Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 24.10.2021 - abdel-samari - 7 min  - vu 5938 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !

Jean-Paul Fournier en roue libre. C'est certainement parce qu'il arrive au bout de l'exercice, après plusieurs décennies de pouvoir, que le maire de Nîmes ne se cache plus pour exprimer ses sentiments et différents points de vue. Ou tout simplement parce que c'est dans sa nature, qu'il est un peu comme ça probablement... Prenons son passage dans l'émission Bonsoir le Gard, sur Objectif Gard, vendredi soir dernier. En treize minutes à peine, Jean-Paul Fournier a rhabillé pour l'hiver plusieurs personnalités du territoire et donné son avis sur différents sujets qui animent la Ville. Il a aussi reconnu ses faiblesses ou son impuissance. Par exemple, sur le complexe sportif et immobilier de Rani Assaf, le maire considère ne plus pouvoir faire grand-chose pour freiner les désidérata du président du Nîmes Olympique. C'est vrai et faux à la fois. Il a beaucoup trop engagé la Ville pour reculer, mais il lui en reste encore sous le pied pour calmer les ardeurs de l'ex-geek de Free. On pense forcément à l'annonce des parkings payants aux abords du complexe, "abusifs" selon Fournier, et qu'il aurait découvert, selon ses dires, lors de la dernière réunion de concertation. Mais ce qui agace profondément le premier magistrat de Nîmes ce sont les mauvais résultats sportifs. Il n'hésite d'ailleurs pas à soutenir pleinement son adjoint aux Sports, Laurent Boissier, l'ancien directeur sportif du club qui n'y est pas allé de main morte dans nos colonnes quelques heures avant : "Si cela continue comme cela, on est mal !" Autre sujet, autre contrariété, la passe d'armes avec Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, sur le contrat de sécurité intégré. Le premier flic de Nîmes ne signera pas tant que l'État ne reconnaitra pas les efforts de la Ville sur la police municipale et la vidéosurveillance. Avec Nîmes Métropole, par contre, pas de problème. Son ami Franck Proust, président de l'Agglo a accepté de donner 10 millions d'euros pour le palais des congrès. Non sans mal comme vous le lirez plus bas... Mais là où Jean-Paul Fournier est fort, c'est qu'il a obtenu de l'Agglo nîmoise 7,5 millions d'euros supplémentaires. Une somme inespérée, peut-être même exagérée... Mais comme le rappelle le maire de Nîmes, si Franck Proust est à cette place, c'est d'abord et surtout grâce à lui. Il a donc tout intérêt à s'en souvenir... Idem pour Julien Plantier, son premier adjoint désormais conseiller départemental. Il n'est plus son successeur désigné, du moins pour le moment. Car selon le maire de Nîmes : "Il faut de la place pour tout le monde." Et donc accepter par exemple que François Courdil, avec qui Julien Plantier entretient des relations exécrables, puisse exister. Comme pour enfoncer le clou, Jean-Paul Fournier met sur la place publique les tensions présumées entre son premier adjoint et le président de Nîmes Métropole, deux élus engagés à ses côtés. "Dans la vie, il faut avoir une seule ligne de conduite, il ne faut pas dévier", répète-t-il à l'envie. Une déclaration franche et honnête en direction de Marc Taulelle qui vient de se voir retirer ses délégations après sa déclaration d'amour à Éric Zemmour. Un message aussi à destination de Valérie Pécresse ou de Xavier Bertrand, qui ont repris leur carte de militant chez Les Républicains quelques semaines seulement avant la primaire interne. Enfin, en direction de tous les prétendants au trône municipal, le patron n'est pas mort et veut le faire savoir. Et tant qu'il sera vivant, personne ne le remplacera dans sa famille politique. Sauf si l'un d'eux se décide à lui couper la tête...

La reconnaissance de dette de Franck Proust. Mardi dernier, les élus proches de Jean-Paul Fournier se sont tous retrouvés dans son bureau pour boire une coupe de champagne à l'occasion de son anniversaire. Mais la soirée a vite tourné au vinaigre quand le président de Nîmes métropole a compris que le sujet des fonds de concours, une nouvelle fois, s'était tramé dans son dos. Franck Proust, qui avait promis 10 millions d'euros pour le palais des congrès, a senti la moutarde lui monter au nez quand il a entendu le maire lui poser encore et encore la question. Sa colère s'est dirigée contre le premier adjoint, Julien Plantier, lui reprochant son ambiguïté dans les retours auprès du maire alors que quelques jours auparavant, lors d'un déjeuner, il avait confirmé son engagement pour la Ville. C'est alors que l'assemblée assiste à une scène surréaliste. Franck Proust prend subitement une feuille et un stylo et rédige une reconnaissance de dettes de 10 millions d'euros en tant que président de Nîmes métropole dans le cadre de la construction du palais des congrès ! Et il ne cesse de répéter "qu'en 30 ans, jamais personne ne pouvait remettre en doute sa loyauté vis-à-vis du maire" et "qu'il n'accepterait pas qu'on lui fasse un procès d'intention à son âge, à 58 ans..." On comprend mieux pourquoi Jean-Paul Fournier en direct dans Bonsoir le Gard, vendredi soir, a parlé de relations "pas terribles."

Papa Plantier décroche le combiné. Après la déclaration surprise de Jean-Paul Fournier sur le plateau de Bonsoir le Gard concernant les relations "pas terribles" entre Julien Plantier et Franck Proust, les téléphones ont chauffé. Le père de Julien Plantier n'a d'ailleurs pas hésité à appeler le président de Nîmes métropole pour comprendre ce qu'il se passait. Franck Proust a exprimé son étonnement avant d'ajouter que s'il fallait évoquer les relations compliquées entre élus, il serait plus opportun de s'attarder sur celles "de haine" qu'entretiennent Julien Plantier et François Courdil...

Les Mounis concurrencent les Laurent-Perrigot ? Et rien ne va aller en s'arrangeant quand on sait désormais que ce même François Courdil va prendre les rênes de la 6e circonscription pour tenter de décrocher le mandat de député en 2022. Pour y parvenir, une famille va donner de sa personne. Il s'agit de la famille Mounis. Vous ne les connaissez pas ? Alors faisons les présentations. Le beau-père de François Courdil, Jacques Mounis, jeune retraité, devrait devenir son directeur de campagne. Son épouse, directrice générale adjointe au développement et à la cohésion des territoires à la Ville, Sylvie Mounis, par ailleurs soeur de Christophe Madalle, directeur général des services de la ville de Nîmes, apportera indéniablement son concours. Comme Anne Calvini, l'épouse de Christophe Madalle, qui est à la direction des relations usagers. Non mais attendez, ne serions-nous pas face à un deuxième jeu des 7 familles après celle de Françoise Laurent-Perrigot au Département ?

Olivier Bonné par la petite porte... À part Henry Brin pour la Région et Vincent Bouget pour le Département, peu d'élus avaient fait le déplacement pour la dernière assemblée générale du Rugby Club Nîmois (RCN) qui se trouvait être aussi la dernière de son président Olivier Bonné. Aucun représentant de la ville de Nîmes, pas même de Nîmes métropole. Mais qu'a fait Olivier Bonné à tout ce beau monde pour avoir une sortie aussi tristounette ? Surtout qu'il est lui-même élu à la Ville... Il serait peut-être temps pour ce dernier de rendre son bonnet, enfin son tablier, car en matière d'humiliation difficile de faire mieux.

Antoine Roger aurait-il un penchant pour RTL ? Depuis 1975, les publicistes n'ont pas hésité à trouver des slogans originaux pour vanter les mérites de la station publique France Inter. On se rappelle de "France Inter, pour ceux qui ont quelque chose entre les oreilles" ou encore "Écoutez, ça n'a rien à voir". Enfin, "France Inter, la différence" en 2008. La différence, on aurait pu l'entendre cette semaine dans le 13 heures de Bruno Duvic, le journaliste parisien qui avait pris rendez-vous avec le Musée de la romanité pour une émission spéciale à Nîmes consacrée au dérèglement climatique. La radio souhaitait faire intervenir des techniciens de la Ville. Mais Antoine Roger, le directeur de cabinet du maire de Nîmes, a exigé la présence d'élus à la place, comme Julien Plantier qui a refusé, pris par d'autres obligations. C'est donc Pascale Venturini, adjointe à l'Environnement et à la Transition écologique à la ville de Nîmes, qui a été proposée. Après quelques essais, refus de la radio ! Antoine Roger prend la mouche. Vexé, il refuse de mettre à disposition le Musée de la romanité comme c'était prévu de longue date. C'est finalement Claude de Girardi, pour Nîmes Métropole, déléguée à la gestion des milieux aquatiques et à la prévention des inondations, qui a assuré le service après-vente. Pas sûr que la première radio de France garde un souvenir impérissable de son passage à Nîmes...

Philippe Broche vers la CCI et au-delà. Le candidat à la présidence de la CCI Gard, le Bagnolais Philippe Broche, a une vie professionnelle bien remplie. Niveau entreprise, il est pas mal occupé. En naviguant sur société.com, on apprend qu'il est gérant de son entreprise EC Communication, mais aussi associé-gérant de la société Finimmo à Tresques. Mais ce n'est pas tout... En réalité, il aurait six mandats et cinq co-mandats dans diverses entreprises. Il est enfin président de l'entreprise Socami du Sud où l'on retrouve le Nîmois Pierre Courdil comme administrateur. Cerise sur le gâteau, il serait en plus membre associé de la Chambre de métiers et de l'artisanat du Gard en tant que maçon. Quelle énergie !

La Chanson de l'année ? C'est non ! Après une énième réunion de travail avec les équipes de TF1, la décision est tombée : la célèbre émission La Chanson de l'année qui a fait les belles heures de la première chaîne pendant plusieurs années ne reviendra pas en 2022 dans les arènes de Nîmes. L'équipe de production préfère organiser un raout sur Paris mais laisse la porte ouverte pour 2023. Notre petit doigt nous dit que France 2 - qui sera déjà là pour le Téléthon en décembre prochain - pourrait en profiter pour faire quelques repérages en vue de la Fête de la musique en juin prochain dans l'antre nîmois.

Laisse béton. Trois heures. C'est le temps pendant lequel est restée la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, à Roquemaure ce jeudi. De quoi avoir largement le temps d'aborder tous les projets de la commune dans le détail. Peut-être un peu trop... Alors que le groupe visite le bâtiment administratif de la future gendarmerie - qui devrait être prête en novembre - la préfète est surprise par l'apparence des murs. Tous sont gris, en béton brut. Sobre et pas franchement accueillant. Mais au moins, cela présente l'avantage de durer dans le temps. "Quand on ne sait pas que c'est un parti pris, on a l'impression que ce n'est pas fini", commente la préfète à l'image d'une Valérie Damidot dans D&Co. Un peu piquée, la maire, Nathalie Nury, rétorque : "Vous allez être déçue parce que c'est pareil dans les collèges..." Soucieuse d'éviter l'incident diplomatique, la préfète tempère : "Je ne suis pas déçue, ce sont les nouvelles tendances..." Les goûts et les couleurs, vous savez...

La rédaction

Abdel Samari

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