Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 18.05.2019 - veronique-palomar - 3 min  - vu 250 fois

PETITE CAMARGUE "C'est quoi pour vous l'Europe ?" Deux maires répondent

À la veille des élections du Parlement européen le 26 mai prochain, visions d'élus.
Photo d'illustration © Mojca JJ

Le 26 mai prochain, les Français voteront pour élire leurs représentants au Parlement européen. Nous avons interrogé deux maires de Petite Camargue sur leur vision de l'Europe.

"Je crois en l'Europe des hommes et en l'Europe du cœur "

Pierre Mauméjean (photo Véronique Camplan)

Pierre Mauméjean, maire d'Aigues-Mortes :

"Quand l'on parle d'Europe, cela me renvoie à mes années estudiantines. À l'époque, on rédigeait forces mémoires sur l'Europe, c'était l'effervescence. Aujourd'hui, la question que je me pose est d'en appréhender les limites. Va-t-elle s'étendre avec l'entrée de la Turquie ? Rétrécir avec la sortie de l'Angleterre ? Quand je suis optimiste, je me dis que l'Europe va arriver à se construire vraiment malgré les problèmes de Brexit, de gestion des flux migratoires, de climat, enfin de tout ce qui la secoue et la fragilise aujourd'hui.

Quand je suis pessimiste, je me dis qu'elle va imploser. Je pense qu'elle a grandi trop vite, passée en un temps record de 6 à 27 membres. En ce moment, au lieu d'une Europe unie, on assiste à la constitution d'un bloc Est et d'un bloc Ouest. Elle souffre d'une organisation technocratique et d'institutions compliquées, trop loin du peuple et même des politiques. Difficile d'en comprendre l'organisation, d'où le désintérêt des gens quant au vote qui s'annonce. On aurait pu profiter des élections pour mieux expliquer son fonctionnement, mais les problèmes qui secouent le pays ont confisqué cette opportunité. Et puis il y a la question des flux migratoires ? Ils sont inéluctables et il est impossible d'en débattre sereinement pour trouver de vraies solutions. Je pense que l'on peut être à la fois humain et ferme. Mais il faudra surtout être calme pour pouvoir vraiment en parler. La solution était sans doute, une idée qui avait cours en 68, celle de développer les pays du Tiers monde. Qu'est-elle devenue ? Je suis profondément européen et je crois à l'Europe des hommes et à celle du cœur, des notions dont la technocratie des institutions européennes nous éloigne trop."

"Nous attendons de L'Europe qu’elle se donne les moyens de grands desseins collectifs"

Robert Crauste (photo Objectif Gard)

Robert Crauste, maire du Grau-du-Roi :

"Alors que nous venons de commémorer le 8 mai 1945, l’Europe c’est avant tout la paix et c’est donc une Europe de la fraternité et des lumières, une Europe des échanges humains qui prévaut. Nous qui sommes au Grau-du-Roi jumelé avec la ville allemande de Dossenheim, nous qui multiplions les relations avec les pêcheurs italiens, nous nous efforçons de faire vivre ces relations internationales qui parlent à notre histoire.

Notre vocation d’accueil touristique de grande ville balnéaire au cœur de l’arc méditerranéen nous tourne vers l’Europe qui constitue pour nous un bassin de visiteurs et donc de développement économique. Nos productions viticoles et salinières trouvent aussi leurs débouchés dans l’espace européen. Nous sommes aussi une grande destination européenne du nautisme avec Port Camargue, le plus grand port de plaisance d’Europe.

À travers ces éléments, l’Europe de la paix, l’Europe de la fraternité et du développement économique nous apparaît. Nous attendons aussi de l’Europe le respect de nos spécificités notamment pour la pêche professionnelle et pour nos traditions Camarguaises. Plus largement nous attendons de l’Europe qu’elle se donne les moyens de grands desseins collectifs pour orienter des équilibres sociaux, économiques et environnementaux. Dans le cadre de la mondialisation, qu’elle soit véritablement l’outil du maintien de l’universalité."

Propos recueillis par Véronique Palomar Camplan

Véronique Palomar

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