UN JOUR, UN CANTON Pont-Saint-Esprit : Serre et Bergeri contestés à Gauche, le RN en embuscade
Excentré géographiquement, le canton de Pont-Saint-Esprit a longtemps été au centre de toutes les attentions, puisque c’était celui de l’ex-président du Département pendant quinze ans Gilbert Baumet. Son tombeur le maire de Saint-Paulet-de-Caisson Christophe Serre (PS), élu depuis 2011, et depuis 2015 avec la maire de Saint-Marcel-de-Careiret Carole Bergeri, est désormais dans le viseur d’une partie de la Gauche, mais pas seulement.
Le canton de Pont-Saint-Esprit, c’est pas moins de 24 communes du nord-est du Gard aux confins de l’Ardèche, de la Drôme et du Vaucluse. Canton très rural, avec dix communes de moins de 500 habitants, il a pour chef-lieu Pont-Saint-Esprit, ses 10 000 habitants et ses problématiques urbaines, avec notamment un quartier prioritaire Politique de la Ville. Un canton contrasté donc, où le Rassemblement national nourrit de grandes ambitions face à un binôme sortant contesté sur sa Gauche.
Carole Bergeri et Christophe Serre : tout le monde veut prendre leur place
Les sortants avancent avec un bilan, et une expérience. « On est des gens sérieux, avec des propositions concrètes et réalistes pour le Conseil départemental et notre canton », martèle Christophe Serre. Une candidature qui s’avance également comme celle de la Gauche et des écologistes, comprendre l’officielle, face à la candidature de Catherine Chantry et Fred Mahler, qui se revendique elle aussi de Gauche. Du reste, les deux listes se sont envoyées pas mal d’amabilités depuis le début de la campagne, laissant une paix royale à la liste de Droite et à celle d’extrême-Droite. Car si Christophe Serre et Carole Bergeri sont des candidats solides, ils se seraient bien passés de cette deuxième candidature de Gauche, émergée hors accord départemental, face notamment à un RN très fort sur le canton. Les sortants prônent la continuité et veulent finir ce qu’ils ont commencé. Sur le canton, il s’agit notamment de mener à bien le projet de nouveau collège.
Catherine Chantry et Fred Mahler, les dissidents
Comme à Bagnols, un membre du Parti radical de gauche a décidé de faire fi de l’accord départemental : ici c’est le maire de Goudargues Fred Mahler qui s’y colle, avec l’opposante spiripontaine Catherine Chantry. Une candidature de Gauche hors parti donc, que le binôme a baptisé « le Printemps démocratique » en prônant le renouvellement face à un Christophe Serre qualifié de « cumulard ». Le binôme mise sur la proximité et avance des propositions comme un système de budget participatif au Département, une consultation citoyenne sur les grands projets ou encore l’appui aux maisons de santé du canton. Catherine Chantry et Fred Mahler espèrent avec leur programme convaincre « ceux qui ne sont pas entendus par les partis politiques. »
Didier Bonneaud et Christiane Brémond, deux anciens maires pour la Droite et le Centre
L’union de la Droite et du Centre n’a pas réussi à se trouver des candidats sur tous les cantons, notamment sur le canton voisin de Bagnols. Sur celui de Pont-Saint-Esprit, où elle ne croule pas sous les élus, elle a investi deux anciens maires, Didier Bonneaud (Saint-Étienne-des-Sorts, désormais opposant à Pont-Saint-Esprit) et Christiane Brémond (Saint-Julien-de-Peyrolas). Le premier a un profil quelque peu particulier, puisque c’est un ancien socialiste, et qu’il siège au conseil municipal de Pont-Saint-Esprit dans le même groupe d’opposition que Catherine Chantry. Il se présente comme un « libéral social ». Christiane Brémond est en revanche encartée chez Les Républicains. Le binôme veut en finir avec « l’assistanat », favoriser le maintien à domicile des personnes âgées ou encore travailler sun un grand projet d’irrigation des cultures avec l’eau du Rhône.
Anne-Marie Collard et Michel Pous : le RN veut transformer l’essai
Le canton de Pont-Saint-Esprit est coché par les dirigeants locaux du Rassemblement national comme « gagnable ». Il faut dire qu’en 2015, les candidats du FN y avaient réalisé un beau score avec près de 39 % des voix au premier tour. Christophe Serre et Carole Bergeri l’emporteront finalement au second tour, mais avec « seulement » 500 voix d’avance. Autant dire que le RN mise gros, et a sorti un nom connu, Collard, en la personne d’Anne-Marie Collard, la femme de l’avocat et député européen, accompagnée du brocanteur spiripontain Michel Pous. La première, qui habite sur le canton de Vauvert, fait dire à ses adversaires politiques qu’elle est « parachutée ». Reste qu’elle a un nom, et que le soutien visible de Gilbert Collard est à mettre dans la balance. Le binôme RN parle notamment de développer l’économie touristique. Avec la ferme intention de ne plus passer sur ce canton en touriste.
Thierry ALLARD
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