Publié il y a 1 an - Mise à jour le 26.10.2022 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 15648 fois

FAIT DU JOUR Qui a assassiné un père de famille sans histoire ?

Les faits remontent au 26 octobre 2021. Depuis un an les gendarmes multiplient les investigations, mais le tueur reste introuvable.
Photo Facebook/ DR/ La victime Frédéric Bezin, éleveur de chevaux à Vauvert et chef d'entreprise a été abattu le 26 octobre 2021. Depuis un an le mystère plane autour de cette exécution.

Un an après l’assassinat d’un père de famille sans histoire, l’énigme est toujours aussi ténébreuse. Pourtant les investigations ont été nombreuses et l’enquête reste une priorité des gendarmes.

Douze mois plus tard, force est de constater que, pour le moment, il n’y a pas de piste privilégiée et que les enquêteurs fouillent le moindre recoin pour essayer de faire éclater la vérité. Aucune arrestation ou mise en examen dans ce dossier criminel, après la mort de Frédéric Bezin, ce chef d’entreprise tué le 26 octobre 2021 à Vauvert.

Ce matin-là, comme tous les jours de la semaine, ce patron d’une société qui plante des barrières de protection autour des voies ferrées quitte son domicile. "Il a des habitudes, et tous les jours il part travailler à la même heure, après avoir nourri ses chevaux", indique une source proche du dossier. Dans ce quartier tranquille à la sortie de la commune de Vauvert, personne ne peut imaginer le drame qui va se jouer. À 7h30, la future victime, âgée de 35 ans, prend son fourgon pour se rendre sur un chantier. Il ne sait pas qu'il est attendu à son portail. Alors qu’il marque un temps d’arrêt à la sortie de sa propriété, un coup de feu éclate dans la nuit. Frédéric Bezin s'écroule. Le tireur parvient à quitter les lieux sans être vu dans cet endroit désert.

Un homme sans histoire

Le père de l’entrepreneur entend bien une détonation depuis sa maison située dans la même propriété, mais sans imaginer que son fils vient d’être pris pour cible. Mortellement atteint, l’homme marié et père de deux jeunes enfants, n’avait aucune chance de s’en sortir. Outre la surprise, le tireur tapi dans l’ombre l’attendait très près du portail. Il a tiré à 6-7 mètres au fusil de chasse. « C’est une exécution, un véritable guet-apens. La camionnette était arrêtée. Il est sorti de son véhicule et le tireur embusqué à fait feu. Il était attendu par une ou plusieurs personnes », confie l’avocat des parents et du frère de la victime, le pénaliste maître Philippe Expert.

Ce terrible matin d’octobre, le père de la victime surpris de voir le fourgon de son fils immobile au bout de quelques minutes, près du portail, va constater l’horreur… « C’est le papa qui va découvrir le corps de son fils,. C’est une histoire dramatique. Le juge d’instruction a reçu récemment la famille, les parties civiles. C’est un moment important pour eux. Ils attendent la vérité », poursuit maître Expert.

Depuis un an, l’enquête est confiée à la section de recherches de Nîmes. Le moindre détail est passé au peigne fin sans pour autant voir une éclaircie dans les investigations. Toutes les pistes ont été exploitées, décortiquées, mais rien n’y fait et, un an après, malgré l’audition de nombreuses personnes et des investigations tous azimuts, le visage de l’agresseur n’apparaît pas en filigrane.

Des incendies volontaires restés sans réponse

Si ce dossier est difficile a appréhender, c’est que ce mode d’exécution correspond au banditisme, à des règlements de compte entre voyous, mais absolument pas "au profil si lisse de cet homme qui s’occupait de ses chevaux dans sa propriété et de sa famille lorsqu’il ne travaillait pas", résume notre témoin qui souhaite conserver l'anonymat. En un an d’enquête, il n’a rien été trouvé de troublant ou d’inquiétant concernant ce chef d’entreprise ou son épouse et sa famille.

Pas de dettes, de dettes de jeux, aucune fréquentation douteuse, et pas de maîtresse ou d’amant dans ce couple secret qui n'avait pas de difficultés d'argent. Pourtant la victime avait déjà été visée les mois précédents son exécution par une série d’incendies délictuels sur sa propriété. Des sinistres qui avaient fait l’objet de plaintes à la gendarmerie mais dont le (ou les auteurs) n’est pas connu à ce jour.  Un engin de chantier avait brûlé, des outils, de la paille des chevaux étaient partis en flamme sans savoir à ce jour qui a allumé l'incendie avant le drame et surtout si les sinistres et le crime peuvent être reliés.

Le 26 octobre 2021, déjà, la procureure adjointe sur place, Véronique Compan, avait insisté sur le profil « sans histoire » de cette famille. Un homme déjà qualifié à l’époque de « tranquille » et « absolument pas connu de la justice ou des gendarmes ». « C’est vrai il s’agit d’un crime surprenant et atypique. Cet homme n’a jamais eu de querelles, de bagarre, de problèmes. Rien ne peut à ce stade laisser imaginer un crime pareil », complète le pénaliste nîmois qui fait confiance au juge et aux gendarmes pour résoudre cette énigme.

Ces derniers jours encore les enquêteurs de la SR ont procédé à des auditions. Un assassinat toujours impuni, avec une famille, une épouse, des enfants, qui attendent tous d’avoir une réponse à cette insoutenable attente.

Boris De la Cruz

* L’avocate de l’épouse et des enfants du chef d’entreprise a été contactée mardi après-midi. Elle n'était pas en mesure de répondre à nos questions au moment de nos sollicitations.

Boris De la Cruz

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