Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 14.06.2021 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 650 fois

ÉDITORIAL Les enfants placés grands oubliés des politiques ?

Lors d'une manifestation des travailleurs sociaux en 2018 devant les locaux du Conseil départemental (Photo : Coralie Mollaret)

Pauvre campagne électorale... Ces dernières semaines, les Gardois assistent à de tristes passes d’armes entre les candidats aux élections départementales des 20 et 27 juin. Tristes, car les thèmes abordés semblent plus avoir pour but d’agiter les passions que de répondre aux besoins du territoire. Sécurité ? Mineurs étrangers ? Rétablissement des 90km/h sur les routes départementales ? Franchement, le Gard mérite mieux que ça ! D’autant que les travailleurs sociaux tirent depuis quelques années la sonnette d’alarme : actuellement 80 enfants, retirés à leur famille par la justice, sont en attente d’une mesure de placement. Faute de place dans les MECS (Maison d’enfant à caractère social), ces mineurs sont obligés de rester chez eux, bénéficiant d’un suivi renforcé. Du palliatif. À quelques semaines des élections, le projet de la présidente sortante Françoise Laurent-Perrigot de créer une maison d'enfants dans le Gard Rhodanien a eu le mérite de mettre le sujet sur la table. N’ayant pas encore le droit de vote, ces enfants ont été trop longtemps les grands oubliés du débat public. Pour être totalement objectif, cette situation résulte aussi des évolutions sociétales : l’explosion des cellules familiales poussent de plus en plus de magistrats à recourir aux mesures de placement, mettant les Départements en charge de l’ASE (Aide sociale à l’enfance) face à leurs responsabilités. En réflexion, le nouveau Schéma départemental de l’enfance doit mettre à plat la politique de la collectivité. Un travail qui permettra à la prochaine majorité de réfléchir à la construction de nouvelles MECS sachant que le Gard en compte aujourd'hui 11 accueillant 800 enfants. Ce schéma doit aussi trouver des solutions pour répondre à la baisse du nombre de famille d’accueil, puisque que le Département fixe le tarif de rémunérations de ces dernières (actuellement 140 heures par mois au SMIC, NDLR). Bref, les prochains élus aux affaires devront réfléchir et agir. Agir pour donner une deuxième chance à ces enfants qui, très injustement, n’ont pas été gâtés par la vie.

Coralie Mollaret

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