Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 15.02.2019 - elodie-boschet - 2 min  - vu 745 fois

ALÈS La Cantine solidaire n’est pas dans son assiette

Étienne Kretszchmar, fondateur de la Cantine solidaire. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

C’était au début de l’année 2014. Au cœur du quartier de Rochebelle, une cantine solidaire ouvrait ses portes avec un principe simple : des menus à prix libres pour que chacun puisse manger en fonction de ses moyens. Cinq ans plus tard, la situation financière de la structure, gérée par le Collectif animateurs 30, n’est pas au beau fixe.

Chaque midi, du lundi au vendredi, vingt-cinq personnes en moyenne poussent la porte de la cantine solidaire, installée au 16 faubourg de Rochebelle. Chaque midi, plusieurs tables sont dressées, en toute simplicité, pour qu’on se sente comme chez soi. Et chaque midi, toute une équipe composée d’une salariée, de deux personnes en services civiques et d’une flopée de bénévoles accueillent le public. Un public souvent modeste, issu du quartier ou d’ailleurs, mais aussi de personnes un peu plus aisées. À l’issue du repas, chacun donne ce qu’il veut. Ou plutôt ce qu’il peut... Théoriquement le prix varie entre 4 et 11€, mais certains n’ont pas les moyens de laisser le moindre euro et d’autres laissent plus que le minimum requis.

Un service du lundi au vendredi

Cette belle aventure est née sous l’impulsion d’Étienne Kretzschmar, figure alésienne du monde associatif, fonctionnaire à la retraite du ministère de la Jeunesse et des sports. « C’est en discutant avec deux militantes de l’association Raia que l’idée m’est venue. Elles me disaient qu’elles regrettaient les repas de quartier d’autrefois. Et j’avais le souvenir d’une cantine ouvrière pour mineurs kabyles au quartier de Tamaris. »

Le local trouvé, et avec une subvention de démarrage de la Politique de la ville dans la poche, Étienne Kretzschmar et son équipe se jettent à corps perdu dans ce projet solidaire. « Nous avons acheté dix tables, soixante chaises, deux grandes casseroles et nous avons commencé avec deux filles qui se sont improvisées cuisinières. » Le restaurant ouvre d’abord une fois par semaine, puis deux, puis trois… Jusqu’à son installation en juillet 2016 dans des locaux plus vastes, avec terrasse, permettant d’assurer un service du lundi au vendredi.

Mais cinq ans après sa création, la Cantine solidaire bat de l’aile. L’improvisation joyeuse des débuts a laissé place à la lourdeur des obligations administratives et financières. « Depuis deux ans, dès le mois de juin, nous n’avons plus d’argent pour payer le loyer et les charges fixes », soupire le fondateur. « J’espère que nous pourrons fêter nos 6 ans en 2020, mais franchement c’est mal barré », s’inquiète la présidente ,Salima Aïssaoui, qui formule également le vœu qu’Étienne puisse prendre une retraite bien méritée.

Un agrément toujours en attente

La cantine solidaire pourrait retrouver de sa superbe si elle obtenait l’agrément « Espace de vie social » qu’elle demande depuis deux ans à la Caisse d’allocations familiales. Un agrément qui reconnaît les lieux associatifs de proximité où se déroulent des activités collectives renforçant les liens sociaux et familiaux ainsi que les solidarités de voisinage. « Cela nous permettrait de bénéficier d’une aide financière à hauteur de 20 000€ », précise le créateur des lieux. Mais la réponse tarde à venir…

En attendant, l’équipe s’inquiète. « Si notre expérience ne s’achève pas brutalement, il nous faudra rapidement changer de braquet, en trouvant de nouveaux partenariats, en attirant de nouvelles forces vives, ou peut-être même en professionnalisant le personnel… », réfléchit Étienne Kretzschmar. Des questions sans réponse qui ternissent un peu le cinquième anniversaire de la cantine solidaire.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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