Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.06.2022 - corentin-corger - 4 min  - vu 1012 fois

LÉGISLATIVES 2e circonscription : les finalistes abattent leur dernières cartes

Yvan Lachaud peut compter sur le soutien de nombreux maires du territoire (Photo Corentin Corger)

Nicolas Meizonnet serein aux côtés de Jordan Bardella et de sa suppléante Coralie Devaux (Photo Corentin Corger)

Sur la 2e  circonscription du Gard, à quatre jours du deuxième tour, le député sortant du Rassemblement national et le candidat de la majorité présidentielle ont tenté de mobiliser les électeurs. Yvan Lachaud (majorité présidentielle- Ensemble !) a rassemblé une quinzaine de maires du territoire alors que Nicolas Meizonnet (RN) a reçu le président par intérim de son parti, Jordan Bardella.

Député à Nîmes de 2002 à 2012, Yvan Lachaud veut retourner à l’Assemblée nationale. Arrivé deuxième au premier tour, le candidat Ensemble ! accuse plus de 5 000 voix de retard sur le député sortant Nicolas Meizonnet. Alors pour battre le Rassemblement national, le centriste en appelle à un front républicain pour faire barrage à l’extrême-Droite et espère récupérer une large majorité des 9 500 suffrages attribués à Coralie Ghirardi (Nupes), arrivée troisième. Pour justifier cette mobilisation derrière lui, Yvan Lachaud attaque son adversaire et dénonce un absentéisme de M. Meizonnet dans le Gard et l’hémicycle. « Il est quasiment absent sur l’ensemble du territoire. Si c’est ça un député, il y a une erreur de casting ! En commission, il n'a participé qu’à 58 réunions sur 179 ; soit 65% d’absentéisme », calcule l'ancien professeur de maths.

Pour mobiliser un maximum les électeurs après seulement 46,84% de participation dimanche dernier, il peut compter sur le soutien de bon nombre de maires de cette deuxième circonscription. Une quinzaine était d’ailleurs réunie cet après-midi à la salle Georges-Bizet pour afficher publiquement son soutien à Yvan Lachaud : Bernard Chluda (Aujargues), Freddy Cerda (Gallargues), Gaëtan Prevoteau (Langlade), Michel Chambelland (Nages), Sylvain Renner (Saint-Clément), Thierry Féline (Saint-Laurent-d’Aigouze) ou encore Marc Larroque (Salinelles).

Yvan Lachaud a convaincu plusieurs maires du territoire de le soutenir face au RN (Photo Corentin Corger)

Le premier à s’exprimer est l’hôte du jour, Jean Denat, maire de Vauvert : « Je suis profondément hostile à l’extrême-Droite. Avoir un député RN est pénalisant, c’est difficile de nouer des partenariats et ce n’est pas bon pour l’image. Il faut sortir de cette idée qu’en Camargue on véhicule des idées nauséabondes sur le repli identitaire. Nous sommes une terre d’accueil depuis longtemps. » Même si pour autant, le socialiste ne soutient pas les idées du représentant d’Horizons, le mouvement de l'ancien Premier ministre, Édouard Philippe : « Je n’adhère pas au projet présidentiel mais il faut barrer la route au RN. »

Delga, Valadier, Crauste... au soutien d'Yvan Lachaud

Également de Gauche, Pascale Fortunat-Deschamps, la maire de Vergèze, qui a battu Nicolas Meizonnet aux élections départementales, appelle aussi à voter pour Yvan Lachaud : « Le bon sens c’est d’être réuni. » Tout comme Pierre Martinez (Sommières) et Carole Delga, présidente de l’Occitanie mais absents aujourd’hui. Une union large qui comprend aussi des maires sans étiquette comme le Graulen Robert Crauste et des élus membres du parti Les Républicains comme Pierre Mauméjean à Aigues-Mortes et Eddy Valadier à Saint-Gilles.

« Yvan Lachaud a toujours agi avec bienveillance pour notre territoire et Saint-Gilles. Il a beaucoup contribué à de belles réalisations », encense le vice-président de Nîmes métropole qui au premier tour disait soutenir son premier adjoint, Frédéric Touzellier. Le maire de Générac n’a pas souhaité donner de consignes de vote mettant en avant « l’inconstance d’Yvan Lachaud ».

Une brèche dans laquelle s’engouffre le candidat du Rassemblement national qui espère bien obtenir une partie des 3 800 voix récoltés par le candidat LR au premier tour. « Il a eu l’intelligence de ne pas donner de consignes et est resté droit dans ses bottes », salue Nicolas Meizonnet qui accueillait au même moment au bar des Pêcheurs du Grau-du-Roi, Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national. L’eurodéputé est venu apporter son soutien au député sortant qui a brillé au premier tour avec 35,4% des voix. Pour le RN, en finale dans cinq des six circonscriptions du Gard, la deuxième représente les meilleures chances de victoire.

"Il a changé plusieurs fois de chapelle"

Pour Nicolas Meizonnet, il manque 9 000 voix à aller chercher pour faire basculer le scrutin. Sur le papier, la réserve de voix pour le RN s’annonce plutôt faible. Alors le successeur de Gilbert Collard s’adresse aux "patriotes" de LR et Reconquête !. Sauf que l’avocat gardois qui a rejoint son ami Éric Zemmour a annoncé clairement qu’il soutenait Yvan Lachaud. « Cela ne fait pas plaisir aux électeurs d’Éric Zemmour. Ces électeurs partagent comme nous l’inquiétude de voir notre pays disparaître dans les prochaines décennies », répond Jordan Bardella (voir vidéo ci-dessus).

L’enjeu est de taille pour le RN qui vise pour la première fois de créer un groupe à l’Assemblée en obtenant au moins 15 députés élus sur les 200 encore en lice sur ce deuxième tour. Actuellement, ils ne sont que six. Pour conserver sa place, Nicolas Meizonnet ne regrette pas de ne pas être soutenu par les maires de son territoire. « Il s’agit d’une poignée de maires sans vergogne ni aucune idée commune sauf de faire barrage au RN. » Le candidat conclut en s’en prenant à son adversaire : « Yvan Lachaud représente plus de 30 ans de mandats rémunérés. Il a changé plusieurs fois de chapelle, centriste puis sarkozyste et macroniste. Il a été parachuté sur cette circonscription. » Au final, ce sont les urnes qui auront le dernier mot !

Corentin Corger

Corentin Corger

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