Publié il y a 2 h - Mise à jour le 06.09.2025 - Propos recueillis par Corentin Corger - 4 min  - vu 783 fois

FAIT DU JOUR Mehdi Beneddine : "Descendre avec Nîmes, la plus grosse désillusion de ma carrière"

Mehdi Beneddine est encore touché par la relégation 

- Photo Anthony Maurin

Natif de Bellegarde, Mehdi Beneddine retrouve le Nîmes Olympique ce samedi soir à 18 heures sous les couleurs désormais du SC Toulon (4e journée de N2). Après un été chaotique, marqué par la résiliation de son contrat en Algérie, le latéral gauche remonte la pente. Interview. 

Objectif Gard : Vous aviez signé en D1 algérienne début juillet, pourquoi l'aventure s'est terminée après seulement un mois ?

Mehdi Beneddine : En fin de saison dernière, j'ai eu cinq ou six sollicitations pour rester en National dont Versailles et Dijon. Mais logiquement, j'ai privilégié JS Kabylie, un gros club algérien. Début juillet, j'ai passé la visite médicale et j'ai signé un contrat de deux saisons. J'ai fait la préparation, j'étais en stage en Turquie avec le groupe. Mais début août, le club fait signer un autre arrière gauche. Les dirigeants me convoquent et me disent que finalement ça ne pourra pas le faire, car soi-disant, ils ne peuvent pas résilier un autre mec. Clairement, on me l'a fait à l'envers et on ne m'a pas homologué mon contrat.

Comment vous êtes-vous retrouvé à Toulon en N2 ? 

Au final, c'est un concours de circonstances. Quelques clubs ont rapidement eu écho de ma situation dont Toulon. Je ne voulais pas patienter ou partir à l'étranger. J'ai échangé avec le coach Mohamed Sadani, je le connaissais déjà. On a eu un bon feeling, pareil avec le président donc je me suis dit pourquoi pas et j'ai signé là-bas. Et puis, je me retrouve dans le Sud, pas loin de chez moi. 

"Les trois derniers mois... les plus compliqués de ma carrière"

Comment avez-vous vécu cette mésaventure ? 

Les trois derniers mois que j'ai vécu, font partie des plus compliqués de ma carrière. C'était aussi dur que la période où j'avais arrêté six mois avant de signer au Puy. Les soucis ont commencé avec Nîmes. Je me blesse à deux journées de la fin, je n'arrivais pas à savoir ce que j'avais. C'était censé durer deux semaines, pendant deux mois, je ne pouvais pas courir. Je n'ai rien fait du tout. J'ai été en soins chez le kiné Alain Ratat quasiment tout l'été, je ne suis même pas parti en vacances.

beneddine toulon
Mehdi Beneddine et son coach Mohamed Sadani • Photo SC Toulon

Au même moment, Nîmes a été relégué en N2...

La descente a été compliquée à vivre, Nîmes c'est ma ville. Même s'il n'y avait pas de monde au stade, ça reste Nîmes Olympique. J'ai été affecté, j'ai pris un sacré coup derrière la tête. Déjà faire descendre le club en quatrième division, ce qui n'était jamais arrivé en 87 ans, ça fait mal. Puis la DNCG, le président qui lâche le club, le risque de tomber en R1, tu te dis que tu as contribué à tout ça, c'est difficile à vivre. La blessure, la descente, l'Algérie au final, je n'ai pas de contrat, plus personnellement, je perds ma tante, l'accumulation, c'était trop.

"Au bout d'un moment, ça a lâché"

Avec le recul, pourquoi ce groupe a failli ?

On s'est peut-être emballé sur le véritable potentiel de ce groupe, après, il y avait de quoi, ce n'était pas anodin. On avait proposé des choses intéressantes en préparation. Je ne vous cache pas que même pour moi ça reste une énigme. Il a certainement manqué un peu de tout : de caractère, d'allant et de talent. Et puis, au bout d'un moment, ça a lâché. Personne n'a pu éviter le naufrage. Ça reste la plus grosse désillusion de ma carrière. Même là, quand j'en reparle, j'ai toujours du mal à réaliser.

Picouleau, Abdeldjelil et Beneddine n'ont pas pu éviter la descente du NO • Photo Anthony Maurin

Quel est votre regard sur le renouveau du NO ?

Cela fait plaisir, c'est un club qui ne mourra jamais. Il suffit de peu pour embraser toute la ville. Avant de signer, Oualid Orinel, que je connais très bien, m'a appelé. Je lui ai dit, directement, c'est un club de fou. Les gens parlent en dehors, en disant il y a tel ou tel truc, il n'y a pas d'eau chaude. Toutes les infos relayées au niveau national pour faire du buzz. Je lui ai dit, quand La Bastide est entretenue, c'est une galette, pareil pour la pelouse des Antonins. C'est un vrai club professionnel.

Vu ses bonnes performances lors des trois premières journées, Oualid a bien fait de vous écouter, n'est-ce pas ?

C'est un mec qui ne joue pas à son niveau, c'est un top joueur !

"C'est le destin, c'est comme ça"

Comment voyez-vous Nîmes évoluer dans cette poule relevée ?

Déjà, je suis content, pour Micka, qu'il soit le coach. Dans ce championnat, tout le monde aura son mot à dire, même s'il y a des favoris pour la montée. Il suffit d'être dans la course jusqu'en mars, avril et tu peux espérer quelque chose. À Toulon, on vise le haut du tableau. Après trois journées, personne ne se détache. Je ne vois pas une équipe rouler sur le championnat.

À titre personnel, avez-vous retrouvé le plaisir ?

Oui ! J'ai joué les trois premiers matchs, je suis titulaire et je me sens bien physiquement alors que je n'ai pas fait de préparation. On m'a lancé directement dans le bain. Je me suis stabilisé, j'ai trouvé mon appartement, c'est le principal. Je ne suis pas loin de ma famille, parfois, c'est le destin, c'est comme ça.

Dans ce contexte, ça sera forcément particulier de jouer contre Nîmes ?

Je ne m'y attendais vraiment pas. Avant de signer dans un club, je me disais, il ne faut pas que je me retrouve dans un championnat avec Nîmes, car je me sens un peu coupable de la descente. Tu vis presque la fin du club. Après ça reste du foot. Je suis content de les revoir à ce niveau, que les gens reviennent au stade et que le club appartienne aux bonnes personnes, quelque part ça atténue ma déception. Pour la première célébration des 80 ans du club, ça sera un bon match. Ici, c'est comme à Nîmes, dès que tu gagnes, trois, quatre matchs, ça s'embrase vite et le stade peut être vite plein.

Match diffusé en direct vidéo sur la page Youtube d'Objectif Gard

Propos recueillis par Corentin Corger

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