Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 23.08.2023  - 3 min  - vu 130 fois

NÎMES METROPOLE GARD Le foot féminin dit non au port du voile

Ils sont peu nombreux dans le football féminin à soutenir cette décision de la Fifa. (Photo objectifgard.com / S.Ma)

Ils sont peu nombreux dans le football féminin à soutenir cette décision de la Fifa. (Photo objectifgard.com / S.Ma)

Sur le terrain synthétique du domaine de la Bastide, rien n'a changé pour les filles du Nîmes Métropole Gard depuis la décision de l'international football association board (Ifab) d'autoriser le port du voile et du turban sur les terrains. La décision fait pourtant parler jusque dans les instances du football français, puisque le président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez, s'y est fermement opposé. Au quotidien, la mesure n'a donc pas chamboulé les habitudes du club gardois. " On a jamais eu ce cas de figure au club ", assure Christian Taves, président du club. Pourtant, le phénomène existe bien. Christian Taves a d'ailleurs déjà croisé des joueuses voilées " lors de rencontres régionales à Béziers " mais les exemples restent néanmoins très " rares ". Cela ne l'empêche pas d'avoir une opinion, plutôt défavorable, vis à vis de cette décision. " Le rectangle vert est apolitique et sans religion. " Si la règle devait toutefois être appliquée en France, Christian Taves y verrait un vrai " cas de conscience, notamment en terme de sécurité ".

Un problème de sécurité ?

Depuis plusieurs années, Emmanuel Gros, entraineur de l'équipe fanion et coordinateur sportif du club n'a jamais eu affaire à une joueuse désireuse de porter un voile sur le terrain. Malgré cela, il a été immédiatement interpellé par cette prise de position de l'Ifab. " À la vue de l'exigence des arbitres, je me demande comment ils pourraient accepter le port d'un voile sur le terrain. Imaginez dans un contact, le voile pourrait étrangler une joueuse. " Christian Tavez se souvient même d'un déplacement au Puy-en-Velay où une des joueuses gardoises avait dû retirer " son cache cou ", alors qu'il faisait un froid glacial. Si Emmanuel Gros ne sait pas quelle décision il prendrait " si une fille se présentait avec un voile ", il est certain que les conditions de sécurité ne seraient plus " respectées ". Si la décision a été approuvée par l'Ifab, elle ne fait pas encore partie " des statuts ", de la fédération française de football assène Christian Taves, pour qui il s'agit simplement d'une mesure politique. " La Coupe du Monde 2022 se déroule au Qatar et peut-être qu'il y a eu des pressions ".

" On a mis tellement de temps à s'émanciper... "

Au sein du club, près de 110 filles sont licenciées des débutants aux catégories séniors. Parmi elles, Laëtitia, défenseur central au sein de l'équipe qui joue au second niveau national du championnat de football féminin. " Quand je vois qu'aujourd'hui, les arbitres nous font enlever nos barrettes et même nos tip-top par dessus nos chaussettes, je ne pense pas qu'un foulard respecte les consignes de sécurité ". De plus, la jeune femme y voit une régression dans la condition de la femme. " On a mis tellement de temps à s'émanciper et même à développer notre sport que cela serait dommageable ". Coach pour des équipes de jeunes, elle a déjà croisé ce cas de figure, notamment à Nîmes. " J'entrainais des U16 et on jouait une équipe entièrement voilée et sans tenue de football. C'était très étrange comme sensation ", se souvient-elle. Au sein du groupe, peu ont souhaité s'exprimer, notamment les joueuses de confession musulmane, mais Laëticia l'assure, " on est quasiment toutes d'accord sur ce sujet. " En France, et donc au sein du Nîmes Métropole Gard, le voile dans le foot n'est pas près de débuter un match.

Jean-Marie Cornuaille

jeanmarie.cornuaille@objectifgard.com

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