Publié il y a 1 an - Mise à jour le 26.04.2022 - abdel-samari - 3 min  - vu 4248 fois

EXPRESSO Julien Plantier quitte la direction Les Républicains dans le Gard : "Je reprends ma liberté"

Julien Plantier Photo Objectif Gard

Julien Plantier Photo Objectif Gard

Après la nouvelle défaite de sa famille politique à la Présidentielle et la victoire d'Emmanuel Macron dimanche soir, Julien Plantier, le premier adjoint au maire de Nîmes et secrétaire départemental adjoint Les Républicains, a décidé de prendre ses distances avec les instances de son parti. Il l'annonce d'abord sur Objectif Gard.

Objectif Gard : Vous avez décidé de rendre votre casquette de secrétaire départemental adjoint des Républicains. Pourquoi ?

Julien Plantier : En effet, je démissionne du poste de secrétaire départemental adjoint immédiatement. C'est une décision personnelle. Il n'y a aucun opportunisme de ma part. Je ne veux briguer aucun autre poste. Cette décision est dictée uniquement par mes valeurs, mes convictions. Je reste fidèle à ma famille politique mais je prends acte de nos défaites importantes depuis maintenant 10 ans lors des élections présidentielles successives. Je ne me résous pas non plus à cette abstention folle encore cette fois. Il faut avoir le courage de tirer les conséquences de tout cela et je le fais. Avec l'envie, l'ambition de travailler différemment, sans résignation ni fatalisme.

Mais comment faire localement quand la destinée de votre parti se réglera à Paris ?

Une chose est certaine : on ne peut pas rester abattus sans réagir. Je reprends donc ma liberté pour un temps de réflexion et proposer une nouvelle façon d'agir. Avec comme ligne directrice : mettre à l'honneur l'efficacité de la démarche locale en fidélité avec l'ambition portée par Jean-Paul Fournier. Après, on verra pour la suite. En attendant, il faut trouver de nouvelles marges de manœuvres et travailler différemment.

Tout en restant chez Les Républicains ?

Oui, en simple adhérent. Je suis très clair : je ne rend pas ma carte. C'est ma famille politique, j'y ai adhéré depuis l'âge de 17 ans. Ainsi, je soutiendrai bien sûr les candidats Les Républicains mais en tant que simple militant lors des prochaines Législatives. Je ne veux plus aujourd'hui participer activement à la direction de la fédération d'autant que lors de la dernière séquence présidentielle, j'ai constaté et déploré le manque de popularité, d'engagement et d'implication au sein du mouvement local.

On pourrait toutefois vous reprocher de quitter un bateau à la dérive...

Écoutez, j'ai toujours milité au sein du parti, dans les victoires comme dans les défaites. La décision que j'ai prise, aussi difficile qu'elle soit, c'est au contraire parce que j'y crois encore et que je veux participer à un nouvel élan en construisant les fondations d'un nouvelle appartenance populaire. On a perdu de ce côté là, soyons réaliste. Moi, entre Emmanuel Macron et les extrêmes, je pense qu'il y a une autre voie.

Avez-vous informé le maire de Nîmes ? Et Franck Proust, le patron du mouvement dans le Gard ?

Oui, je leur ai fait part de mes réflexions, de mon ambition. Ils ont pris acte de ma décision. Et je crois, que tous les deux ont compris ma démarche de vouloir reconstruire par la base. Le maire, Jean-Paul Fournier, a été particulièrement sensible à cela. Il est important de vous préciser que je ne me lance pas seul dans cette démarche. C'est pleinement concerté et réfléchi avec une équipe à mes côtés. Nous dressons ensemble ce même constat : nous ne nous sommes pas retrouvés dans nos actions pour la Présidentielle. J'assume pleinement mon engagement à ce moment là, le travail réalisé avec les militants. Mais rester aujourd'hui au sein de la fédération en tant que leader, je n'y crois plus. Cela ne correspond pas à la conception que je me fais du combat politique, de mes idées. Je n'ai certainement pas envie de me lancer en plus dans un espèce de clientélisme, m'afficher avec Emmanuel Macron, etc.

Allez-vous lancer un micro-parti, une association pour cela ?

Pas dans un premier temps. Je veux d'abord mener une réflexion et ensuite ouvrir les perspectives pour l'avenir. C'est du courage qu'il nous faut. Et je veux le partager avec le plus grand nombre. Je crois encore à la Droite. Elle doit se reconstruire en partant des territoires, de la base électorale. La preuve que cela marche : Jean-Paul Fournier a réussi depuis plus de 20 ans...

Est-ce que tout cela se réalise en vue des Municipales de 2026 ?

Je ne quitte pas mon parti Les Républicains, j'insiste bien. Je vais surtout orienter différemment mon engagement politique pour l'avenir de Nîmes et de son territoire.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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