Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 12.11.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 590 fois

GARD RHODANIEN L’insertion par l’activité économique, ça marche

Sabrina Toussaint (Direccte), Geneviève Castellane (Agglo), Nelly Viala (Passe Muraille) et Fabienne Poilleux (Département), ce mardi matin lors de la matinée IAE et territoire à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Pour la deuxième année consécutive, l’Agglo du Gard rhodanien accueillait ce mardi une matinée dédiée à l’insertion par l’activité économique (IAE), comprendre les chantiers d’utilité sociale, aussi appelés chantiers d’insertion. L’occasion de faire le point sur un dispositif qui présente de bons résultats.

Dans le Gard rhodanien, les chantiers d’utilité sociale, on connaît bien. « On a dû atteindre les 400 chantiers depuis la création de l’Agglo en 2013 », estime Jean-Christian Rey, président de la première Agglo du Gard à avoir financé de tels chantiers. Et ça continue. En 2018, l’Agglo a mis 177 000 euros pour 40 places dans des chantiers conduits par Passe Muraille et Familles Rurales. Depuis cet été, seul Passe Muraille poursuit, mais le volume de chantiers ne baisse pas.

C’est que « ce sont des opérations gagnant-gagnant », poursuit Jean-Christian Rey. Concrètement, il s’agit de chantiers sur du petit patrimoine, des espaces verts ou de la rénovation de bâti conduits par des personnes éloignées de l’emploi. Le temps du chantier et ensuite, ces personnes sont salariées par Passe Muraille et accompagnées socialement, le public visé rencontrant des difficultés sociales et professionnelles.

L’idée est d’utiliser le chantier comme un moyen de sortir la tête de l’eau. Et ça fonctionne : « Depuis 2018, l’insertion par l’activité économique est mise sur le devant de la scène, et nous obtenons des résultats satisfaisants, note Sabrina Toussaint, de la Direccte du Gard. Au niveau national, 140 000 personnes sont en insertion, avec un taux de sortie vers l’emploi de 55 %, ce sont des résultats très intéressants. » Notamment compte tenu de la typologie du public. Alors le gouvernement veut accélérer sur l’IAE, et prévoit notamment de passer à 240 000 personnes suivies ou encore de mettre en place des « contrats passerelles » pour mieux sécuriser le parcours des personnes suivies.

Sur le chantier d'utilité sociale du Pin (DR)

« Un outil pour bâtir un projet professionnel »

Dans le Gard, on n’a pas attendu pour faire de l’IAE « une action prioritaire, identifiée comme un des axes favorisant le retour à l’emploi », d’après les termes de Fabienne Poilleux, en charge des centres médico-sociaux du Gard rhodanien et de l’Uzège gérés par le Conseil départemental. Et si ça marche, c’est grâce à un partenariat large entre l’État via la Direccte, l’Agglo du Gard rhodanien, Pôle emploi, la Mission locale et l’association Passe Muraille. Une association qui a vu passer sur ses chantiers dans l’Agglo « environ 200 personnes depuis 2013, compte Nelly Viala, de l’association. Ça fait beaucoup de monde accompagné pour lever les freins à l’emploi, qui peuvent être de la mobilité ou des difficultés scolaires financières ou sociales. »

Reste que les chantiers ne sont pas la panacée. « Ce n’est pas une fin en soi, mais un outil pour bâtir un projet professionnel », souligne Nelly Viala. D’ailleurs, ces projets possibles vont s’élargir l’année prochaine. « En 2020, nous allons ouvrir une nouvelle action sur le numérique, pour proposer à des personnes d’aller sur des activités plus en intérieur », précise-t-elle. Il s’agira cette fois de travailler sur de la création de supports de communication pour les communes.

Les communes, justement, trouvent également leur compte dans les chantiers d’utilité sociale. C’est le cas pour le village du Pin, 480 habitants, qui a vu son lavoir se refaire une beauté grâce à un de ces chantiers. « Nous avons peu de moyens, un budget total de 300 000 euros, rappelle son maire Patrick Palisse. Pour nous c’est un véritable apport d’avoir pu nous appuyer sur les équipes de Passe Muraille, nous n’aurions pas les moyens de faire ces travaux sans aide. »

Alors il n’y a aucune raison de ralentir sur ces chantiers. « En 2018, 76 chantiers ont été réalisés sur 32 communes de l’Agglo », rappelle la vice-présidente de l’Agglo, Geneviève Castellane. Autant de chantiers sur lesquels « c’est un bonheur de voir à la fin des gens fiers d’eux, termine-t-elle. C’est souvent le début de la sortie d’une mauvaise passe. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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