CULTURE Avignon Off : le théâtre de l'Oriflamme affiche une programmation exigente

Sarah Nardon et Hortense Venot
- Photo Yannick PonsBeccaro, Göring, Vermeer ou L'hôtel du pin sylvestre... Le théâtre de l’Oriflamme signe une quatrième édition au Festival d’Avignon, marquée par une programmation de qualité, portée par l’implication directe de ses codirecteurs, Patrick Zard et Julien Cafaro.
Ouvert en 2022 après un parcours semé d’embûches, ce lieu avignonnais s’est imposé en quelques années comme une scène désormais reconnue par les festivaliers et les professionnels.
Montée en puissance
« Le lieu commence à être bien repéré », se réjouit Patrick Zard. « En diffusion, des directeurs de salle nous disent que l’Oriflamme est dans leurs carnets d’adresses. » En effet, dès le mois de juin, les réservations vont bon train, preuve que la réputation du théâtre dépasse à présent les frontières de la cité papale.
La saison 2025 propose huit spectacles, entre reprises attendues et nouveautés prometteuses. Deux succès de l’édition précédente sont à nouveau à l’affiche : Filles d’Ariane, programmé à 17h15, et Les Enfants du Diable, présenté à 14h25 dans une mise en scène signée Patrick Zard.
S’ajoute à cette programmation Cœur à Cœur, donné à 11h30. Ce spectacle poétique met en scène les organes d’un corps humain qui dialoguent entre eux dans le but d'aider l'humain qu’ils habitent à aller mieux. D’année en année, cette pièce voit son succès grandir, à l'instar des salles dans lesquelles il est joué.
Créations
Côté créations, Solitude d’un ange gardien sera présenté à 13h par Pierre Forest, un acteur moliérisé en 2017. À 10h, L’Histoire de la musique en 70 minutes propose une forme musicale vive et populaire, conçue par Julien Joubert. À 15h50, L’amour à la menthe, seul en scène de Thierry Beccaro, mêle théâtre et peinture en adaptant son propre livre, son parcours de vie difficile et résilient.
À 18h50, le peintre Han van Meegeren (1889–1947) invite à une plongée dans la véritable histoire d’un faussaire de génie qui a vendu un faux Vermeer au nazi Hermann Göring. Lequel aurait dit à la suite de cette histoire : « Oh là là, mais qu'est-ce qu'il y a comme méchanceté dans ce monde ! »
Enfin, à 20h20, L’hôtel du pin sylvestre, comédie musicale drôle et enlevée, viendra clore chaque journée avec entrain et fraîcheur.
>> Relire ici la critique de la pièce L’Hôtel du pin sylvestre
Exigence artistique
Plus qu’un lieu de diffusion, l’Oriflamme est un théâtre de compagnonnage. « On fait très attention à la qualité de ce qu’on présente », confie Patrick Zard. Toute l’année, il visionne, lit, échange, conseille parfois. Et quand les artistes le demandent, il s’implique aussi dans la mise en scène. « Ce n’est pas de la location de salle », insiste-t-il.
Une avant-première publique est proposée le 4 juillet à tarif unique (12 €) pour tous les spectacles, sauf L’amour à la menthe de Beccaro, qui commencera le lendemain. Le festival se déroule ensuite du 5 au 26 juillet, avec des relâches les mercredis 9, 16 et 23 juillet.
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