Première et unique novillada du cycle arlésien. Panaché de six ganaderias françaises et trois novilleros français au cartel. Andy Younes (oreille et silence) Tibo Garcia (silence et salut) et Adrien Salenc (oreille et deux oreilles).

Le jeune Andy Younes torée chez lui. Probablement au-dessus de la mêlée du jour, l'apprenti torero n'aura pas fait de miracle. Pourtant, il parvient à tirer le meilleur novillo du lot, le premier, celui marqué du fer de Ferrnay. Une pépite qui arrive rapidement à mettre en joie une grande partie de l'arène bien garnie pour l'occasion. Il faut dire que six élevages et trois toreros français, ça fait du bien! Malheureusement, Andy restera droitier mais sans éclat, la faute au vent? Peut-être... Une oreille locale non volée.

Sur son second, les choses se compliquent un tantinet. C'est surtout aux aciers que l'Arlésien perdra tout bénéfice. Après une faena longuette et sans grand relief, le novillero écoutera le silence à l'issue de sa prestation.

Le Nîmois Tibo Garcia, qui a grand (taurinement) chez les Jalabert, arrive en terre arlésienne en voisin et ami. Tête nue au paseo, tout comme Adrien Salenc, il ne se démonte pas et fait voir de belles choses malgré le manque de mobilité de son exemplaire de Santa Ana, préféré à un autre de Dos Hermanas. Le descabello aura raison de l'homme en or... Silence mais présentation des plus honorables.

Second duel et second essai plus concluant. Après une faena faite de haut et de bas face à son Cuillé compliqué à cerner, le Nîmois tentera plusieurs recours techniques, souvent avec succès, mais ne pourra que saluer au centre de la piste une fois les débats achevés.

Adrien Salenc, lui aussi a de l'avenir. On en entend parler depuis des mois mais on le voit peu dans nos contrées même s'il est Nîmois et que sa famille est en grande partie Arlésienne. Le petit étrennait un nouveau costume de lumières et arborait un magnifique capote de paseo venant de chez Fermin et magnifiquement orné par une oeuvre de Tom Garcia. Une oreille pour un premier combat plus que méritant. Devant son Los Galos qui décrochera le prix du meilleur novillo de la matinée. Le vent ne fera pas rompre le petit qui s'était clairement mentalisé. Il s'arrimera et ira chercher le mouchoir blanc synonyme de récompense bien méritée. Oreille.

Dernier de la novillada, le Gallon. d'une noblesse exquise, il sera un bon collaborateur et permettra à Adrien Salenc de faire tomber deux mouchoirs! Là aussi, le torero fera honneur à son rang, il jouera des deux côtés, s'attachera à faire briller son adversaire tout en démontrant ses qualités et sa gestuelle aboutie. Adrien Salenc n'attend pas que les choses se passent, il les provoque et arrive à transmettre une bonne dose de jovialité muleta en mains. Au passage, il gratifiera les fins observateurs de gestes magiques à gauche. Deux oreilles et le prix du meilleur novillero de la matinée. Olé!