FAIT DU SOIR La boxe, remède efficace contre le harcèlement
Créé en 2014, le Boxing club de Beauvoisin, qui compte 115 licenciés, est aujourd’hui l’un des plus importants du département. Cette réussite, l’association la doit beaucoup à Bousmaha Amara qui est bien plus qu’un éducateur. Il est un pédagogue, un psychologue, un grand frère. L'ancien boxeur s'attaque efficacement au harcèlement scolaire avec des méthodes simples.
De septembre à juin, les 115 licenciés du club, investissent la salle du château de beauvoisin. Cette salle, Bous' a bataillé ferme pour l'obtenir, il voulait pouvoir installer un petit ring, essentiel dans son approche pédagogique. Les élèves, de 5 ans à 48 ans, proviennent de 24 communes différentes. Beauvoisin, Vauvert, Moussac ou même Nîmes comme Léo.
Meilleur club de France
Le Boxing Club 1980, de l'année de naissance de Bousmaha Amara son créateur, a été sacré meilleur club de France de boxe éducative au mois d'avril suite à des excellents résultats en championnat de France. Le club a sorti deux champions de France en minimes, Many Gimenez (– 33 kg) et Sean Lopes (– 39 kg). En cadet (– 54 kg), Emilio Houssard est vice champion et Chayan Gimenez (– 51 kg) est troisième. Ayae El Bachiri est vice-championne de France en minimes 1 (-45 kg).
Le club accueille également le jeune prodige, Lorenzo Lopez (-64kg), qui a fait montre d'une bonne progression depuis qu’il est au club avec cinq combats et autant de victoires. Dans la boxe éducative, les élèves doivent s’imposer par leurs qualités techniques et tactiques, mais en aucun cas par la puissance des coups. La vitesse d’exécution n’est en rien modifiée, mais doit s’accompagner d’une maîtrise totale de l’impact sous peine d’être sanctionnée. Protège-dent, casque et gants sont la panoplie des enfants.
Le Vauverdois Bousmaha Amara, champion de France de boxe, a du stopper sa carrière brutalement suite à des problèmes de cornée à l’œil droit. Il avait tiré un trait sur la boxe qu’il croyait définitif en raccrochant ses gants. Mais a passé son diplôme d'éducateur, et Toufik, l’ancien médiateur de la ville de Saint-Gilles l’a vraiment aidé à démarré. Et puis, "grâce aux JO de 2016 avec Tony Yoka, le club a encore pris de l'ampleur pour ce qui concerne le nombre de licenciés", explique-t-il.
Plus qu'un club, un projet
"Ce n'est pas qu’un club, ça ne s'arrête pas à une licence, c’est un véritable projet. Je suis très proche des enfants, je sais comment les aider, je ne laisse rien passer, c'est du sérieux ici", martèle Bous'.
Il impose une discipline quasi-militaire, qui commence par un bonjour obligatoire. «Je refuse les maillots de football, on n’est pas là pour montrer nos origines ou notre pays. Ici, on est tous à égalité. Chacun doit porter une tenue neutre pour venir s’entraîner», martèle-t-il. Cette rigueur permet une mise en position d'apprenants, idéale pour ses élèves. Le coach s’adapte à chaque personnalité. "Je les guide mais je ne les chouchoute pas", ajoute-t-il.
Parmi les apprenants du club, deux enfants sont harcelés et frappés à l'école : "Je le laisse respirer en le surveillant de loin. Dès qu’il est en difficulté je m’approche de lui. Il montera sur le ring d’entrainement avec le casque quand il sera prêt", indique le coach.
Posture de confiance en soi, moyen de dissuasion
Pour les gamins harcelés, il commence par les mettre en confiance. Il leur apprend à développer une posture de confiance en soi qui devient intrinsèquement un rempart contre les agressions. "Si tu te tiens droit, que tu soutiens le regard et inspire une certaine confiance en toi, personne ne t'emmerdera dans la cour de récré", explique Bous' dont les disciples entrent dans la boxe en expulsant progressivement leurs peurs. "La boxe c'est un médicament naturel, mais il faut savoir s'en servir. C'est juste de la dissuasion, ce n'est pas une arme", ajoute-t-il.
Toute la semaine, pour les entrainements, il trouve des endroits, en pleine Camargue, à l'Espiguette par exemple. Bousmaha a également créé un gala de boxe, le challenge des petits gladiateurs. Il a eu lieu ce dimanche 29 mai, dans les arènes de Beauvoisin et en présence de 70 jeunes boxeurs et boxeuses, âgés de 9 à 15 ans, venus d'un peu partout en France : Toulouse, Carcassonne, Perpignan ou encore Albi etc. "C'est une façon de mieux faire connaître le club mais aussi la boxe éducative. Ici, les coups forts sont sanctionnés, jusqu'à la disqualification", insiste-t-il. Aujourd'hui son dada c'est le harcèlement à l'école mais son rêve est d'aller plus loin en créant une section de boxe handicap, sur fauteuil roulant.
Yannick Pons
Attention, cette vidéo doit absolument être vue par les enfants :
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