Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 24.11.2021 - norman-jardin - 3 min  - vu 248 fois

FAIT DU JOUR Le combat contre la faim continue aux Restos du cœur de Nîmes-Arnavielle

De plus en plus de demandeurs poussent les portes des Restos du Cœur (photo Norman Jardin)

Le parcours commence par quelques formalités (photo Norman Jardin)

Les Restos du cœur lançaient ce mardi leur 37e campagne d’hiver. Dans le Gard, vingt centres de distribution peuvent fonctionner avec la précieuse aide de soixante bénévoles. Rien que sur le site de Nîmes-Arnavielle, ils sont cinquante à donner de leur temps pour aider les plus démunis.

Sur ce centre de distribution nîmois plus de 380 familles se sont inscrites dès le premier jour. Créés en 1985 sous l'impulsion de Coluche, les Restos du cœur proposent ici comme dans les autres centres de la nourriture mais là ils élargissent peu à peu leur activité au logement, à l’accompagnement budgétaire et à des ateliers d'apprentissage du français.

« Salut mon ami ! » Samia a le sourire et elle retrouve les bénévoles des Restos du cœur de Nîmes-Arnavielle qu’elle connaît bien. Mais sous sa bonhomie de façade, Samia cache une blessure. Cette nîmoise de 59 ans n’aurait jamais pensée venir aux Restos du cœur. Sans rouler sur l’or, son emploi d’agent d’entretien dans un établissement scolaire lui permettait de subvenir à ses besoins, jusqu’au jour où de graves ennuis de santé lui font perdre son travail. « Je suis seule et à mon âge ce n’est pas évident de retrouver du boulot. Les aides sociales ne suffisent pas. Il est hors de question que je fasse la mendicité ou que je vole. »

Le lait fait partie des produits offerts (photo Norman Jardin)

Alors depuis trois ans Samia vient régulièrement solliciter l’association qui lançait sa 37e campagne d’hiver ce mardi. Charles Do Carno en est le responsable et il détaille les diverses étapes à respecter par les bénéficiaires : « La personne se présente. On vérifie son identité et elle doit remplir un formulaire. Il y ensuite la distribution où elle est prise en charge par un bénévole. » Aux restos du cœur on ne parle pas d’argent, mais de points. Neuf points pour une personne, 12 points pour deux personnes, 18 points pour trois personnes, 24 points pour quatre personnes, 30 points pour cinq personnes et 36 points pour six personnes.

Charles Do Carno, le responsable du site de Nîmes-Arnavielle (photo Norman Jardin)

Ensuite, dans les rayons, certains produits ont une valeur en points. Par exemple, une petite boîte de conserve est acquise avec deux points. Mais il y a beaucoup de produits qui sont gratuits comme les fruits, les légumes, le lait, les œufs, la viande et le poisson. Les bénéficiaires peuvent trouver de l’alimentaire et ponctuellement des produits d’hygiène. Dans le Gard, ils sont 600 bénévoles à donner de leur temps aux Restos dont 50 sur le site de Nîmes-Arnavielle.

Une petite boîte de conserve a une valeur de deux points (photo Norman Jardin)

Parmi eux figure la souriante Claudie qui, après avoir longtemps fait des dons financiers, a décidé d’intégrer l’association il y a un an. « J’accueille les gens, je les guide et je leur propose des produits. Ce qui m’intéresse c’est le lien que nous créons avec les personnes. Le côté humain c’est important. »

« Il faut faire preuve de pédagogie et de bienveillance »

La patience est de rigueur car parfois certains bénéficiaires ne comprennent qu'imparfaitement le français et il arrive qu'ils s'agacent. « Il faut faire preuve de pédagogie et de bienveillance », explique la bénévole. Le profil des demandeurs évolue au fil des années et ils sont de plus en plus jeunes à frapper aux portes de l'association caritative. « Aujourd'hui encore, beaucoup de personnes n’osent pas encore franchir le pas », assure Charles Do Carno.

Claudie est bénévole depuis quelques mois (photo Norman Jardin)

L’association ne se limite pas à la distribution de nourriture, elle élargie son activité : « Nous travaillons dans les domaines du logement, de l’accompagnement budgétaire, des ateliers d'apprentissage du français et le secteur de la santé. Personne ne vient demander de l'aide de gaité de cœur mais ils faut qu'ils sachent que nous les recevons avec bienveillance et sans jugement », souligne Jacques Veron, l’administrateur délégué pour le Gard.

De plus en plus de demandeurs cela signifie aussi plus de produits à collecter. L’association, qui gère 2 000 tonnes de produits dans le Gard, a besoin de nouveau bénévoles et elle recherche des chauffeurs, des préparateurs de commande et des manutentionnaires. Tout un chacun peut faire un don financier par chèque ou sur Internet ou encore en produits, à l'exception notable des produits frais. Les Restos ont du cœur et pourtant on aimerait bien ne plus en avoir besoin.

Norman Jardin

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