Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 10.06.2021 - abdel-samari - 3 min  - vu 2368 fois

NÎMES Edeis pourrait remplacer Culturespaces : quel avenir pour les Grands jeux romains ?

Photo archives Objectif Gard

EXCLUSIF. Comme annoncé ce matin, Edeis, le délégataire de l'aéroport de Nîmes vient de se voir confirmer à la tête du site aéroportuaire nîmois pour les sept prochaines années. Mais, toujours selon nos informations, le groupe français pourrait aussi s'emparer de la gestion des monuments historiques de Nîmes, à savoir les arènes, la Maison carrée et la Tour Magne.

C'est un coup de tonnerre qui pourrait tomber dans la ville de Nîmes. À l'occasion du renouvellement du marché de la gestion des monuments historiques qui interviendra à la fin de ce mois de juin, deux acteurs se tirent la bourre. D'abord, Culturespaces, partenaire historique, initiateur notamment du projet des Grands jeux romains qui fait les belles heures à chaque printemps et ce, depuis des années, dans la cité nîmoise. Et un nouveau venu qui vient d'entrer dans la danse. On le connaît bien puisqu'il s'agit du leader de la gestion d’infrastructures complexes, Edeis.

Ce dernier gère déjà depuis des années l'aéroport nîmois et vient de se voir renouveler le marché par Nîmes métropole pour les sept prochaines années. À présent, c'est sur les monuments romains de la capitale gardoise que le groupe lorgne. Il faut dire que le marché établi pour trois ans est séduisant. Et imminent car il prendra effet le 1er novembre 2021, soit au lendemain du spectacle des Grands jeux romains repoussé à la Toussaint en raison de la crise sanitaire.

"Edeis veut mettre les Nîmois au coeur de son projet"

Après plusieurs étapes de consultations, la tension est montée d'un cran au sein de la mairie de Nîmes entre les soutiens de Culturespaces - en particulier une élue - et le directeur général des services, Christophe Madalle, favorable au changement.

Des tensions qui trouvent leur origine par la surprise de l'offre Edeis. "Une offre très alléchante qui a scotché la ville", nous explique une source bien informée qui rajoute au surplus : "La différence avec Culturespaces est très claire. Edeis veut mettre les Nîmois au coeur de son projet. Il a de l'ambition et veut mettre les moyens financiers nécessaires pour offrir à Nîmes la place qu'elle mérite."

Pour arriver à ses fins Edeis n'a en effet pas lésiné sur les moyens. Et a même embauché, selon nos informations, une directrice culturelle il y a deux ans. Par ailleurs, il travaille sur le projet nîmois depuis plus d'une année. "Edeis a fait faire une étude poussée par un cabinet. Et veut fédérer tous les acteurs de la culture, les associations, le monde économique et les acteurs touristiques. Pour eux, une concession c'est d'abord avec les gens du territoire et pas des Parisiens."

La question autour de l'avenir des Grands jeux romains

Principal écueil pour Edeis toutefois, il est novice en la matière. Spécialisé dans la gestion des infrastructures de transport, il n'a jamais encore géré un territoire touristique fort. Et encore moins une ville comme Nîmes dont le tourisme est la valeur première de son économie. "Ils veulent investir fortement pour montrer qu'ils sont capables. D'ailleurs, leur projet phare, c'est d'abord pour répondre au souhait du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier : créer un nouveau spectacle dantesque centré sur la romanité au mois d'août qui permettrait d'animer la ville sur plusieurs jours à l'intérieur des sites mais aussi à l'extérieur."

Est-ce que la proposition sur le papier se concrétisera ? "C'est là où la ville de Nîmes exprime des doutes et puis, il y a aussi la question autour de l'avenir des Grands jeux romains. La marque appartient à Culturespaces. Comment fait-on si on les sort", s'inquiète un proche du maire de Nîmes. "On pourra négocier avec eux, changer le nom de l'évènement. De toute façon, Edeis a tout ficelé, ils trouveront bien une solution", tente de se rassurer un supporteur du groupe spécialiste des infrastructures de mobilité.

Selon nos informations, la décision finale sera prise dans les prochains jours. Et l'annonce officielle devrait intervenir au tout début juillet, à l'occasion du prochain conseil municipal. Un conseil municipal où les oreilles devraient siffler.

Abdel Samari

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