En mettant l'accent sur l'égalité des citoyens devant la maladie mais aussi sur son aspect social, à travers les addictions et notamment le tabac, le troisième Plan Cancer présenté hier par le Président de la République rejoint les préoccupations dans le département.

François Hollande a présenté ce jour le troisième plan Cancer qui après celui de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy consacrera 1,5 milliard d’euros en cinq ans dont la moitié est consacré à des mesures nouvelles (730 millions d’euros) favorisant la recherche, la prévention et l’aide aux malades. "C'est peu quand on compare ces sommes avec celles qui sont programmées pour les entreprises, 1,5 milliards sur 5 ans cela ne fait que 300 millions par an, mais au moins on avance dans la bonne direction" commente le professeur Jean Paul Bureau qui préside le comité du Gard de La Ligue contre le Cancer. "Ce qui apparait comme primordial pour notre département c'est la priorité donnée à l'accès à un diagnostic plus rapide pour tous. Quand le président annonce concrètement  que le temps moyen d'accès à l'IRM sera ramené de 27 à 20 jours partout en France  et que quinze millions d’euros seront affectés aux régions sous-équipées, on ne peut que se réjouir. Idem quand le président affirme qu'il faut  donner les mêmes chances à tous, partout en France, pour guérir." commente président de la Ligue.

Réduire les inégalités

"Depuis 1918 La Ligue travaille pour réduire les inégalités afin que les citoyens soient "égaux" devant la maladie. Dans un département qui occupe la première place en matière d'aide sociale, il y a d'énormes progressions possibles dès lors que l'on peut favoriser un dépistage précoce, le plan précédent en favorisant la formation des généraliste avait déjà permis des avancées" poursuit Jean Paul Bureau. Le président évoque le cas du cancer du col de l'utérus, notamment parce qu'un tiers d'entre eux peuvent déjà être évités par la vaccination et qu'on peut imaginer des progressions rapides, il parle même d'éradication. Mais les facteurs évoluent rapidement eux-aussi car je me souviens qu'il y a quelques années nous étions parvenus à un nombre très limité de ce type de cancer".

La lutte contre le tabagisme

L'autre volet de ce Plan Cancer s'attaque au tabagisme qui selon le Président "tue 200 personnes chaque jour" avec l'annonce de la mise en place par Marisol Touraine d'un programme national de prévention pour l'été. "Le tabac détruit en quinze jour ce que la route détruit en une année" explique le Président et ce "alors que le prix du tabac en France est déjà le plus élevé de l'Europe occidentale". François Hollande ajoute une phrase choc en direction des jeunes : "Un jeune qui entre dans le tabac avant 17 ans à une chance sur deux de mourir avant 60 ans ".  "Je pense que le prix du tabac n'a jamais constitué un frein, d'autant que les gardois se fournissent aujourd'hui en Espagne" constate Jean Paul Bureau, "quand a étendre le forfait annuel (150 € annuels  pour les jeunes de moins de 30 ans les malades) pour aider à lâcher la cigarette, c'est bien peu comparé au coûts réels des substituts". Le président  de la République constate d'ailleurs que malgré les hausses de prix et les plans précédents, il y a aujourd'hui plus de fumeurs en France qu'il y a cinq ans (33%).  "Il y a là encore un aspect de société non négligeable" dit Jean-Paul Bureau : "Si les gens fument, consomment de la drogue et jouent au loto, c'est surtout qu'ils ne savent plus vers quoi il vont !"