Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 26.05.2020 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 5967 fois

BLAUZAC Fraîchement élu, le conseil municipal démissionne !

Entrée du village de Blauzac où vivent un peu plus de mille âmes dont le président du conseil départemental, Denis Bouad (Photo : Coralie Mollaret)

Coup de théâtre dans la politique blauzacoise… Suite à une erreur sur les bulletins de vote, l’opposant au maire sortant, Jean-Pierre Rossi, a été élu. Toutefois, l’édile a préféré démissionné. 

La politique peut être cruelle. C’est encore plus vrai dans les petits villages. À Blauzac (1 200 habitants), bastion du président socialiste du conseil départemental, Denis Bouad, les élections municipales ont été difficiles. Menaces entre colistiers, lettres anonymes… La campagne opposant le maire sortant, Serge Bourdanove, à son premier adjoint Jean-Pierre Rossi a considérablement clivé la commune.

« J’étais peut-être naïf mais je ne pensais vraiment pas que ça allait prendre cette tournure… », confie Jean-Pierre Rossi. Un sentiment partagé par le maire sortant qui ne pensait pas que la campagne prendrait cette tournure. Les hostilités ont démarré il y a plusieurs mois, lorsque Denis Bouad a fait le choix de soutenir Jean-Pierre Rossi à l’élection. Pourtant, le maire actuel Serge Bourdanove avait pris la suite de son mandat, en 2015, lorsque Denis Bouad a été élu, lui, président du conseil départemental.

« Les deux hommes ne s’entendaient pas. Denis Bouad et d’autres n’ont pas apprécié que Serge Bourdanove dirige seul la municipalité sans les impliquer dans les choix politiques », nous confie l’une de nos sources. Les choix, c’est par exemple la vente d’anciennes écuries acquises sous Denis Bouad. Après 26 ans passés à la tête de la mairie, difficile pour le socialiste de décrocher de la politique blauzacoise. 

Le maire se saborde 

Dimanche dernier, lors du premier tour des Municipales, le maire tient le bureau de vote de sa commune. Lors du dépouillement des votes, Serge Bourdanove déclare contre toute attente la nullité de ses bulletins. En cause : le cafouillage entre le nom de jeune fille et le nom marital d’une de ses colistières, placée en 14e position sur les 15 noms de la liste. Du coup, bien que le sortant arrive en tête des suffrages, c’est son rival Jean-Pierre Rossi qui est déclaré vainqueur, raflant les 15 sièges du conseil municipal.  

« J’ai appelé les services de la préfecture, ils m’ont dit que cette erreur entraînait la nullité du scrutin. La décision n'a pas été facile, ça a provoqué un tollé dans le village. Hélas, c'est la loi...  », justifie le maire qui garantit sa bonne foi. Comme à Vallabrègues ou Saint-Laurent-des-Arbres, une erreur sur les bulletins entraîne la nullité desdits bulletins, selon l’article 241 du code électoral. 

« D'une victoire comme ça, je n’en veux pas ! »

« Moi, d'une victoire comme ça, je n’en veux pas ! », réagit son opposant. Face au refus de Serge Bourdanove de « co-gérer ensemble la mairie de la temps de la crise du Covid-19, nous avons remis notre démission au préfet », poursuit le premier adjoint. En attendant, le maire a déposé un recours auprès du tribunal administratif qui a trois mois pour statuer.

Mais avec le report du second tour ainsi que de celui de l’installation des conseillers municipaux, le maire Serge Bourdanove pourrait bien être prolongé dans ses fonctions. À moins que la commune ne soit mise sous la tutelle de la préfecture, là-aussi, le temps de la résolution de la crise sanitaire.   

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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