Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 14.09.2022 - philippe-gavillet-de-peney - 2 min  - vu 1896 fois

ÉDITORIAL Pas de bras de Vert avec Marine

La piscine Nemausa rouvre entièrement lundi (Photo Nîmes métropole) - DGST

Piscine stade nautique "Nemausa" (Photo Nîmes métropole) • DGST

Après avoir décidé unilatéralement, et sans prendre de gants ni la peine d'en avertir ses délégants, de fermer le 5 septembre dernier la trentaine de piscines dont elle assume la gestion au prétexte de l'augmentation du prix de l'énergie - dont la piscine Nemausa de Nîmes -, la société Vert Marine est depuis allée à Canossa et, faisant désormais profil bas, a bien été obligée de rouvrir certains de ces équipements sportifs et de loisirs. Respecter un contrat et ses engagements : le minimum syndical serait-on tenté de dire. Car ce qu'il faut bien appeler un scandale doublé d'un chantage n'est vraisemblablement que l'arbre qui cache la forêt et repose avec acuité la question des délégations de service public (DSP) que signent les collectivités avec des entreprises privées. Car Vert Marine n'est pas la seule société à prendre le bouillon à cause de la crise de l'énergie, elle-même avatar de la guerre en Ukraine. Et d'autres ne vont pas tarder à venir taper au bureau des pleurs en faisant valoir leur situation financière critique. Selon un rapport de la Cour des comptes datant de 2018, ces accords commerciaux public-privé concernent 30 % des équipements mis en service depuis 2005. Sous couvert de faire appel à des spécialistes, les tenants de la DSP pensent - parfois à raison - engranger des bénéfices ou, à tout le moins, faire des économies et/ou se débarrasser d'un problème. Sauf qu'il suffit qu'un caillou vienne se glisser dans l'engrenage pour perturber le bon ordonnancement de ces machines à cash. Aujourd'hui, Vert Marine voudrait rouler carrosse qu'elle aimerait bien nous voir tirer. Car, et jusqu'à plus ample informé, il ne semble pas qu'elle ait partagé ses profits (*) mais réclame cependant maintenant que ce soit les collectivités - donc le contribuable - qui prennent en charge ses déboires financiers. Individualisation des profits mais mutualisation des pertes ! Reste que si certaines collectivités ont décider d'ester en justice pour faire valoir leurs droits et la bonne exécution de leur contrat, d'autres ont préféré mettre la pédale douce et ne pas lancer dans un bras de... Vert avec Marine pour assurer la continuité du service public. Mais pas sans y laisser des plumes... Espérons seulement que cela ne donnera pas d'idées à d'autres car il sera dès lors très compliqué de refermer le couvercle sur cette boîte de Pandore et les collectivités n'en auront pas fini de mettre la main à la poche.

Philippe GAVILLET de PENEY 

* Vert Marine a réalisé  18 458 298 euros de chiffre d'affaires en 2020, 22 961 539 euros en 2019 - des "années covid" - et 25 317 994 euros en 2018. Attention toutefois à ne pas confondre chiffres d'affaires et bénéfices.

Philippe Gavillet de Peney

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