Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 10.09.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 620 fois

TOROS Feria d'Arles: El Juli triomphe de la corrida goyesque

Le paseo de la corrida goyesque (Photo Anthony Maurin).

La corrida goyesque lançait la très courte feria du Riz. Première des deux corridas au programme, le décorum était assuré par le Sétois Hervé Di Rosa. Des toros des ganaderias soeurs de Domingo Hernandez et Garcigrande pour El Juli (oreille et deux oreilles), Juan Bautista (oreille et salut au tiers) et Cayetano (silence et silence).

Une fois n'est pas coutume, la corrida goyesque s'est vue mise en danger. Tout d'abord par le temps. Il a plu jusqu'à quelques secondes du paseo. Ensuite, à l'arrastre du premier toro par la présence et la descente en piste de deux hurluberlus. Deux militants extrémistes (animalistes) anti-corrida ont été très rapidement coincés par la sécurité et la Police qui ont su réagir vite et avec tact malgré le danger. Heureusement pour eux, les militants de la cause animale ont compris, après leur mésaventure carcassonnaise, que le toro n'est pas leur ami. Ils sont entrés en piste une fois le toro tué... Classe!  Le public des arènes, très joueur et sûr de son état, s'est quant à lui mis à entonner la Coupo Santo et La Marseillaise.

La Présidence (Photo Anthony Maurin).

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos toros. La corrida goyesque n'est pas une course de toros comme les autres. Elle bénéficie d'un décor changeant d'une année sur l'autre et d'une période historique des plus remarquables. L'artiste sétois Hervé Di Rosa avait la charge d'habiller les arènes et leur sable. Le reste des participants, des maestros aux subalternes en passant par les areneros ou encore par la présidence, tous étaient habillés comme au temps de Goya. Un retour en arrière pour une bouffée d'air frais.

Hervé Di Rosa (Photo Anthony Maurin).

Double et logique hommage en mémoire d'Ivan Fandiño, matador de toros mort cet été à Aire-sur-l'Adour suite à un coup de corne, et de Damaso Gonzalez, autre maestro, retiré des ruedos, également décédé.

El Juli (Photo Anthony Maurin).

Début en fanfare pour El Juli qui entame son combat par ce qu'il sait faire de mieux, la technique. Sa science du toro lui permet de rectifier quelques détails peu plaisants et de s'ouvrir la porte d'un hypothétique triomphe. Avec pouvoir il prend le dessus et ne laisse aucune chance à son opposant un peu fade et manquant de transmission.

El Juli (Photo Anthony Maurin).

El Juli ira chercher sa grande porte même si les discussions autour des zincs ont dû se poursuivre longtemps dans la nuit pour évoquer cette situation. Après avoir fait tomber le premier mouchoir blanc, la Présidence écoute une très légère bronca en faveur d'un second pavillon. Elle s'exécute et offre au Madrilène les deux appendices du cornu. Pourtant, le bougre était des plus coriaces et vendait chèrement son cuir. D'ailleurs, ce n'était pas le toro prévu à l'origine! En effet, le public est arrivé à faire banderiller le Juli qui a partagé les bâtonnets avec Juan Bautista, comme à leur grande époque de novilleros fougueux. Lors de l'exercice, l'Arlésien a un peu trop coupé la course du toro qui s'est cassé la patte. Exemplaire élégamment remplacé.

El Juli (Photo Anthony Maurin).

Juan Bautista (Photo Anthony Maurin).

Juan Bautista est chez lui et entend bien marquer son territoire après l'oreille coupée par El Juli à son premier. Il connaît et torée avec lui depuis près de deux décennies, c'est dire si une saine compétition existe entre eux ! En attendant, son toro de chez Domingo Hernandez montrera quelques mauvais gestes et ne saura aider le piéton dans sa quête de trophée. Juan Bautista coupera tout de même une oreille de labeur, une oreille de poids malgré une petite défaillance à l'épée.

Juan Bautista (Photo Anthony Maurin).

Juan Bautista ne fera pas mieux sur son second. Sans trouver la faille de ce toro de Garcigrande sans émotion, l'Arlésien, directeur de c(s)es arènes, saluera sans engouement mais n'aura pas flambé lors de la mise à mort de son opposant. On avait l'habitude de le voir plus à son aise dans ce domaine.

Cayetano (Photo Anthony Maurin).

Premier toro pour Cayetano et première belle impression. Un peu de douceur, une attitude suave et deux naturelles particulièrement lentes et profondes. Hélas pour le public, on ne verra rien de plus. Le toro se cachera derrière ses sabots et perdra son intensité initiale.

Cayetano (Photo Anthony Maurin).

Comme sur son premier, Cayetano est exceptionnel lors de l'entame de sa dernière faena mais ne verra pas très bien le toro aller a menos. Il ne montrera finalement que deux détails dans un flots de passes inadaptées à la charge de son adversaire. Sans créativité, l'Espagnol ne pourra aller chercher une vuelta ou une oreillette et repartira d'Arles bredouille.

El Juli et Juan Bautista (Photo Anthony Maurin).

Premier toro de Domingo Hernandez (Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Juan Bautista (Photo Anthony Maurin).

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Anthony Maurin

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