Comment rendre hommage aux femmes et les rendre plus visibles dans l’espace urbain ? C'est la question que se sont posée Marie Schenck, plasticienne et médiatrice culturelle à la MJC, et ses dix stagiaires âgées de 14 à 16 ans. Le groupe a eu l'idée de rebaptiser symboliquement certaines rues d’Uzès avec des noms féminins, ce lundi 4 mars.
Ce projet est porté et initié par Radio Fuze, dans le cadre d’un programme d'Éducation aux médias et à l’information, financé par la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Les jeunes stagiaires ont choisi les noms de femmes célèbres ou anonymes qui les inspirent pour orner les rues du centre-ville d'Uzès. Dans leur choix, on a : Frida Khalo, la frondeuse mexicaine ; Emma Watson, l’actrice engagée ; Sonita Alizadeh, la rappeuse afghane ; Simone Veil, la militante de l’IVG ; l’avocate militante Gisèle Halimi ; Lena Situations, la youtubeuse au naturel ; Rosa Parks, la combattante anti-ségrégation ; Nina Simone, la légende du jazz ; Coco Chanel, la styliste de la femme moderne ; Millie Bobby Brown, l’entrepreneuse en or ; Raph, fière d'être non-binaire.
Seules deux rues uzétiennes portent le nom d'une femme
Les stagiaires de la MJC ont réalisé leurs plaques de rue personnalisées grâce à la technique du pochoir. En plus du nom de ces femmes, figurent dessus leur portrait en noir et blanc. Le groupe a accroché ce lundi 4 mars ces nouvelles plaques, qui sont éphémères mais traduisent une volonté de défendre l'égalité hommes/femmes. Elles ont choisi cette date du 4 mars car c'est quelques jours avant la date du 8 mars qui est la Journée internationale des droits des femmes.
"À Uzès, seules deux rues portent le nom d’une femme : la rue Dhuoda et la rue Jeanne-Palanque. En avril 2024, il devrait aussi avoir une place Marquise de Crussol", indique Marie Fringand de Radio Fuze. Elle conclut : "C’est ainsi une façon, ludique et sympathique, d’interpeller les habitants et habitantes sur le manque de représentation des femmes dans l'espace public. En France, en 2014, seules 2 % des rues étaient féminisées, en 2023, on en compte un peu plus de… 6 %."