Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 08.02.2020 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 5936 fois

NÎMES Le meurtrier de Ninon, condamné à 30 ans de réclusion ce vendredi

Le palais de justice de Nîmes. (Photo archive/ Objectif Gard).

Abdessadek Boumajane vient d'être condamné ce vendredi 7 février à 19h, à 30 ans de réclusion criminelle, pour le meurtre aggravé de sa petite amie. Ninon, 20 ans, est décédée en novembre 2016 dans son appartement de Nîmes après avoir été rouée de coups. La Cour d'Assises n'applique pas dans son verdict la peine de sûreté requise.

Le parquet général de Nîmes avait réclamée ce vendredi matin 30 ans de réclusion criminelle assortis de 20 ans de peine de sûreté.

Abdessadek Boumajane, 27 ans était jugé depuis mercredi pour « meurtre par une personne étant ou ayant été conjoint, concubin, ou partenaire de la victime ». Des faits qui sont survenus dans un petit appartement du centre-ville de Nîmes que louait la jeune étudiante de 20 ans.

« Ce soir-là, j'ai acheté de la cocaïne et du whisky. Elle ne me répondait pas. On s'est souvent disputés mais je ne voulais pas la tuer, a déclaré l’accusé. Même le jour où je serai libéré, je resterai emprisonné dans ma tête et je demande pardon encore une fois », a-t-il ajouté avant que la cour d’assises ne se retire pour délibérer.

« C’est parce que Ninon s’éloigne de lui et tout cela lui est insupportable. Ce n’est pas un crime passionnel, c’est un crime d’amour propre et d’ego. Il entend dominer. Il ne supporte pas d’être quitté et il élimine l’autre. On est dans un contexte d’acharnement, d’avalanche de coups », insiste l’avocate générale, Pascale Palau. « Ce contexte de violences conjugales il est là du début à la fin. Les amies de Ninon à la faculté racontent que 15 jours avant le drame elle avait un coquard au niveau d’un œil. En plus elle était absente toute une semaine, Ninon revient le 18 novembre 2016. Je vous rappelle qu’elle va mourir dans la nuit du 19 au 20 novembre. Lorsqu’elle revient à la faculté le 18 elle a deux coquards au niveau des yeux », poursuit implacable la représentante du parquet général en réclamant 30 ans de réclusion criminelle.

« Il est conscient, il a des regrets. Il faut rendre une justice de raison, de mesure, de proportionnalité. Il ne faut pas faire de ce dossier un dossier hors du commun, plaide pour l’accusé maître Cyril Magras qui défend le jeune mis en cause avec maître Guillaume Fort. « À titre d’exemple, de jurisprudence, Bertrand Cantat a écopé de 8 ans après la mort de Marie Trintignant. Un homme qui a poignardé à 300 reprises une femme a été condamné à 20 ans », poursuit le pénaliste de Montpellier.

Cette nuit du 19 au 20 novembre 2016, les cris ont résonné dans un petit immeuble situé dans le centre-ville de Nîmes. Des voisins vont alerter la police vers minuit trente pour une dispute et des violences qui se déroulaient dans un appartement de cet immeuble tranquille. « Une femme se fait fracasser », selon les témoignages reçus à l’époque. Mais lorsque la police arrive, le tapage a cessé. Impossible de savoir avec précision dans quel appartement est survenue cette altercation. Les policiers ont quitté l’immeuble pour revenir quelques heures plus tard avec les pompiers.

Entre-temps un homme a appelé les secours. Lorsque les pompiers et la police reviennent sur place vers 3h50 ce dimanche 20 novembre 2016, ils découvrent dans un appartement « le corps d’une femme le visage tuméfié et les yeux exorbités » dira un enquêteur. Malgré l’intervention d’une équipe médicale, la jeune Ninon, 20 ans décède. Un compagnon qui n'a pas attendu les pompiers sur place, il a été arrêté dans la matinée du 20 novembre 2016, errant dans les rues de Nîmes.

Boris De la Cruz

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