Il fallait être sacrément optimiste avant le coup d’envoi de ce match entre le 2e de Ligue 2, Sochaux, et le 17e Nîmes, sur une série de neuf matchs sans victoire, pour parier sur une victoire des Crocos. Et pourtant, les Nîmois sont allés chercher une belle victoire dans le Doubs grâce à un magnifique coup-franc de Benrahou après avoir été dominés de la tête et des épaules en première période. 

Il y a parfois des petits miracles dans la vie. Voir le Nîmes Olympique rentrer aux vestiaires à l’issue des 45 premières minutes de ce match face à Sochaux sur le score de 0-0 en est assurément un. Car c’est peu dire que les Lionceaux ont bouffé les Crocos dans cette première période. Après un round d’observation équilibré, comprendre avec deux équipes inoffensives, Mauricio sonne la charge au quart d'heure de jeu, frappe des vingt mètres et trouve la barre de Bråtveit après que le Norvégien a effleuré la gonfle. 

Pour une fois, les hommes de Pascal Plancque n’auront pas encaissé de but sur la première occasion adverse. Ni sur la deuxième, cinq minutes plus tard, lorsque, après une frappe contrée de Benrahou, Weissbeck trouve Kalulu en profondeur, l’attaquant sochalien élimine Guessoum sur un amour de contrôle avant de frapper trop mollement pour tromper le portier nîmois. Nous sommes à la vingtième minute et les Nîmois ne parviennent quasiment jamais à sortir de leur camp face à des Sochaliens qui les prennent à la gorge. 

Bien classés, les hommes d’Omar Daf ne marquent que peu, un but par match en moyenne depuis le début de la saison. À voir leur manque de réalisme en première période, on comprend cette étonnante statistique. Mauricio a beau profiter des courants d’air du couloir gauche nîmois pour alerter Kalulu ou pour s’infiltrer et centrer en retrait, heureusement sorti par Ueda, les Sochaliens ne parviennent pas à ouvrir le score face à des Nîmois crispés qui, en manque criant de confiance, ont garé le bus dans leur surface. 

Plus solidaires que solides derrière, les Crocos perdent des ballons dangereux et Ndour est proche d’ouvrir la marque avec une bonne frappe à l’entrée de la surface, bien sortie par Bråtveit, plutôt bon à l’exception d’un cafouillage sur un corner. On le sait, une équipe qui empile les occasions vendangées s’expose à un coup de poignard en contre. Les Crocos passent près de réaliser le parfait hold-up sur un bon centre devant le but de Ponceau manqué de quelques centimètres par Koné à cinq minutes de la mi-temps.

Ç’aurait été vraiment bien payé pour des Nîmois qui ont passé les 45 premières minutes de ce match à courir après la balle et à proposer quelques bribes de football devant une petite cinquantaine de leurs supporters. À la mi-temps, les Sochaliens mènent aux points, et on se dit qu'heureusement, le football n'est pas la boxe : les Crocos conservent l’espoir.

L’éclair de Banrahou, les sauvetages de Bråtveit

Bien leur en a pris : en seconde période, le rapport de force s’inverse. Les joueurs de Pascal Plancque sortent de leur tanière, jouent plus haut et se procurent la première occasion de la seconde période : Benrahou et Eliasson combinent dans la surface, le Suédois centre et Ponceau est proche de reprendre la balle aux 6 mètres. Cinq minutes plus tard, Sainte-Luce alerte Prévot, avant que, à la 56e, Cubas gratte un ballon haut, Fomba perce au milieu. Le capitaine nîmois ne prend pas sa chance et décale Eliasson qui enlève trop sa frappe du gauche. À l’image de cette séquence, le milieu de terrain rouge et blanc est mieux, et ça se ressent. 

Sochaux subit, et ne se montre dangereux qu’à la 63e avec une frappe de Weissbeck dans le petit filet de Bråtveit, puis cinq minutes plus tard sur une mauvaise passe de Paquiez. Pascal Plancque décide de sortir un Koné pas dans son match à la 70e pour Ómarsson. L’Islandais va faire office de détonateur : d’abord en décalant Benrahou sur la gauche après une bonne récupération de Cubas, puis en reprenant à côté un bon centre du milieu nîmois (74e) et trois minutes plus tard en grattant un bon coup-franc aux 20 mètres à gauche à l’entrée de la surface. 

On joue la 77e, et Benrahou envoie un magnifique coup-franc dans la lucarne de Prévot, après que le ballon a touché le poteau (0-1). Les Crocos ouvrent le score, et vu leur seconde période, ce n'est pas volé. Les Sochaliens tentent de répliquer tout de suite et en sont très proches, lorsque Bråtveit dévie sur son poteau une belle frappe de l'entrant Tebily. Omar Daf effectue des changements et empile les attaquants, mais c’est Sainte-Luce qui est proche d’inscrire le deuxième but de près sur un bon centre d’Eliasson (83e). 

Le sort du match se jouera dans le temps additionnel : Bråtveit se mettra de nouveau en évidence sur une belle tête sochalienne suite à un coup-franc (90e+5), avant qu’Ómarsson ne vendange un face à face sur le contre. Les Sochaliens seront proches dans la foulée d’égaliser, mais Bråtveit, auteur d’un excellent retour sur les terrains ce soir, se montre intraitable. 

Après un dernier corner, M. Dechepy siffle la fin du match et libère les Nîmois, qui mettent un terme à neuf matchs sans victoire. Une victoire arrachée par des Crocos vaillants et solides, à l'image d’un Ueda encore bon ce soir. Avec ces trois points, les Nîmois prennent une belle bouffée d’oxygène et remontent provisoirement à la 12e place. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

15e journée de Ligue 2. Stade Auguste-Bonal. Spectateurs : 9 780. FC Sochaux-Montbéliard - Nîmes Olympique. 0-1. (mi-temps : 0-0). Arbitre : M. Dechepy. But pour Nîmes : Benrahou (77e). Avertissement à Nîmes : Sainte-Luce (59e).

Sochaux : Prévot - Henry, Aaneba (Kaabouni, 90e+1), Diedhiou, Ndour - Thioune (Virginius, 80e), Ndiaye (Lopy, 67e), Mauricio, Do Couto (Tebily, 67e), Weissbeck (cap.) (Kitala, 84e) - Kalulu. Remplaçants non utilisés : Jeannin (g.), Senaya. Entraîneur : Omar Daf. 

Nîmes : Bråtveit - Paquiez, Ueda, Guessoum, Sainte-Luce - Fomba (cap.), Cubas, Ponceau (Delpech, 82e), Benrahou (Burner, 89e), Eliasson - Koné (Ómarsson, 70e). Remplaçants non utilisés : Dias (g.), Philibert, Valerio, Doucouré. Entraîneur : Pascal Plancque.