Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 13.04.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 691 fois

ÉDITORIAL Protection des animaux et liberté de conscience

Claire Starozinski, présidente de l'Alliance anti-corrida. (Photo : Objectif Gard )

Claire Starozinski, présidente de l'Alliance anti-corrida. (Photo : Objectif Gard )

Dans un communiqué à la presse ce lundi soir, Claire Starozinski représentante de l'Alliance anti-corrida regrette fermement la décision du Comité national d’éthique des abattoirs (CNEAb) d'ajourner toute réunion afin d'avancer sur le sujet polémique de l'abattage des animaux sans étourdissement en raison de la crise sanitaire et du contexte actuel. Raison invoquée par la Nîmoise, une décision qui pourrait aussi faire suite à la campagne nationale de l'Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) et de l’Alliance anti-corrida sur le sujet. C'est la aussi l'argument avancé par l'animaliste qui considère que la médiatisation nationale aurait agacé plus d'une personne au sein de ce comité et au-delà. Pourtant, le président de cette même institution, le vétérinaire Jean-Luc Angot, est ouvert à un consensus sur l’abattage rituel. Il l'a répété dans la presse il y a encore quelques mois. Mais il souhaite aussi défendre la liberté économique et de religion. Inacceptable pour Claire Starozinski, présidente de l’Alliance anti-corrida. Vous l'avez compris, le sujet est donc sensible car il s'agit à la fois de concilier une obligation religieuse et une souffrance avérée des animaux concernés. Ce n'est pas d'aujourd'hui et ce sujet fait polémique en France depuis des années maintenant. En particulier depuis que des associations de protection des animaux - tous les animaux - montent au créneau. La première loi évoquant l'abattage rituel date de 1964, c'est dire ! Depuis, pas grand chose n'a évolué. Les dérogations à la loi européenne (défavorable à ces pratiques) se sont multipliées. La principale dérogation consiste en la possibilité d'égorger l'animal encore conscient alors que le droit commun exige un étourdissement préalable. Chez nos voisins européens, c'est l'hypocrisie qui prédomine. Certains pays l'interdisent purement et simplement mais acceptent l'importation de viandes conformes aux rites religieux, musulman (viande halal) ou juif (viande cascher). D'autres ont fait des choix plus pertinents. Ils exigent que les consommateurs soient informés du mode d'abattage par un étiquetage spécifique. C'est le cas notamment des Pays-Bas qui depuis cinq ans imposent l'étiquetage obligatoire pour réserver la viande abattue rituellement aux seuls consommateurs religieux. Puisque cela marche chez les Néerlandais, pourquoi ne pas le mettre en place en France. Difficile de comprendre ce qui bloque réellement ? Ceux qui veulent consommer cette viande pour respecter leurs obligations religieuses pourront toujours le faire. Les autres, pourront à la fois s'assurer de la protection des animaux. Et bénéficier du respect de la liberté de conscience. Reste à savoir maintenant si l’abattage rituel est le seul problème dans les abattoirs ? À voir les dernières vidéos diffusées par des ONG ces dernières semaines, ce n'est pas certain du tout...

Abdel Samari

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