Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 31.05.2022 - thierry-allard - 3 min  - vu 1288 fois

GARD Le secteur du médico-social en grève une nouvelle fois

Les agents réclament plus de reconnaissance et un meilleur salaire (Photo Corentin Corger)

Environ 200 agents étaient rassemblés devant l'ARS à Nîmes (Photo Corentin Corger)

Après des mois de lutte et deux journées de grève, les 7 décembre et le 1er février derniers, le secteur du médico-social est une nouvelle fois en grève ce mardi avec des mouvements à Nîmes, Alès et Bagnols à l’appel du collectif Travail social du Gard et de plusieurs syndicats. 

Une nouvelle grève « avec les mêmes revendications », pose Stéphane, membre du collectif Travail social du Gard. On y retrouve l’inclusion du secteur dans le Ségur de la santé, vu que pour l'heure le secteur n’a pas eu droit à l’augmentation de 183 euros des salaires accordée à l’hôpital par le Gouvernement, mais aussi des revendications plus générales autour des salaires et des conditions de travail. 

Ce matin, lors de la manifestation à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

À Bagnols, ils étaient une cinquantaine, représentant les différents établissements du secteur, ce matin au rond-point de l’Europe. Des manifestants en colère : « Depuis les dernières journées d’action on a été pris pour des cons avec la conférence des métiers de Jean Castex, qui continue à exclure les médico-sociaux du Ségur. On n’a toujours rien », s’étrangle Stéphane. Les manifestants dénoncent aussi des attaques aux conventions collectives du secteur, en les rendant moins avantageuses, ou encore la mise en place d’une grille d’augmentation de salaires en fonction de la compétence, « qui sera à la tête du client », craignent-ils. 

Les manifestants demandent aussi « des moyens pour pouvoir travailler. Le secteur est sous tension. Il faut créer des structures dans le Gard. Nous arrivons à une situation critique », développe Stéphane. La question salariale revient dans toutes les bouches. « On a des aides médico-psy qui doivent faire des compléments pour arriver au smic », avance le militant. « Nous sommes les grands oubliés du Ségur, nous demandons l’égalité de traitement », dit Caroline, secrétaire éducative à la structure bagnolaise du Foyer de l’enfance du Gard. « J’ai 20 ans de service public derrière moi et je suis à 1 600 euros nets, avec des gardes, rajoute-t-elle, et avec le gel du point d’indice depuis des années et l’inflation, ça commence à devenir insupportable. » 

Sur le Ségur, « c’est en pourparlers, mais ce n’est pas prévu en bonification indiciaire comme pour l’hôpital, mais en primes », poursuit Caroline. Résultat : cette augmentation ne serait pas prise en compte dans le calcul des retraites. 

À Alès, les manifestants ont tracté aux automobilistes, à proximité du centre hospitalier (photo François Desmeures / Objectif Gard)

À Alès, c'est à proximité du rond-point du centre hospitalier que s'est retrouvée la trentaine de manifestants issus principalement du syndicat Sud avec l'appui de quelques membres de la CGT. "Le médico-social est la 5e roue du carrosse, dénonce Cyril Deirolle, délégué syndical Sud de l'Artes les Olivettes à Anduze. Le problème vient en premier lieu des financeurs, qui ne jouent pas le jeu." Comme à Bagnols, les manifestants alésiens réclament un "Ségur pour tous" et pas uniquement les personnels d'hôpital. "Nos professions ont perdu 34% de leur pouvoir d'achat et les moyens dans les services diminuent. Or, on ne peut plus faire mieux avec moins de moyens", poursuit Cyril Deirolle.

À Nîmes, environ 200 manifestants s'étaient donné rendez-vous devant le site gardois de l'ARS (Agence régionale de santé) situé rue du Mail. Parmi les participants, des agents de la prévention spécialisée rattachée à l'ASE (Aide sociale à l'enfance) qui s'inquiètent de la fusion de deux conventions professionnelles. "Cela pourrait déboucher sur une perte de certains acquis sociaux comme des congés supplémentaires", reproche Jean-Christophe. Comme ailleurs, les revendications sont les mêmes : flou autour de la prime Ségur et une demande de revalorisation salariale avec l'augmentation du point d'indice en rapport avec l'inflation.

Dans l'assistance, quelques élus de Gauche étaient présents : Coralie Ghirardi, candidate du Nupes sur la deuxième circonscription du Gard lors des élections législatives, Jo Menut, conseillère municipale d'opposition et Vincent Bouget, conseiller départemental communiste. "Le Département fait ce qu'il peut mais c'est une question nationale. Il y a eu un désengagement de l'État et il faut une reconnaissance nationale", commente celui qui porte également la casquette de conseiller municipal à Nîmes et qui considère ces agents comme des acteurs d'un secteur essentiel. Une fois élancé, le cortège s'est dirigé vers le conseil départemental, employeur des agents du médico social. Là, une délégation a été reçue par la présidente, Françoise Laurent-Perrigot.

Thierry Allard, François Desmeures et Corentin Corger

Thierry Allard

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