Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 31.01.2022 - corentin-migoule - 4 min  - vu 1206 fois

EXPRESSO Appelé par Valérie Pécresse en personne, Christophe Rivenq jouera "un rôle majeur" dans sa campagne

Christophe Rivenq, patron des Républicains du Gard, jouera un rôle majeur dans la campagne de Valérie Pécresse. (Photo Corentin Migoule)

Il y a quelques semaines, le premier adjoint de la ville d'Alès, par ailleurs patron des Républicains du Gard, a reçu un appel de Valérie Pécresse. Depuis, Christophe Rivenq dit s'être mis "à la disposition totale" de la présidente de la région Île-de-France pour battre campagne et s'est vu confier un rôle d'animateur des territoires.

2 décembre 2021, 14 heures 35. Christophe Rivenq sort à peine des locaux de l'entreprise alésienne Vega France basée à Pist Oasis à l'occasion d'une visite de Guillaume Basset, patron du programme "Territoires d'industrie", lorsqu'il découvre avec stupeur les résultats du premier tour du congrès Les Républicains. Le président d'Alès Agglomération ne masque pas sa déception en constatant qu'il n'a pas misé sur le bon cheval, Xavier Bertrand étant évincé de la course à l'investiture avec sa quatrième place.

"Ça s'est joué dans un mouchoir de poche", fait remarquer le premier adjoint de la ville d'Alès, les quatre premiers se tenant en trois points de pourcentage. 48 heures plus tard, Valérie Pécresse arrive largement en tête du second tour face à Éric Ciotti (61%-39%) et est officiellement investie candidate LR pour la Présidentielle 2022.

"Christophe, j'ai besoin de toi"

Les jours passent, la déception s'étiole. Christophe Rivenq se remobilise, allant jusqu'à coller lui-même des affiches de la présidente de la région Île-de-France dans la froideur des soirées de décembre. "J'ai toujours dit que je soutenais en priorité Xavier Bertrand et qu'en second c'était Valérie Pécresse. Tout autre candidat m'aurait déçu. Je me suis donc engagé derrière Valérie que je connais depuis très longtemps et que j'ai déjà fait venir à Alès", justifie le patron des Républicains du Gard, qui n'entend pas se voir affubler du qualificatif d'opportuniste.

Et d'ajouter : "Valérie m'a appelé entre Noël et le Jour de l'An. C'était environ 14 heures 30 et j'étais sur mon canapé car j'avais exceptionnellement pris mon après-midi. Elle m'a dit : "Christophe, j'ai besoin de toi. Je souhaite que tu intègres mon équipe car je sais ce que tu as fait pour Alès et pour la Région." Mais comme beaucoup d'autres, il n'y a pas que moi."

Quelques jours plus tard, un appel matinal de Patrick Stefanini, directeur de campagne de l'ancienne députée, achève de finaliser la participation de Christophe Rivenq à l'aventure présidentielle LR. "Aujourd'hui on peut dire que je fais partie du "staff". Je me suis mis à la disposition totale de Valérie Pécresse, comme je l'aurais fait pour Xavier Bertrand", jure l'élu alésien.

Chargé d'animer les territoires

Parce qu'elle entend mener une campagne "d’hyper-proximité pour contrecarrer les contraintes sanitaires", Valérie Pécresse mise sur "les compétences en matière de gestion des territoires" de Christophe Rivenq pour "animer un groupe territoire" et l'aider dans l'élaboration d'un "comité des maires", le tout en étroite collaboration avec Xavier Bertrand et la députée Annie Genevard.

"J'ai 40 ans de "maison LR" et 30 ans d'expérience. J'ai été directeur général des services et je crois avoir beaucoup de choses à dire dans la gestion des territoires. J'ai souvent pris position pour les territoires déclassés et les territoires à taille humaine", fait savoir le président d'Alès Agglomération, qui se dit "fier" de l'obtention de ce rôle sans y voir pour autant un aboutissement.

Ainsi, sans délaisser les dossiers alésiens qui resteront "toujours" ses "principales préoccupations", le premier adjoint de la capitale cévenole mettra sa pierre à l'édifice pour que triomphe sa favorite. "Je pense que ça serait une chance pour la France d'avoir une première femme présidente de la République issue de la famille Les Républicains. Valérie Pécresse est très brillante, très à l'écoute. Je suis persuadé qu'en cas d'élection, elle formera un beau tandem avec Xavier Bertrand que j'ai très souvent au téléphone", se réjouit le chef de file gardois de son parti, dont on devine qu'il projette déjà des retombées positives pour le bassin alésien.

"Il mérite de prendre une fessée"

Plaçant la candidate LR en outsider sérieuse, le dernier cité sait que le président sortant sera difficile à détrôner. "Aujourd'hui, je dis qu'il y a 70% de chance ou de malchance (rires) que Macron gagne, et 30% pour Pécresse." L'élu alésien a aussi une position très tranchée sur l'issue de la Présidentielle : "Je dis à tous les gens que je croise que s'ils votent pour une toute autre personne que Valérie Pécresse, c'est Macron qui gagnera. Tu votes Zemmour, Macron sera élu. Tu votes Le Pen, c'est pareil. Ils ne seront pas élus ! Ils vont agiter la campagne, mettre la pagaille, faire la révolution, mais n'iront pas au bout !"

Enfin, s'il "comprend qu'on puisse être macroniste" car l'ancien banquier d'affaires "n'a pas fait tout mal" à la tête de la Nation, Christophe Rivenq ne veut plus le voir au pouvoir fin avril prochain : "C'est un personnage qui mérite de prendre une fessée électorale et de rentrer à la maison. Qu'il apprenne à connaître un peu les Français, qu'il arrête de vouloir "emmerder" tout le monde, et il pourra peut-être revenir dans cinq ans. C'est un type brillant mais qui souffre d'un problème majeur de relationnel. Aujourd'hui ça ne passe plus !"

Corentin Migoule

Corentin Migoule

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio