Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 19.09.2018 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 933 fois

FAIT DU JOUR À l'Agglo, la majorité fait un pas de plus vers le divorce

Pour la première fois, les Républicains nîmois ont voté contre des modifications budgétaires présentées par leur ex-allié et président centriste de Nîmes métropole, Yvan Lachaud.
Hier soir en conseil communautaire, la droite nîmoise s'est opposée à plusieurs reprises aux décisions du président Centriste Yvan Lachaud (Photo : Coralie Mollaret)

Dette, fonds de concours, enseignement supérieur… Lundi soir en conseil communautaire, la droite nîmoise a vertement critiqué la politique de l’exécutif centriste. 

Les Nîmois ont eu un avant-goût de la bataille pour les Municipales de 2020. Lundi soir en conseil communautaire, les Républicains nîmois du groupe UPNM (*) ont voté contre les délibérations portant sur les ajustements budgétaires. Un acte politique fort. Les finances cimentant l’appartenance à une majorité.

L’ancien vice-président au développement économique, Pascal Gourdel, doute « de la sincérité des budgets présentés : les nouveaux emprunts que vous nous demandez de voter ce soir vont conduire à un niveau d'endettement de 47 M€ sur le budget principal en 2018. Du jamais vu ! » La communiste Sylvette Fayet abonde : « cet endettement pourrait avoir de graves conséquences pour les habitants et les usagers des services publics. »

Face à ces critiques, l'exécutif répète que « la capacité de désendettement de Nîmes métropole est inférieure à 12 ans, comme l'a demandé l'État. » Malgré l'opposition de la droite nîmoise ainsi que celle de la gauche, les délibérations ont été adoptées à la majorité. Le groupe RN (ex-Front national) ayant choisi de ne pas prendre part au vote. 

« Politique quand tu nous tiens ! »

L'objet de ces nouveaux emprunts est aussi contesté, comme l’extension des locaux de l’EERRIE pour l'accueil de nouveaux étudiants. « C’est un investissement colossal pour une compétence qui n’est ni obligatoire, ni optionnelle », vilipende Le Républicain Julien Plantier, « l’argent public ne doit pas servir à installer d’hypothétiques écoles privées ! » Là aussi la gauche acquiesce : « cet argent sert à financer les riches », en regard des frais d'inscription élevés de ces établissements. 

« Ce qui vous énerve, c'est que ça marche ! », riposte le président centriste et probable candidats aux Municipales nîmoises, Yvan Lachaud. « Les loyers des nouveaux locaux rembourseront les emprunts », ajoute-t-il avant de se rappeler au bon souvenir de la droite nîmoise : «vous aviez voté favorablement pour l’implantation de l'école d’ingénieur ! Ah, politique quand tu nous tiens ! » La délibération est adoptée à la majorité avec les voix du RN en « opposition constructive. » 

Très chers fonds de concours 

Enfin, la politique des fonds de concours est revenue sur le tapis. Le maire Les Républicains de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a plusieurs fois accusé Yvan Lachaud d’acheter le soutien des édiles en subventionnant leurs projets. Élu au Département, le Nîmois Laurent Burgoa relève : « l’Agglo c’est 39 communes pour 20 M€ de fonds de concours délivrés en 2018. Le Département, c’est 353 communes pour 12 M€ ! » 

« Les Nîmois ne sont pas opposés aux fonds de concours mais à la manière dont ils sont employés », complète Julien Plantier, soutenant « qu’aucun projet présenté par Nîmes n’a été retenu en 2018 ! Vous n’aimez pas assez les Nîmois ! » Agacé, Yvan Lachaud rétorque : « c’est faux ! C’est un mensonge éhonté ! »

Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Pour l'élu communiste Christian Bastid seule certitude : « le conseil communautaire ne doit pas devenir un lieu d’affrontement entre la Droite et le Centre. » Un vœu pieux à moins de deux ans des Municipales qui, à Nîmes, s'annonce plus que jamais mouvementées. 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

(*) Les autres élus Les Républicains de l'UPNM (Union Pour Nîmes métropole) ont voté en faveur de ces délibérations. Le maire de Générac et conseiller régional Frédéric Touzellier s'est abstenu.  

Et aussi :

Face aux critiques sur les fonds de concours, le maire de Fons a réagit : « quand on fait quelque chose sur ma commune, je ne trouve pas l’intérêt communautaire… Ça veut dire que je n’ai pas droit aux fonds ? Merci messieurs les Nîmois, c’est plus facile pour vous ! » Des propos partagés par le maire de Moulézan : « moi, j’ai demandé 4 000€ pour la peinture de mon église du XIIe siècle. Je vous invite à venir la voir! »

Pascal Gourdel arrose l’exécutif : « on constate une hausse de 300 000 € en frais de communication sur le budget annexe de l’eau. C’est sans doute pour justifier votre lettre aux Nîmois après le reportage d’Élise Lucet ? » Et plouf !

Coralie Mollaret

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