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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 19.07.2019 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 3091 fois

FAIT DU JOUR Valérie Rouverand : « En politique, il faut pouvoir se regarder dans une glace »

Valérie Rouverand occupe la délégation à la rénovation urbaine à Nîmes métropole, présidée par le Centriste Yvan Lachaud (Photo : Coralie Mollaret)

Ex-adjointe à l’Éducation, la Nîmoise a démissionné en 2017 par loyauté à l'égard d'Yvan Lachaud. Aujourd’hui membre de La République en marche (LREM) et responsable de la rénovation urbaine à Nîmes métropole, elle est l’une des pièces maîtresses du président centriste, candidat aux municipales.

Objectif Gard : On ne vous connaît pas vraiment. Pouvez-vous vous présenter ? 

Valérie Rouverand : Je suis arrivée à Nîmes il y a 35 ans. Mon mari est Nîmois. En parallèle de mes mandats à la Ville et à l'Agglo, j'enseigne la « culture générale » au lycée de la Chambre de commerce et d'industrie. J’ai toujours milité dans des associations, notamment cultuelles. J'ai eu un mandat au conseil de paroisse ainsi qu’au conseil presbytéral protestant.

Finalement, avant de rencontrer Yvan Lachaud vous étiez déjà une femme engagée.

Oui, ça fait partie de mon éducation. Encore aujourd’hui, ma mère s’occupe du Resto du cœur de Vaison-la-Romaine.

Comment s’est nouée votre rencontre avec Yvan Lachaud ?

Il y a une vingtaine d'années, Mireille Rousseau m'a contactée pour créer un collège privé dans la Vaunage. Un collège permettant d’enseigner la culture religieuse. C'est là que j’ai rencontré Yvan Lachaud  (directeur de l’Institut d’Alzon, ndlr). J’ai découvert un homme ouvert avec qui il est possible de discuter. 

« À l’Éducation, je me suis révélée »

Yvan Lachaud, président centriste de Nîmes métropole et candidat aux municipales nîmoises. Ex-allié de l’actuel maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, ce dernier a mis fin à cette collaboration fin 2017 (Photo : Coralie Mollaret)

Ensuite, vous êtes entrée en politique à ses côtés ?

Pas tout de suite. Ma vie de famille m’occupait beaucoup. Yvan Lachaud m’a demandé à plusieurs reprises de le rejoindre. J’ai accepté en 2013, avant les municipales. J’ai pris la tête de l’association À font de Nîmes et j’ai accepté d’être sur la liste. C’est comme ça que j’ai eu la plus belle délégation à l’Éducation, qui m'a permise de me révéler. 

Qu’avez-vous apporté aux Nîmois en occupant cette délégation ?

D’abord souvenez-vous, je suis arrivée dans un contexte particulier, assez tendu... 

Ah oui ! À l’époque le maire de Nîmes avait traité la rectrice de « malade mentale »...

Oui, c'était pour la mise en place des rythmes scolaires. Au moins ça m’a mis dans le bain. On a fait un travail de dentelle pour que chaque projet colle aux besoins des élèves : numérique, citoyenneté, sensibilisation au handicap... Malgré la tarification qui a augmenté, les enfants étaient présents. Ça a pu améliorer le climat social. C'est dommage qu'aucune évaluation n'ait été faite.

Votre délégation a aussi lancé le projet de l’école du Mas de Teste, au Mas de Mingue.

Oui, on a travaillé sur la mixité sociale et la réussite éducative. On voulait inciter des familles extérieures à venir grâce à un projet d’école séduisant. Avant ma démission, on négociait avec le rectorat pour avoir des spécialités d’excellence. Aujourd'hui, je n’assume plus cette délégation. Ce projet m’a permis de rencontrer Nathalie Nury, vice-présidente socialiste au Département en charge des collèges, avec qui nous avons travaillé sur la nouvelle carte scolaire et la fermeture du collège Diderot.

Justement à l'époque, comment avez-vous convaincu le maire Jean-Paul Fournier de s'inscrire dans le projet du Département ? Une collectivité qui, contrairement à la Ville, à le cœur à Gauche... 

Ça n’a pas été facile à la Ville... Mais l’Éducation est le domaine le moins politisé puisqu’il concerne l’avenir de nos enfants. Je suis une femme de convictions et non de calculs politiques. Le maire m'a fait confiance. De toute façon, c'est le Département qui gère les collèges. Il l’aurait fait avec ou sans nous. C’est quand même mieux d'avoir été avec lui.

« Ma loyauté m’a conduite à être responsable de la rénovation urbaine »

L’adjoint Les Républicains nîmois, Laurent Burgoa s’est fait retirer par le président de l’agglomération sa responsabilité du dossier de la Rénovation urbaine (Photo : Coralie Mollaret)

Après le clash entre Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, et le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, vous avez démissionné de votre poste d’adjointe. Les querelles politiques ont pris le pas sur votre travail d’élue ?

J'ai très mal vécu cette période. Au moment où je me suis levée pour quitter le conseil municipal, j’ai compris que tout s’arrêtait…

Vous auriez pu continuer, comme Jean-Paul Fournier vous l’avez proposé ?

En politique, il faut pouvoir se regarder dans une glace. Je suis une femme loyale et honnête. Je suis entrée en politique avec Yvan Lachaud. Je ne veux pas perdre mon âme. D’ailleurs, sans que je l’imagine, ma loyauté m’a conduite aujourd’hui à être responsable de la rénovation urbaine, l’un des plus importants dossiers de l’Agglo !

C'est loin d’être un long fleuve tranquille. La Ville tacle votre incompétence puisque Nîmes métropole n’a pas été en mesure de présenter le dossier le 11 juillet.

C’est facile de dire que c’est de notre faute. Nîmes métropole est porteur de projet et doit travailler en lien direct avec la Ville qui décide de ce qu’elle veut, les bailleurs sociaux et le Département. C’est un dossier important de 550 M€. Il est normal qu’il engendre des allers-retours. Il y avait encore des ajustements à faire sur la destruction de certaines tours et des relogements.

Où en est-on clairement aujourd’hui ?

Nous revoyons les responsables de l’ANRU pour une réunion technique le 29 juillet. Je vous rappelle que l’on a déjà eu des autorisations et des promesses de financement pour certains projets comme le Mas de Teste. Nous sommes toujours en négociation pour que l’ANRU fixe le montant de sa participation sur les différents projets de notre dossier. Pour l’instant, il n’y a pas eu de refus. Des dates ont été reculées pour des demandes de précisions de fond et de forme.

Vous avez repris une délégation occupée par Laurent Burgoa avant qu’Yvan Lachaud ne le démette de ses fonctions. Quelles sont vos relations avec l'élu républicain nîmois ?

Avec Laurent Burgoa, on passe nos journées ensemble. La politique politicienne ne doit pas interférer dans ce dossier.

« Le clivage Droite-Gauche ne m’a jamais correspondu »

Vous dites être une femme de convictions et non de calculs politiques. Or, vous venez d’adhérer à LREM. Est-ce pour aider Yvan Lachaud qui a demandé le soutien du parti présidentiel aux municipales nîmoises ?

Moi, je viens de la société civile (Valérie Rouverand a toutefois adhéré en 2013 au Nouveau Centre pour les municipales, ndlr). Ce clivage Droite-Gauche ne m’a jamais correspondu. Je suis une vraie centriste dans l’âme et j’apprécie aujourd’hui ce que fait Emmanuel Macron, même si au début je n’y ai pas cru.

D’accord mais votre adhésion est un gage pour renforcer la candidature d’Yvan Lachaud, non ?

Moi je vous parle de mon engagement. Après, tout se fait en cohérence et en loyauté.

Avez-vous pensé à vous présenter à la mairie ?

Je suis loyale et je crois en la candidature d’Yvan Lachaud qui ferait un excellent maire. Je ne me minimise pas mais je fais partie d’une équipe ce qui me permet de monter des projets et d’avancer.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Et aussi :

Ce qu’ils pensent de Valérie Rouvérand :

Yvan Lachaud, président centriste de Nîmes métropole : « Valérie est une belle personne très engagée et fidèle dans ses amitiés. Lorsqu’elle prend une responsabilité, elle l’assume à plus de 100 %. D’ailleurs je pense que des directeurs d’école à Nîmes la regrettent ! C’est quelqu’un qui prend et qui pourra continuer à prendre des responsabilités… C’est un atout pour la ville et quelqu’un qui compte beaucoup pour l’avenir de Nîmes. »

Nathalie Nury, vice-présidente socialiste en charge des collègues : « La première fois que j'ai rencontré Valerie, c'était dans son bureau d'adjointe à l'éducation de la ville de Nîmes. Je souhaitais rencontrer mon homologue de la ville pour voir si nous pourrions travailler ensemble, malgré nos appartenances politiques divergentes, pour la réussite éducative des enfants. Ça à été un véritable "coup de cœur" entre nous. Nous avons bâtis ensemble le premier projet de mixité sociale et scolaire sur Nîmes. Aujourd'hui son bureau à changé mais nous restons toujours proches de l'une de l'autre par des valeurs d'amitiés, de réussite éducative, de lutte contre l'exclusion et des valeurs de partage. »

Contacté, Laurent Burgoa, élu Les Républicains à la Ville de Nîmes, anciennement chargé du dossier de la rénovation urbaine à l'Agglo, n'a pas donné suite.

 

Coralie Mollaret

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