Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 30.07.2017 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 448 fois

NÎMES Mis en examen, Franck Proust se défend... et attaque

Franck Proust. Photo archive : CM.

On le pensait abattu, il a été combatif. On le croyait k-o après son long tête-à-tête avec la juge, il a rendu des coups. Et même si la pilule d'une triple mise en examen est amère pour l'élu Nîmois, le combat judiciaire ne fait que commencer. Franck Proust a annoncé qu'il allait déposer plainte contre une ancienne cadre de la Senim, la société d'économie mixte de l'agglomération de Nîmes... Cette dernière aurait raconté à la justice, selon l'élu, qu'il y avait "un montage particulier" dans l'attribution des marchés publics à la Senim. La meilleure défense étant l'attaque, Frank Proust affirme aussi qu'il va batailler contre sa mise en examen... Il a saisi la chambre de l'instruction de Nîmes pour annuler la décision de la juge qui l'a mis en examen, jeudi soir, pour "trafic d'influence, tentative de trafic d'influence et favoritisme".

Franck Proust, député européen et 1er adjoint à la ville de Nîmes a fait une conférence de presse, ce samedi matin, afin "d'affirmer haut et fort" son "innocence totale dans cette affaire. Je sais qu'il existe une présomption d'innocence, mais pour les politiques, il s'agit plutôt d'une présomption de culpabilité, déclare d'emblée l'élu, affecté par la situation. Je ne vais pas dire que je vis bien une mise en examen. Je pense à ma famille, à mes parents, ça fait mal sur le plan humain. Mais je ne fuis jamais mes responsabilités et je ne transige jamais lorsqu'il s'agit de ma probité, de l'éthique que l'on doit avoir lorsque l'on fait de la politique. J'aurais aimé que la juge me dise quelle était ma faute, ce que je n'aurais pas du faire, mais au lieu de ça, j'ai l'impression d'avoir perdu ma journée de jeudi. Je crois que la décision de la juge de me mettre en examen était prise dès 9h et que mes 13 heures d'audition étaient totalement inutiles", poursuit le secrétaire départemental Les Républicains.

Dans ce dossier complexe et technique, la justice soupçonne le président de la Senim, à l'époque Franck Proust, "d'irrégularités" dans l'attribution des marchés publics. La chambre régionale des comptes (CRC), avait dans un rapport de 2006, évoqué des "pratiques hétérodoxes" et "des offres de couverture" concernant l'attribution des marchés publics émanant de la Senim. Une enquête préliminaire dirigée par le parquet de Nîmes, puis une information judiciaire aujourd'hui confiée à deux juges nîmoises ont été décidées. L'enquête pénale dure depuis maintenant 11 ans. Il y a un mois, un promoteur a été mis en examen. Jeudi soir, la juge d'instruction a estimé qu'il y avait "des indices graves et concordants" pour signifier la mise en examen au député européen.

"Il y a eu 3 directeurs successifs de la Senim qui ont déclaré sous serment que monsieur Proust n'intervenait pas directement ou indirectement dans l'attribution des marchés publics. Certaines fautes imputées à mon client n'étaient pas des délits à l'époque... Des textes ont été supprimés, certains modifiés plusieurs fois. Le code des marchés publics a beaucoup évolué en 16 ans", souligne l'avocat de l'élu, Maître Alain Scheuer qui complète: "70% des mises en examen se terminent par un non lieu."

"J'ai été interrogé sur 7 points par la juge. Je me suis étonné devant elle, car je ne voyais pas d'éléments nouveaux depuis ma convocation à la police judiciaire il y a 7 ans. Pourquoi aujourd'hui me mettre en examen, alors que mon avocat avait demandé de me placer sous le statut de témoin assisté afin de répondre dans un mémoire aux interrogations de la juge d'ici un mois. Au lieu de cela, je me retrouve mis en examen, dans une affaire vieille de 16 ans et pour laquelle la justice enquête depuis 11 ans", dénonce Franck Proust. Il a confirmé qu'il ne démissionnerait pas de ses mandats et de ses fonctions politiques.

Boris De la Cruz

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