ON A TESTÉ POUR VOUS... La Bambouseraie en Cévennes : écrin de verdure, havre de fraîcheur
Chaque samedi matin, Objectif Gard vous embarque aux quatre coins du Gard pour vous faire (re)découvrir des activités emblématiques ou au contraire méconnues. Cap sur l'incontournable Bambouseraie en Cévennes située au nord d'Anduze, à Générargues. Fort d'une réputation qu'il a su faire fructifier au fil des années, l'immense jardin exotique continue d'attirer des dizaines de milliers de visiteurs chaque année. L'été, touristes et locaux apprécient cet écrin de verdure, véritable havre de fraîcheur.
C'est au milieu de la matinée d'une nouvelle journée caniculaire du début du mois d'août que nous partons en direction de la Bambouseraie en Cévennes, établie à Générargues depuis 1856 sous l'impulsion d'Eugène Mazel, un passionné d'horticulture. Le parking, étendu sur plusieurs hectomètres, est tout bonnement bondé à notre arrivée. Après quelques manœuvres infructueuses, nous trouvons enfin une place à l'ombre. Ce n'est pas encore 10h du matin, mais il fait déjà très chaud.
En redescendant à pied jusqu'à l'entrée du parc, nous constatons que le site n'est pas qu'un repère de locaux. Les plaques d'immatriculation des véhicules stationnés indiquent que les visiteurs viennent de tous les départements et même de l'étranger. La file d'attente, bien garnie, parait presque décourageante (notre photo). Mais elle ne l'est pas. En à peine cinq minutes, nous obtenons notre billet d'entrée pour lequel nous avons déboursé 13,90 euros.
Commence alors la déambulation au cœur de cet immense jardin exotique fléché, que la famille Nègre, propriétaire des lieux depuis le début du XXe siècle, s'attache à embellir chaque année. Quand certains optent pour une visite guidée, nous choisissons de nous laisser porter par nos sens, au gré de nos envies. Et, on a beau être originaire de la région, y être déjà venu à plusieurs reprises quand on était "petit", nos premiers pas dans le parc donnent l'impression d'une totale découverte.
Très vite, l'ombre offerte par la forêt épaisse de bambous hauts de plusieurs dizaines de mètres est appréciable. Au passage, nous admirons l’élégance des immenses séquoias, dont les troncs imposants se dressent le long de l’allée centrale. On comprend mieux pourquoi le parc de douze hectares, unique en Europe, attire des dizaines de milliers de visiteurs chaque été. Laissant de côté la balade aérienne, inaugurée il y a deux ans, nous nous dirigeons vers le village des peuples, passant notamment devant la maison Lao (notre photo).
Avant ça, une ribambelle de panneaux explicatifs nous a appris un tas de choses sur la Bambouseraie cévenole. On découvre, entre autres, que le parc s'est engagé depuis 2013 à supprimer l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques pourtant bien pratiques pour lutter contre les ravageurs de la végétation. On apprend par ailleurs que de nombreux oiseaux ont trouvé refuge dans cet espace de nature préservé, bucolique : le merle noir, la tourterelle turque, la mésange charbonnière, le faucon crécerelle, ou encore le faisande colchide.
Coccinelles, punaises, pince-oreilles et hélas quelques araignées s'activent en silence. Ces insectes jouent un rôle essentiel pour l'équilibre naturel du parc. Notre déambulation se poursuit, et voilà que notre regard se tourne vers un enclos devant lequel s'attarde un couple de Chinois qui, dans un français parfait, se demandent ce que "les sangliers font ici". Il s'agit en réalité de cochons nains d'Asie. Quand la mère préfère roupiller à l'ombre, ses petits choisissent le soleil (notre photo).
Nous marchons encore, nous égarant parfois pour mieux revenir sur nos pas, et voilà que se dévoile l'œuvre conçue par Simon Augade, un "tutorat échafaudé" de bambous aux apparences de cage (notre photo). Une immersion au cœur de la prairie de bambous nous attend. Un couple, installé sur un banc - fait de bambous évidemment - flâne. "Je pourrais rester là pendant des heures", glisse l'homme à sa femme.
"Nous aussi", serions-nous tenter de murmurer. Mais un peu plus loin, le somptueux vallon du dragon semble attirer les foules. Le pavillon du Phoenix et le jardin zen invitent eux aussi à la relaxation. Bordé par le bruit de la rivière, on se sent bien au milieu des couleurs chatoyantes des érables et des petits conifères taillés impeccablement.
Sur le retour, un espace "zen" niché dans une forêt de bambous nous invite à opérer un crochet imprévu. Les chaises qui y sont installées sont vides lorsqu'on s'avachit sur l'une d'elles, mais trouvent rapidement preneurs. Une famille se les approprie. Tandis que les parents discutent et laissent entendre un accent du Nord, leurs trois bambins se chamaillent.
Le silence est trop souvent rompu par leurs cris qui nous font déguerpir. D'autant que nous n'avons pas encore tout vu de la Bambouseraie de Générargues. À commencer par les serres en verre qui abritent les végétaux les plus sensibles et au sein desquelles nous ne nous attardons pas en raison de la chaleur.
Au cours du trajet, la plupart des enfants croisés mentionnent le fameux "labyrinthe" et leur volonté de s'y essayer. "On va y aller bientôt." La promesse revient souvent dans la bouche des parents. Peut-être parce qu'ils savent la sortie proche, certains semblent faire exprès de s'y perdre pour prolonger le moment au cœur de cet écrin de verdure. Alors que midi n'est plus très loin, un bruit familier a tout de même le don de nous surprendre.
"Tchou tchou !", entend-t-on. Le train à vapeur des Cévennes, qui circule entre Anduze et Saint-Jean-du-Gard, vient de passer au-dessus de notre tête et fait une escale à la Bambouseraie. De nombreux passagers font le (bon) choix d'en descendre pour s'offrir une visite du site qui s'effectue idéalement en deux bonnes heures.
Corentin Migoule
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