Sur le parvis de la Baume Auriol - sommet héraultais du cirque de Navacelles - une équipe de CM Sud est en train de lier deux parties d'une même passerelle d'environ 13 mètres, que l'entreprise de Saint-Pargoire a conçue. Elle doit venir remplacer un petit tronçon du GR7 qui s'est effondré il y a quelques mois et empêche désormais la circulation sur cette portion du chemin qui mène à Saint-Guilhem-le-Désert. "L'effondrement a eu lieu du côté du Mas del Pont, explique Thierry Casellato, cadre d'exploitation chez EDF Tarn-Agout. C'est un chemin de randonnée, mais pour nous, c'est surtout le chemin d'accès au canal."
"L'effondrement a justement eu lieu au ras du canal", poursuit le chef des opérations du jour. Le canal, qui suit un peu en altitude les méandres de la Vis, est essentiel pour l'apport en eau à la centrale hydroélectrique de Madières. L'effondrement présente donc un danger, à court terme, pour la production électrique. Et il a eu lieu sur un terrain appartenant à EDF. La passerelle doit permettre le passage des techniciens comme des randonneurs et se veut provisoire, en attendant que les murets soient remontés et le sentier refait. Mais ces travaux n'ont pas encore de date prévue.
En plus de la remise en état du sentier, le Grand site du cirque de Navacelles a vu une autre opportunité à l'opération. Car depuis le suicide d'une personne qui s'était jeté dans le cirque en voiture, dans les années 90, la carcasse du véhicule était restée dans les gorges. Et, sous l'effet des intempéries, elle descendait petit-à-petit, au point de s'approcher dangereusement de ce même GR7, en amont de la portion effondrée.
EDF a donc intégré, ce mercredi matin, trois rotations supplémentaires d'hélicoptère pour rapporter les vestiges de cet épisode tragique. Pour le syndicat mixte qui gère le Grand site, le travail a débuté la semaine dernière. Et a pu être effectué grâce à la douzaine de volontaires du club de spéléologie de la vallée de la Vis, qui sont venus, avec le matériel adéquat, découper préalablement la carcasse. "On a sorti le moteur en premier, explique le président du club, Jean-Yves Boschi. Puis, on a fait descendre la voiture pour la mettre en position moins verticale. On a sorti le train avant et rangé les éléments dans deux big bag, avec un pneu de camion trouvé pas loin de là." Soit trois rotations d'hélicoptères, carcasse comprise. Pour le (peu fortuné) Grand site du cirque de Navacelles, l'opération est donc presque blanche.
Si la protection des rapaces des gorges - en période de nidification - exigeait de retarder la double opération, elle s'est finalement effectuée sans incident ce mercredi 17 septembre. Et en appellera peut-être d'autres à l'avenir, au gré des opportunités, car la carcasse retirée n'est malheureusement pas la seule qui s'érodait dans le cirque...