Elle est née sous le règne de la communauté de communes Cévennes-Garrigues, et le Piémont cévenol en a hérité une fois constituée. Nichée à proximité de la déchèterie, sur la zone d'activités du Tapis vert, la Recyclerie du Pays cévenol permet à des objets du quotidien de retrouver un foyer et, surtout, à des particuliers de dénicher ce qui leur est utile à moindre coût. Mais, pour ceux qui l'ont imaginé, ce n'était pas la vocation première.

"L'utilité n'est pas de nous enrichir, mais d'accompagner des personnes au RSA", explique le président de l'association, Bruno Rivollier. La Recyclerie, c'est donc avant tout un chantier d'insertion, vieux de 25 ans. Si quelques salariés du chantier travaillent à la boutique, la majorité s'occupe d'aménagements d'espaces verts pour les collectivités ou d'actions de communication pour les institutions. Deux activités auxquelles les particuliers ne peuvent pas faire appel, pour éviter l'écueil d'une concurrence déloyale avec les artisans locaux.

"L'an dernier, on a eu 37 salariés sur l'année, financés par le Département du Gard et la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS), détaille la directrice, Céline Gross. Ce qui les remet dans une dynamique de travail. Nous, on lève les freins pour qu'ils puissent accéder à des formations. Et le conseiller en insertion travaille sur le projet professionnel de chacun." 

Si une grosse part des salariés en insertion travaille donc pour les collectivités, certains d'entre eux s'activent à la recyclerie. "Depuis trois ans, la communauté de communes du Piémont cévenol a compris que la valorisation pouvait être importante, se réjouit Bruno Rivollier. On participe à la baisse de la masse des déchets en redistribuant une partie des apports."

La Recyclerie compte donc "des visiteurs réguliers, qui déposent et viennent voir. On est aussi de plus en plus repérés, en amont de la déchèterie." Objets de décoration, vaisselles, jouets, meubles, "c'est ce qu'on veut le plus", recense Bruno Rivollier. Mais aussi des vélos, dont la demande n'en finit pas d'étonner le président. "On a revendu 143 vélos en 2023, et 274 en 2024 !" En revanche, la Recyclerie refuse les vêtements, matelas, bocaux en verre et gros électroménagers. 

Si certains produits ont leur prix - toujours très abordable par rapport au marché - des objets comme la vaisselle sont à "prix libre, ce qui attire le chaland, sourit Bruno Rivollier. Mais on ne répare pas, raison pour laquelle on ne prend pas de gros électroménager. On récupère, on teste et les salariés en insertion séparent pour la vente. On travaille aussi avec des organismes écologiques comme pour les jouets d'enfants. Pour les livres, on collabore avec la librairie de Sauve ou on revend ce qu'on a en trop sur Momox." 

Si elle reçoit les livraisons, la Recyclerie ne fait pas de vide-maison, ne livre pas et n'est pas en mesure d'aller chercher des objets chez des particuliers. "On ne manque pas d'approvisionnement", rassure Céline Gross. Et les rendez-vous de cette semaine, dédiée à la réduction des déchets, permettront aux curieux de s'en assurer.