L'INTERVIEW William Rageau, Coeur à coeur, un Gardois au Festival d'Avignon

William Rageau
- @Julien JovelinLe comédien gardois William Rageau de retour sur Nîmes après 11 ans à Paris, joue un seul en scène au théâtre de l’Oriflamme dans le cadre du Festival d’Avignon, cœur à cœur, dans lequel il campe huit personnages-organes logés dans un corps humain. Interview.
De retour dans le Gard après plus d’une décennie à Paris, le comédien William Rageau présente au Festival Off d’Avignon son premier seul en scène, Cœur à cœur. À travers huit personnages logés dans un corps humain, il explore des thèmes universels. Rencontre avec cet artiste formé entre Nîmes et la capitale, aujourd’hui résolu à créer et à transmettre dans sa région d’origine.
Objectif Gard : Vous êtes de retour dans la région après 11 ans à Paris. Pourquoi ce retour maintenant ?
William Rageau : Je suis revenu très récemment parce que j’avais envie de retourner dans le sud, de vivre ici et de continuer ma vie artistique auprès des miens et dans ma région. Je revenais de temps en temps, mais là j’avais besoin d’y être à plein temps.
Avant d’être comédien, vous étiez infirmier. Quel a été votre parcours vers la scène ?
J’ai fait mes études en soins infirmiers près de Nîmes, et une fois mon diplôme en poche en 2014, je suis monté à Paris. Je voulais apprendre le métier de comédien. Je le faisais déjà, j’ai pris des cours de théâtre au Télémac Théâtre. J’ai approfondi là-bas, j’ai fait de l’impro à la ligue d’impro de Paris, des pièces, du théâtre, de la télé, du ciné. En télé, j’ai joué dans Paris Police 1900 sur Canal+. J’étais un des assistants d’un professeur dans la police scientifique, le professeur Bertillon, interprété par Christian Hecq.
Vous jouez à Avignon votre spectacle Cœur à cœur. De quoi s'agit-il ?
C’est mon premier spectacle personnel. J’y joue huit personnages, tous à l’intérieur d’un corps humain. Il y a Coco, un cœur passionné, Jaco, un cerveau réfléchi, Tubi, un tube digestif peureux. Ils doivent faire équipe pour que leur hôte, Guillaume, soit le plus heureux possible. J’avais envie de parler de choses comme l’amour, la famille, la maladie, la mort, la passion. C’est une quête entre les personnages. Je voulais que ce soit un ping-pong émotionnel, et qu’à la fin, il se passe quelque chose du côté du spectateur.
Ce spectacle, vous l’avez conçu seul ?
Je l’ai écrit, mais j’ai fait la mise en scène avec Nicolas Laurent. On s’est rencontrés à Paris, on est devenus collègues et amis. On a fait les répétitions au Télémac théâtre. Le spectacle a été créé là-bas il y a trois ans. Depuis, on a dépassé les 100 représentations. Il a été nommé aux Cyrano, meilleur auteur et meilleur seul en scène. C’est la quatrième année que je le joue au Festival.
Vous êtes revenu vivre dans le Gard. Vous comptez y développer d’autres projets ?
Oui, j’ai envie de transmettre. Je vais peut-être donner des cours, faire des choses dans mon village. Je trouve que dans le sud, il y a une vraie demande. Les gens ont besoin de sortir, d’aller au théâtre ou de voir des spectacles. J’ai envie de développer ça ici, même si je peux toujours retourner à Paris. Mais ici, ça me tient à cœur.
Programme du spectacle ici.
>> Relire ici l'interview du directeur du théâtre de l'Oriflamme