Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 25.06.2021 - sabrina-ranvier - 3 min  - vu 6086 fois

EN IMAGES L’architecte californien star Franck Gehry inaugure la tour Luma d'Arles

1-Luma Rotonde boulevard On peut accéder à la tour Luma directement depuis le boulevard Victor-Hugo au moyen d’une rotonde en verre. Pour la construire, Franck Gehry s’est inspiré des arènes d’Arles : « j’imaginais le « drum », le fût rond qui inviterait les gens à entrer. »

Un toboggan intérieur de 9m de haut, des murs habillés de sel cristallisé, un escalier spectaculaire à double-révolution… Le public peut découvrir gratuitement ce nouveau temple de l’art contemporain de 15 000 m2 à partir de samedi 26.

« C’est ma première tour romaine. C’est excitant. Je suis très fier. » A 92 ans, l’architecte américain Franck Gehry vient présenter à Arles, vendredi 25 juin, sa dernière « œuvre » :  la tour Luma. Haute de 56 mètres de haut, ce nouveau temple de l’art contemporain ouvre ses portes samedi 26 juin. Le public pourra le découvrir tous les jours de 10h à 19h30. L’accès à la tour et au parc voisin est gratuit. Il suffit de réserver sur www.luma.org/arles

Sept ans de chantier

La première pierre a été posée le 5 avril 2014. Prévu sur quatre ans, le chantier a finalement duré sept ans. La tour a été construite sur le site des anciens ateliers SNCF de la ville d’Arles. Fermés en 1984, ces ateliers qui ont employé jusqu’à 1800 personnes, ont fait l’objet de plusieurs projets de réhabilitation. La fondation Luma, dirigée par la mécène suisse Maja Hoffmann cosigne un protocole d’accord avec la Ville et la Région en 2008. Cohéritière des laboratoires pharmaceutiques Hoffmann-La Roche, elle a grandi en Camargue. Son père, l’ornithologue Luc Hoffmann y a créé la tour du Valat.

Bâtiment romain et jeux de lumières

Le projet de la fondation Luma prévoit de réhabiliter les anciens ateliers SNCF. Il faut les mettre aux normes muséales actuelles et faire ressortir leur patine industrielle. C’est l’architecte New yorkaise Anabelle Selldorff qui pilote le projet. Ses architectes exécutifs sont le cabinet nîmois C+D architecture. Mais, Maja Hoffmann a une autre idée forte : elle veut construire une tour sur le site. « Arles est la plus grande commune de France. Elle va jusqu’à la mer. Mon projet était de pouvoir voir la mer depuis le sommet de la mer, pour comprendre que nous sommes ouverts sur la Méditerranée, »explique-t-elle. Elle choisit comme architecte Franck Gehry. Ce Californien, primé de multiples fois, a notamment construit le musée Gugenheim à Bilbao. Il connaît bien la région. Il avait d’ailleurs postulé, sans succès, pour le concours d’architecte de la médiathèque carré d’art à Nîmes dans les années 1990.

Van Gogh et Alpilles

Pour le projet Luma il s’est inspiré de l’architecture romaine arlésienne et du paysage tourmenté des Alpilles. « J’adore la lumière d’Arles, le Mistral. Je ne voulais pas faire un bâtiment de pierre mais j’aimais l’idée d’un bâtiment qui capture et reflète la lumière de la région, » ajoute-t-il. La tour est donc couverte d’inox « Il a fallu beaucoup de temps pour trouver le métal. Je ne voulais pas quelque chose de dur et froid mais une matière qui emmène une certaine douceur. » Les 12 700 briques métalliques qui habillent la tour sont uniques. Elles ont été fabriquées par les Alésiens de Citynox.

En images : 

2-Luma extérieur largeur L’aspect du bâtiment s’inspire des falaises des Alpilles. La façade extérieure est tourmentée. Franck Gehry a essayé de reproduire les coups de pinceau répétés et bien visibles des toiles de Vincent Van Gogh.

3-Luma intérieur briques Les briques en inox qui habillent la tour jouent avec la lumière. Elles sont subtilement travaillées avec un procédé breveté pour renvoyer la luminosité sans jamais éblouir.

4-Luma arrière tour. La tour n’est pas entièrement métallique. Sa partie arrière comprend une partie à base de pierre reconstituée de Fontvieille.

5-Luma panneaux de sel. Les murs qui entourent les ascenseurs de ce bâtiment de neuf étages sont cernés de cristaux. Des cadres en inox ont été trempés aux Salins de Giraud. Le sel s’est cristallisé dessus.

6-Luma parc étang. Au premier plan, on aperçoit l’ancien atelier SNCF des Forges qui a été réhabilité. Lors de la rénovation, l’architecte a choisi de ne pas refaire la partie du toit détruite par un incendie en 1986. C’est devenu une terrasse. Derrière on voit l’étang de 2500 m2 creusé par le paysagiste belge Bas Smets.

7-Luma sculpture jardin Cette image a été prise à travers la fenêtre d’un des sous-sol de la tour. Rien ne poussait autour des anciens ateliers. C’était une fournaise en été. Bas Smets y a aménagé un parc. Plus de 1100 arbres et arbustes ont été plantés. On peut voir au premier plan une sculpture rose de 13 mètres de haut de Franz West.

8-Maja Hoffmann et Franck Gehry « Elle n’était pas un client mais une fantastique artiste. Elle a suivi tous les détails. Je suis très heureux d’avoir travaillé avec Maja Hoffmann. » Franck Gehry, à droite sur la photo, est heureux de retrouver la mécène arlésienne, à gauche sur l’image.

9-Luma, double escalier révolution Au sommet de ce spectaculaire escalier à révolution, on trouve un grand miroir circulaire. Il tourne lentement sur son axe. Cette création d’Olafur Eliasson ne donne pas le tournis mais une sensation amusante.

10-Luma toboggan On peut dévaler le niveau 2 de la tour dans ces toboggans réalisés par Carsten Holler. Pour lui « un toboggan est une sculpture à l’intérieur de laquelle on peut voyager. »

11-Luma skatepark Il n’est pas encore terminé. L’artiste coréen Koo Jeong A a conçu un skatepark sur la terrasse publique de la tour. Il change d’aspect à la nuit tombée grâce à une peinture luminescente

12. Luma tour sommet Du haut de la tour, on a une vue saisissante sur les environs. Equipé d’un téléobjectif, on peut, en fonction de l’heure, apercevoir la mer Méditerranée.

13-Luma tuiles algues Ces tuiles qui font office de faïences murales dans les toilettes de la tour sont faites à base d’algues. Certaines sont roses grâce à des microalgues riches en bêta-carotène. Ce sont d’ailleurs ces mêmes microalgues qui donnent aux flamants leur fameuse couleur rose. Chaque année, la fondation Luma organise les Luma Days autour de ses réflexions sur le développement durable. Elles sont prévues du 16 au 18 septembre.

Sabrina Ranvier

Ils racontent ce chantier hors-normes dans Objectif Gard le magazine actuellement chez tous les marchands de journaux :

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