Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 03.04.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 738 fois

NÎMES L'UNESCO, "c'est comme si on l'avait..."

Après l'échec de la candidature nîmoise à l'UNESCO, la Ville veut à nouveau tenter l'aventure et présentera un nouveau dossier dès le mois de février prochain pour une inscription en 2020... Si tout va bien !
(Photo Anthony Maurin).

Le sourire des élus demeure d'actualité malgré le report de la candidature nîmoise. Daniel-Jean Valade, Jean-Paul Fournier et Mary Bourgade repartiront au combat dès le mois de septembre et une réunion parisienne de première importance (Photo Anthony Maurin).

" On est allé en finale, les gens savent que les démarches ont été faites de notre côté et c'est comme si on l'avait eu. On n'aura pas 30% d'augmentation du flux touristique mais presque ", affirme Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes. " C'est comme si... " : voilà la phrase que l'on ne devrait pas retenir mais que l'on gardera en mémoire à propos de cette candidature avortée.

Car de la mémoire, il va en falloir. Oui, c'est la première fois que Nîmes échoue en finale mais comme dans toute bonne compétition internationale, avant la finale, il y a les qualifications et les phases de poules. Car, pour mémoire, Nîmes a déjà présenté trois dossiers et il est temps d'affirmer que la tauromachie n'a strictement rien à voir dans les rejets passés et présent, même si les boîtes mails des institutions ont dû être changées à cause d'envois intempestifs évoquant le thème. Arles, qui organise aussi des corridas, est classée depuis longtemps. Point. On passe à autre chose.

Premier des trois dossiers présentés par Nîmes, celui de 2002 en lien avec la Via Domitia, a été rejeté par l'État qui n'y croyait pas. Le second, un peu plus tardif et en liaison avec le Pont du Gard qui est déjà un site classé, n'avais pas plu et l'État n'avait pas voulu aller plus loin et soutenir la cité des Antonin. Depuis plus de deux ans, c'est l'Antiquité au présent, la dernière thématique choisie qui a été validée par les services étatiques avant de tomber en désuétude laissant la place à l'Ensemble urbain de Nîmes pour cette présentation au royaume de Bahreïn.

(Photo Archives Anthony Maurin).

" Nous sommes ici pour parler de notre non-inscription et de notre déception mais nous continuons à combattre. Notre dossier a été différé, on l'aura ! En tout cas, merci aux Nîmois qui ont soutenu la ville. Il est très difficile d'avoir l'inscription au premier coup, il ne faut pas abandonner ! ", confiait le maire lors de la conférence de presse explicative. Oui mais tentons quand même de comprendre les raisons du rejet.

Chaque étape de l'avancée du dossier doit être validée par l'État. " On se demande si le travail diplomatique a été fait correctement mais la France n'a peut-être plus l'aura qu'elle avait par le passé... D'ailleurs, l'État a demandé à l'Icomos que nous nous rencontrions lors d'une réunion à Paris au mois de septembre prochain. Nous verrons ce qu'il faudra modifier dans le dossier et cela nous laissera trois mois pour le présenter à nouveau dès février 2019 pour une inscription en 2020 ", poursuit Jean-Paul Fournier.

Contre toute attente, les états " amis " de Nîmes et le la France n'ont pas pris part aux discussions et au vote de cette session. Dommage et décevant pour la Ville. " Onze états ne se sont pas exprimés alors que nous avions leur soutien et l'assurance de leur part qu'ils allaient le faire. Notre dossier était bon. Ça arrive... Nous sommes touchés mais pas coulés. C'est à présent avec l'ICOMOS que nous devons parler ", affirme le maire.

Les arènes magnifiées vues depuis la terrasse du restaurant du musée de la romanité (Photo Anthony Maurin).

" Passé ce moment compliqué, difficile et décevant, il faut repartir et ne rien lâcher ! C'est une belle aventure. Nous la poursuivrons car les services de l'État sont eux aussi déçus. En septembre, nous allons enfin savoir ce qui a pêché dans notre dossier... Nous avons été félicités pour notre plan de gestion qui est abouti alors que des sites déjà classés n'en ont même pas. Il y a certainement un aspect géopolitique mais cela ne concerne pas notre travail. Jusqu'au bout on y a cru. Ça s'est joué à une voix (Deux en réalité, NDLR) mais notre énergie n'a pas disparue. On a subi mais on a retrouvé le moral ", avoue quant à elle Mary Bourgade, élue en charge du tourisme et porteuse du dossier nîmois.

Pour Daniel-Jean Valade, l'adjoint à la Culture de la ville de Nîmes, " comme l'a dit Jean-Paul Fournier, la reconnaissance mondiale de Nîmes est acquise. Grâce aussi au nouveau musée de la romanité qui est une construction contemporaine comme les arènes étaient à leur époque une construction contemporaine... On est toujours le contemporain de quelqu'un. Je ne peux pas croire que ceux qui n'ont pas voté pour Nîmes cette fois ne votent pas pour nous la prochaine fois ! "

En effet, il va falloir rester positif, suivre les recommandations et aller de l'avant pour gagner en finale. " Les Nîmois ne baissent pas pavillon ", concluait l'adjoint à la Culture. Pour autant, il est indéniable que le soutien populaire n'était peut-être pas assez important, et que les Nîmois ne se sont certainement pas suffisamment appropriés le projet (ou n'en connaissaient pas assez les tenants et aboutissants). Beaucoup de travail a été fait mais il reste encore autant à abattre. Persuader la planète que Nîmes a sa place dans sa liste patrimoniale universelle n'est pas une mince affaire mais bon... Impossible n'est pas nîmois et si les Crocos sont en Ligue 1, la Ville peut gagner sa Coupe du monde !

La Maison carrée, emblème touristique de la cité des Antonin (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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