Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.06.2022 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 16181 fois

NÎMES Feria : "De nombreuses piqûres et une véritable psychose", selon le docteur Benslima

Photo d'archive du docteur Mounir Benslima, patron de l'unité de médecine légale de Nîmes - Anthony MAURIN

Depuis plusieurs semaines, en France, des personnes se plaignent de piqûres sauvages subies alors qu'elles sont dans la rue ou dans des manifestations. Si dans très peu de cas l'administration de produits a été constatée, des piqûres sauvages apparaissent sur les bras et les fesses des victimes. La feria de Nîmes n'a pas été épargnée par ce phénomène inquiétant... On fait le point avec le patron de l'unité de médecine légale du CHU de Nîmes, le docteur Mounir Benslima, qui est de permanence lors de ce week-end de Pentecôte dans le Gard.

Objectif Gard : Avez-vous constaté une recrudescence de piqûres sauvages dans votre service ?

Mounir Benslima : Avant toute chose, il faut dire qu'il n'y a pas, concernant ce nouveau phénomène, de protocole médical strict en place. Une victime peut arriver aux urgences, peut voir un médecin généraliste, ou bien être prise en charge dans un poste médical avancé comme lors de la feria de Nîmes par exemple. Toutes les victimes ne sont pas systématiquement dirigées vers mon service comme cela devrait être le cas.

Connaissez-vous le nombre de personnes victimes de blessures liées aux piqûres pendant la feria ?

Il y a une moyenne de 10 personnes par jour qui pensent être piquées, mais actuellement il y a 5 plaintes avec un certificat médical prouvant des plaies ou des ecchymoses. Pour le moment, on ne sait pas s'il y a eu une administration de produit, des analyses sont en cours. Cela peut être long. Mais à ce jour, dans le Gard, il n'y a pas un seul cas avéré d'injection de produit. Dans tous les cas, on suit avec attention l'évolution de ces blessures qui, pour certaines, correspondent à des piqûres réelles. À la feria, certaines victimes prétendent avoir été piquées avec des cure-dents. Des imbéciles jouent à faire peur et ils sont à l'origine d'une psychose bien compréhensible et qui augmente de jour en jour.

Peut-on évoquer une psychose ou pas dans la population ?

J'ai lu récemment un article où un élu disait qu'il n'y avait pas de psychose. Moi, je pense que c'est faux de dire cela et qu'il s'agit de communication. Si la psychose consiste à créer une situation de stress important, c'est réussi. Chaque Nîmois connait autour de lui, des jeunes filles ou femmes notamment qui ne veulent pas faire la feria cette année de peur d'être victimes de ces agissements irresponsables. Les auteurs de ces gestes ne se rendent pas compte des conséquences humaines et médicales. Sans oublier que les victimes craignent que les seringues soient utilisées plusieurs fois. C'est irresponsable de créer une telle situation. Après des mois et des années de Covid, les gens ont besoin de se défouler, de s'amuser sans être obnubilés par de telles attitudes.

Propos recueillis par B.DLC

Boris De la Cruz

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