquence de mettre l'école en péril et les élèves en situation problématique au niveau des apprentissages".
"Je dois, en quelque sorte, sauver l'école"
Une version qui diffère, évidemment, de celle livrée par les manifestants, jeudi soir, devant les services alésiens. "Les enseignants s'entendent bien, poursuit Christophe Mauny, mais, chacun d'eux - sans rentrer dans les éléments des entretiens qui ont eu lieu lors de l'enquête administrative - dit qu'il est difficile pour eux de continuer à fonctionner en l'état et de travailler dans cette situation. À un moment donné, l'école doit fonctionner impérativement, puisque les élèves restent prioritaires. Quoi qu'il en coûte. Et côté parents, il y a des représentants élus, qui ne sont pas tous mobilisés. Je suis aussi en contact avec la mairie. Je dois, en quelque sorte, sauver l'école." Mais Christophe Mauny ne dit pas ce que recouvre l'expression "fonctionner en l'état".
Rappelant que le courrier invitant les enseignants à s'inscrire dans le mouvement, tout en évoquant une mutation si cela n'était pas fait, "leur a été remis le jour de leur entretien individuel, poursuit Christophe Mauny. Il n'y a pas eu de surprise. Nous les invitons à participer au mouvement pour que nous puissions enclencher une procédure d'accompagnement des personnels." Quant à la menace d'une mutation ? Elle s'explique, donne Christophe Mauny comme version, "par nécessité de service, parce qu'il est important que cette école fonctionne".
Quand on fait remarquer à Christophe Mauny que les syndicats qui ont accompagné les enseignants lors de leur audience du 23 avril n'ont pas plus compris ce qui était reproché aux enseignants, le Dasen préfère parler de ce qui est reproché "à l'équipe". "Les choses ont été faites dans les règles. Et, dans cette école, les élèves ne sont pas scolarisés dans les meilleures conditions parce que l'équipe ne fonctionne pas. Qu'ils acceptent ou qu'ils entendent les éléments, ce n'est pas mon problème. Et s'ils veulent accéder à l'enquête administrative, les résultats leur seront donnés."
Enfin, pour Christophe Mauny, les événements récents sont sans aucun lien avec la démission de Maxime Tatry en 2022, quand certains enseignants voient une forme d'acharnement sur l'école. Le Dasen dit également qu'il recevra les représentants élus des parents, si une demande est faite.
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