Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 28.07.2019 - franck-chevallier - 3 min  - vu 1287 fois

LES MÉTIERS DES ÉLUS À Bellegarde, un infirmier prend soin de la commune

Juan Martinez : "Je suis infirmier avant tout" (photo Franck Chevallier / Objectif Gard) - Picasa

Juan Martinez est le maire de Bellegarde, le président de la communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence (CCBTA), conseiller auprès du président du département... et infirmier libéral !

Un parcours professionnel qui remonte à l'enfance. « Autant que je me souvienne, j'ai toujours voulu devenir un soignant ». C'est ainsi qu'il se retrouve en première année de médecine à Nîmes. « Je suis arrivé, à peu près à la 400e place sur 1 000, mais il fallait être dans les 300 premiers pour passer en seconde année ».

Pas envie de redoubler alors Juan Martinez se lance alors dans les études d'infirmier, toujours à Nîmes. Une fois le diplôme obtenu il part, en 1991, effectuer son service militaire. Puis l'infirmier-sergent continue avec une mission de 7 mois en ex-Yougoslavie. « Nous étions un peu plus de 300 soldats envoyés par le président Mitterrand au nord de la Bosnie-Herzégovine ». Sur place, le conflit fait rage, mais leur mission est alors d'apporter de l'aide alimentaire.

« Nous sommes devenus des Casques bleus. J'ai beaucoup appris sur les conflits et leurs absurdités, sur la condition humaine ». Sur place, le jeune infirmier-soldat ne fait pas partie du service de santé, mais il contribue notamment à installer un hôpital de campagne. « On a soigné des blessures par balles, des amputations, des plaies par éclat de mortier... Je me souviens encore parfaitement de l'explosion du premier mortier tombé à 100 mètres de nous ». Sur place l'infirmier soigne des familles et voit aussi mourir deux soldats français dans un accident. « La guerre n'a vraiment rien à voir avec les jeux vidéos. C'est extraordinairement violent et tout n'y est pas noir ou blanc. »

L'installation à Bellegarde

Pour son retour en France, l'armée avait des projets pour le jeune soldat. Mais c'est à Bellegarde, dans son village, route de Nîmes, que l'infirmier libéral choisit de s'installer. Nous sommes alors en août 1993. « Au début je devais aller faire des remplacements à Manduel et à Générargues. Puis très vite j'ai réussi à construire ma patientèle localement. Je voulais tant être au plus près des gens, là c'était parfait ».

Pendant dix ans, Juan Martinez travaille seul dans son cabinet, chaque jour. Ce n'est qu'un 2003 qu'une infirmière de la maison de retraite va le rejoindre. « J'étais élu depuis 1995. On était alors venu me chercher pour faire partie d'une équipe municipale. J'ai été élu en poursuivant mes deux activités. Puis en 2003, j'ai commencé à travailler une semaine sur deux au cabinet d'infirmiers ».

Une semaine sur deux, c'est à dire du lundi au dimanche. « J'accompagne des gens jusqu’à leur fin de vie, des gens que je connais depuis toujours. C'est touchant, cela marque de les accompagner ainsi. Mais il y a aussi des rémissions, des joies. J'essaie de les soutenir le plus possible. »

Un rythme nouveau

Depuis 2015, l'élu infirmier est devenu conseiller de Denis Bouad, le président du département. « Désormais, je lève un peu le pied au niveau du cabinet. Mais, j'ai tellement vu mes parents travailler que je suis devenu un hyperactif », explique l'homme aux multiples activités. « Toutefois, pour moi, je suis infirmier. La politique n'est pas un métier c'est une fonction. Une sorte de don de soi ». Ce passionné de la vie locale va donc continuer à être partout. « Je veux être sur le terrain, accessible, que ce soit en faisant une prise de sang, en jouant aux boules dans le village ou en mairie », termine Juan Martinez qui se représentera devant ses électeurs aux prochaines municipales.

Franck Chevallier

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