Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 27.04.2024 - Yannick Pons - 2 min  - vu 1111 fois

SAINT-GENIÈS-DE-MALGOIRÈS Les vignerons ne décolèrent pas

cave Saint-Geniès-de-Malgoirès  vignerons en colère (yp)

Les vignerons et les élus

- Photo Yannick Pons

Devant la cave de Saint-Geniès-de-Malgoirès choisie pour sa centralité géographique du Gard, députés et sénateurs gardois ont rencontré le comité de viticulteurs apolitique et asyndical afin de parler de la crise structurelle d’un vin qui ne se vend pas.

Alors que le secteur viticole languedocien traverse une grave crise structurelle, le vin en cave récolté ces deux dernières années ne se vend pas. De nombreuses exploitations sont en péril ainsi que l’ensemble du secteur qui en vit.

Collectif apolitique

Ce vendredi 27 avril, une centaine de vignerons de tous horizons gardois, du Sommièrois aux côtes du Rhône avaient donné rendez-vous aux élus devant la Gardonnenque, la cave de Saint-Geniès-de-Malgoirès, endroit central géographiquement dans le Gard. Les cuves gardoises sont encore pleines à moitié à quatre mois des vandanges. « Les banques ne veulent pas prêter, comment investir et payer le personnel en n’ayant aucun revenu ? », a questionné l’un d’eux.

Selon les vignerons, de 7 à 8 millions d’hectolitres de vin espagnol entrent en France chaque année à des prix défiant toute concurrence. Ainsi, un comité de viticulteurs auto-déclaré apolitique et asyndical s’est mobilisé en rencontrant le préfet du Gard il y a quelques semaines.

Rencontre avec les élus

Ce vendredi, ils invitaient les élus de tous bords politiques afin de faire entendre leur voix. « On n’a pas les mêmes normes et ça va très mal. Ici dans le Gard, les huissiers débarquent dans les caves. On nous laisse crever », lance un vigneron.

Deux sénateurs Denis Bouad (PS) et Laurent Burgoa (LR), quatre députés (Michel Sala (LFI), Yoann Gillet (RN), Nicolas Meizonnet (RN) et Pascale Bordes (RN)), une quinzaine de maires étaient présents afin de montrer leur soutien. Bien entendu, chacun a pris la parole et la discussion a pris une pente particulièrement escarpée.

Échanges musclés

« En Europe, il faut du juste échange et pas du libre échange, tous les pays doivent être régis sous les mêmes normes », a lancé Nicolas Meizonnet. Pascale Bordes a tenté de regrouper les énergies en proposant aux élus de remonter à Paris collectivement les revendications et la souffrance des vignerons gardois. « On n’est pas des mendiants, on veut juste vivre de notre métier. S'il faut y retourner, on retournera sur les ronds-points », a crié un vigneron.

Yoann Gillet, récemment élu député, a pointé l’inaction des élus depuis des années. Denis Bouad a insisté sur le fait de lancer une réflexion sur l’avenir des jeunes agriculteurs et Laurent Burgoa a tenté de calmer les angoisses, mais a reçu une réponse cinglante. « On est des vignerons, mais aussi des chasseurs, on partira avec les armes ! », a menacé un vigneron en colère.

Même si certains s’en sortent aujourd'hui, la plupart souffrent dans leur chair et se considèrent abandonnés alors qu’à quelques kilomètres, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau signait une convention de souveraineté alimentaire à Bellegarde sur le sujet des fruits et légumes.

Les revendications des vignerons :

  • un prix rémunérateur du vin
  • exonération totale de la taxe foncière du non bâti
  • exonération MSA
  • prêt à taux 0
  • distillation à 100 €/hl
  • arrachage définitif à un prix décent (pas seulement 4500 €)
  • arrêt des importations des vins qui ne respectent pas la législation française,
  • assouplissement des normes et certifications
Yannick Pons

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