Publié il y a 1 an - Mise à jour le 05.06.2022 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1511 fois

NIMES EN FERIA Solalito remporte la Cape d'Or

Solal au capote, reçoit son premier novillo de Durand (Photo Anthony Maurin). - Anthony MAURIN

Solal et le jury de la 61e Cape d'Or de la peña Antonio Ordoñez (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Novillada de la Cape d'Or de Roland Durand pour Solalito (salut et oreille), Alvaro Burdiel (silence et vuelta) et la présentation de Lalo de Maria (oreille et applaudissements). C'est Solalito qui remporte la 61e Cape d'Or de la peña Antonio Ordoñez.

Le lot de Roland Durand ne restera pas dans les mémoires aficionadas comme un grand lot aux qualités diverses et variées. Non. Mais il ne restera pas non plus dans la case des mauvais souvenirs. Non, pas du tout. Si quelques exemplaires étaient tantôt faibles tantôt retors, le ganadero a envoyé un lot adapté à Nîmes et aux toreros qui allaient se mettre devant.

Premier à s'élancer en piste, le jeune nîmois Solal Calmet, Solalito. Il connaît l'enjeu, chef de lidia pour l'occasion, la responsabilité est telle que son moral doit être au moins aussi fort que ce que ses épaules peuvent être larges. Solal est fluet, mais sa tauromachie est personnelle. Nîmes l'a d'ailleurs accueilli avec de chaleureux applaudissements après le paseo. C'est Lalo de Maria qui a décidé de sortir (et de faire sortir ses compañeros) pour saluer le public. Lalo qui, par ailleurs, avait un tantinet omis de découvrir sa tête alors qu'il entrait en piste pour fouler le sable de ses arènes. Mais revenons à Solal sur son premier de Roland Durand. Dur, dur. D'emblée, son novillo se retourne et fait signe qu'il va piquer. Solalito reste calme et poursuit consciencieusement, en professionnel qu'il est déjà. En début de faena, une petite erreur, un pas de trop et c'est l'accrochage quand le toro se retourne. Un point derrière un genou (Solal a reçu une cornada d'une petite dizaine de centimètres), un autre sous une fesse et un coup qui relance sa douleur au poignet. Solal termine bien le boulot malgré la frayeur, salue les tendidos et va à l'infirmerie. L'ordre changera, Burdiel passera en quatrième Lalo en cinquième en attendant le retour du Nîmois pour clôturer la course.

Solal de retour en piste (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Venons-en au sixième. Solal ira chercher une belle oreille. Battant parmi les vaillants, on sent Solal s'émanciper d'une carapace. Il ose, il écoute, il entend les conseils, il les suit, il va chercher son opposant, il le pousse dans ses retranchements et prend enfin le dessus. Le novillo fut l'un des rares à faire vibrer les gradins et Solalito ne l'a pas laissé passer. Au moment fatidique, son regard change et son bras ne tremble pas. Une oreille après une belle épée, une colère contenue et un Nîmois heureux de remporter ce prix prestigieux.

Burdiel a la technique, le savoir-faire et les gestes (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Retour en début de course avec le deuxième de la matinée. Plus âgé des trois compagnons de cartel, le Sévillan n'aura pas du tout l'occasion de s'exprimer pleinement sur son premier mais il fait le boulot, proprement, sereinement. Le public reste froid, mais Alvaro Burdiel est pourtant un vrai torero. Combien d'autres novilleros se seraient enfuis en voyant la charge de cet exemplaire ? Lui, il est resté et il se l'est cogné jusqu'au bout, sans faire voir au public les défaillances de son opposant. Bravo à lui et merci pour cette délicatesse. Nîmes a aussi besoin de ce genre de torero !

Âpre duel pour Burdiel (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

L'Espagnol sera enfin récompensé à l'issue de son second combat. Toujours là et bien là, il s'arrime et va chercher l'adhésion d'un public qui comprend enfin les valeurs de l'apprenti. Son novillo semble handicapé par un antérieur mais le novillero lui laisse le temps de se reprendre et lui permet des charges adaptées. Alvaro Burdiel marque les esprits, juste un peu, mais cela devrait être suffisant pour le revoir un de ces quatre dans le coin. Du côté de la présidence tenue par Bernard Angelras, des gestes sont faits, on lance des discussions mais le mouchoir blanc synonyme d'oreille ne tombe pas, dommage car le public était en demande.

Bien à droite sur son premier, Lalo a fait bonne impression pour sa présentation (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Si Burdiel se présentait à Nîmes, c'était aussi le cas pour Lalo de Maria. Tout le monde l'attendait un peu au tournant. Il n'a pas beaucoup toréé de novillada sans picadors, et n'en a tué que cinq en piquée donc Nîmes en feria devenait un terrible enjeu pour lui et les siens. Surtout en jour de Cape d'Or au côté d'un Nîmois. Lalo met des attitudes, une gestuelle, un peu de coeur et du coeur à l'ouvrage. Surtout sur sa main gauche, il dévoile quelques précieuses qualités et parvient à tuer rapidement son Durand. Oreille.

Lalo sur son second (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Sur son second, les choses se dérouleront différemment. Il ne coupera pas, alors que sa prestation sera nettement au-dessus de la première. Sans tricher il varie les terrains, il entame sa faena avec la muleta dans le dos et au centre de la piste, il propose une tauromachie plus éclectique et ouverte, plus ronde, plus lente, plus intelligente, plus personnelle. On le sent très relâché en fin de faena, son visage s'éclaire quand il se met à improviser plus que ce qui était prévu. Son novillo n'était pas facile, loin de là. Lui aussi avait un souci à un antérieur mais Lalo s'en est accommodé avec aisance et brio. Applaudissements pour un jeune que l'on reverra sans aucun doute dans les prochaines années ici comme ailleurs.

Anthony Maurin

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