Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 24.07.2022 - thierry-allard - 3 min  - vu 1441 fois

HOMME DE L’OMBRE Florent Grau, « la courroie de transmission » de Pascale Bories

Le directeur de cabinet de la maire de Villeneuve, Florent Grau (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

À seulement 27 ans, Florent Grau est un jeune homme très occupé. Directeur de cabinet de la maire de Villeneuve-lès-Avignon, Pascale Bories, depuis juin 2020, ce militant de Droite de toujours n’a pas que la politique dans sa vie. 

« Ce n’était pas prévu », affirme-t-il lorsqu’il évoque son poste de directeur de cabinet de cette coquette ville de 12 000 habitants, banlieue chic d’Avignon. Lorsque Pascale Bories le sollicite en février 2020, à quelques encablures de l’élection municipale, le jeune homme est convaincu qu’elle va lui proposer une place sur sa liste. « Pas plus », affirme-t-il. Finalement, Florent Grau n’apparaîtra pas sur la liste emmenée par celle qui est devenue maire de Villeneuve, mais deviendra son directeur de cabinet. 

Il faut dire que Pascale Bories le connaît depuis un moment. Villeneuvois de toujours, à l’exception d’une petite escapade à Saint-Laurent-des-Arbres, Florent Grau figure dès 2014 sur la liste de Jean-Marc Roubaud. « J’ai fait toutes les campagnes locales de l’UMP depuis mes 18 ans », résume-t-il. La campagne des départementales en 2015, qui voit Jean-Louis Banino et… Pascale Bories devenir conseillers départementaux ? Il en est. En 2017, il fait un stage dans le cabinet de Jean-Marc Roubaud alors président du Grand Avignon, puis en 2019 avec Pascale Bories, alors sénatrice. « On a noué des liens », dit-il.

Entretemps, il s’engage dans le syndicat étudiant de Droite l’UNI à l’Université Aix-Marseille, où il étudie le droit, et en devient même le président local. La fac, il y est toujours, du reste : « Je suis doctorant et chargé d’enseignement, j’ai repris ma thèse cette année », précise-t-il. Le sujet de sa thèse ? « Les relations entre les élus et les citoyens dans la prise de décisions de politiques locales », détaille Florent Grau. Autant dire qu’à son poste de directeur de cabinet, il a de quoi le mettre en pratique. 

« J’ai vendu ma PlayStation 4 à la fin du confinement et je lis moins »

À côté de son poste de directeur de cabinet et de sa thèse, Florent Grau donne aussi des cours de droit constitutionnel à Nîmes, de droit administratif à Arles et de droit des contentieux administratifs à Avignon en tant que vacataire. Ça fait beaucoup. « Oui mais j’aime bien ! », lance-t-il. « J’ai vendu ma PlayStation 4 à la fin du confinement et je lis moins », poursuit-il avec un sourire en coin avant d’ajouter : « J’ai 27 ans, si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. » 

Son boulot de « dircab », il s’y plaît, convaincu que si « la politique n’est pas un métier, les métiers qui accompagnent les politiques en sont, ça oui. » Et c’est aussi une histoire de personnes : entre lui et Pascale Bories, ça colle. « J’aime bien la personne, elle est là pour les projets. » Son travail à lui est celui d’une « courroie de transmission », qui doit « faire en sorte que ça marche. » 

Concrètement, il assure le lien entre les élus et l’administration, conseille, rédige les éléments de langage pour les discours de la maire, participe à la préparation des conseils municipaux, s’occupe des courriers reçus (« on répond à tout, c’est la moindre des choses »), suit la revue municipale avec le service communication, fait des points avec les services, se déplace sur le terrain si nécessaire… Un couteau suisse comme doivent l’être les collaborateurs de cabinet. 

Florent Grau s’est aussi impliqué dans l’accueil de familles ukrainiennes à Villeneuve. « J’ai mis le doigt dans l’engrenage », dit-il. En bonne « courroie de transmission », il appelle les propriétaires, fait les états des lieux, accompagne les réfugiés dans leurs démarches, affrète un car pour les emmener à la préfecture, travaille sur l’aide alimentaire, la scolarisation des enfants… « Dans ces moments-là, on se sent utile, clairement », commente-t-il. 

Vient le moment de lui tirer le portrait. « Je n’aime pas trop prendre la lumière, ni les photos », glisse-t-il. Son avenir, il le voit peut-être dans l’enseignement. « J’aime enseigner, j’aime le droit », avance-t-il. Et la politique ? Devenir élu à son tour ? « L’image de professionnel de la politique me dérange, il ne faut pas que ce soit alimentaire, il faut avoir un métier derrière. » 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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